Dans la France de nos jours, celle des ‘’Droits de l’hommiste’’, il devient -paraît il- de plus en plus difficile aux ‘’Auteurs’’ de s’exprimer librement. C’est en effet ce que nous assurent les réalisateurs du film « Route 181, fragments d’un voyage en Palestine-Israël », Eyal Sivan et Michel Khleifi.
Par une pétition, ils dénoncent la décision du Ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon d’avoir ‘’censuré’’ une des deux projections de leur film -prévu le 14 mars lors du 26e Festival International de Film Documentaire qui se déroulera au Centre Pompidou- suite à la prise en compte de la « vive émotion, notamment chez tous ceux qui s’alarment de la montée des propos et actes antisémites ou judéophobes en France » et « des risques de trouble à l’ordre public » encourus.
C’est ainsi, que les réalisateurs et les signataires de cet appel tiennent « à faire part de (…leur) très vive inquiétude face à une telle décision qui s’apparente à une censure qui ne dit pas son nom » car il leur « paraît inacceptable de catégoriser cette œuvre comme pouvant susciter ‘’des propos et actes antisémites ou judéophobes’’ ». (Les téléspectateurs ayant vu ce documentaire sur la chaîne publique ARTE peuvent témoigner du contraire).
Il est, tout d’abord, singulier de voir ces ‘’protecteurs’’ de la liberté réclamer la ‘’censure’’ d’un avis différent au leur. Car si ils sont « choqués que le Ministère de la Culture s’arroge le droit de définir lui-même les termes de ce débat en interdisant de fait la diffusion de ce film », nous le sommes tout autant par leur tentative à museler le pouvoir en place, dûment et démocratiquement mandaté, et son devoir de maintien de l’ordre et de cohésion nationale. Mais la contradiction est ailleurs et non à la réfutation du droit de contester une décision ministérielle que d’aucuns, par ailleurs, soutiennent.
Dans cette pétition, il est dit qu’« En tant qu’œuvre de l’esprit, Route 181 participe à un débat intellectuel que chacun est libre de critiquer » (sic). A déchiffrer soigneusement cette allégation, ce film apporterait donc sa contribution à une polémique EXISTANTE ( !?!?). Pour la connaître, il faut cependant se reporter au seul communiqué du Ministère et non pas à cet appel contre la ‘’censure’’. Ce qui est pour le moins étonnant.
Dans sa décision, le Ministre de la Culture s’était alarmé « sur les dangers de tout point de vue unilatéral » confirmant ainsi le « parti pris (du film ndlr.) hostile à l'existence d'Israël et qui peut nourrir l'antisémitisme ».
De cette critique du film -commune au Ministère mais aussi au Centre Pompidou et à la BPI- pas un mot dans cette pétition qui devient, au fil de sa compréhension, répugnante à tout véritable démocrate. Les signataires sont donc, à contrario, invités à imposer le ‘’débat intellectuel’’ sur « l’existence d’Israël » et donc du droit du peuple juif, outre de vivre sur sa terre historique, d’avoir un lopin de terre en ce bas monde pour y vivre selon ses desiderata.
On ne sera donc pas consterné de repérer dans la liste de signataires, les noms de détracteurs du gouvernement de l’état d’Israël, tels que : Pascal Boniface, Esther Benbassa, Etienne Balibar, Rony Brauman, Danièle Sallenave ou encore Pierre Vidal-Naquet.
Sans oublier, bien sûr, l’ONG pilote dans ce combat, le Bureau national du MRAP dirigé comme on le sait par Mouloud Aounit.
Par leur présence sur cette liste, et à la seule fin de caricaturer les pétitionnaires, nous sommes donc rassurés sur la qualité de la « critique organisée » contre ce film s’affirmant comme « intellectuel et artistique » et demandons au Ministre de la Culture de protéger le droit à ‘’l’existence d’Israël’’ et « non de se ranger du côté de (…ses) détracteurs ».
« Nous demandons donc à Jean-Jacques Aillagon de (ne pas) revenir sur sa décision ».
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