On ne présente plus le Directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et l’enseignant à l'Institut d'Etudes européennes de l'Université de Paris 8
Pascal Boniface depuis la parution en 2003 de son célèbre livre «
Est-il permis de critiquer Israël ? ». Un livre, dont le titre si explicite, dissocie tout amalgame entre antisémitisme, antisionisme et critique du gouvernement israélien.
« Brandir l'accusation d'antisémitisme contre ceux qui critiquent le gouvernement israélien est une méthode ancienne et répandue (…) Mais, disent certains, l'antisémitisme se réfugie désormais derrière la critique d'Israël. Il y a une assimilation faite entre antisémitisme, antisionisme et critique de la politique du gouvernement israélien. Ce sont pourtant des notions tout à fait différentes. La confusion qui est opérée à leur égard n'est pas innocente, elle vise à protéger le gouvernement israélien ».
On a donc bien compris, les malfaisants, les pernicieux sont ceux qui amalgament ces trois ‘’qualités’’ dans l’objectif malsain évident de défendre le gouvernement israélien quel qu’il soit et quoi qu’il fasse. La preuve par neuf étant bien sûr qu’« Il ne viendrait à personne l'idée d'accuser de racisme quelqu'un qui critiquerait le gouvernement américain, russe, chinois (…) S'élever contre (leur) politique étrangère ne conduit pas à être accusé de racisme antiaméricain, antichinois ou antirusse ».
Personne, effectivement, ne peut être taxé d’antisémitisme lorsque la critique se trouve être légitime. Ainsi, il faut lui donner quitus lorsqu’il assure que « de nombreux opposants israéliens et la plupart des organisations de défense de droits de l'homme de ce pays » ne sont pas antisémites lorsqu’ils sont dans leurs rôles d’opposants.
Mais là où cela se corse c’est lorsqu’il écrit qu’« antisémitisme et antisionisme ne sont pas assimilables. L'antisionisme est l'opposition à l'existence de l'État d'Israël. Certes, il peut y avoir des antisémites qui sont également antisionistes, leur haine des juifs les conduit à refuser qu'ils puissent disposer d'un État. Mais il peut également y avoir des juifs qui sont antisionistes, soit parce qu'ils sont très à gauche (tradition du Bund) et estiment que les juifs doivent mener un combat politique dans leur pays d'origine, soit au contraire parce qu'ils sont très religieux et pensent que c'est offenser Dieu que de vouloir donner un État aux juifs. Ils refusent l'idée de l'État d'Israël au nom de la Torah ».
A bien comprendre, il y a, selon le directeur de l’Iris des antisémites qui ne sont pas antisionistes. Autrement dit des individus vouant une hostilité certaine à l’égard des Juifs mais non pas envers l’état des Juifs ! La preuve par son contraire est qu’il existe, nous dit-il, des Juifs qui sont contre l’existence de l’état d’Israël et ne peuvent donc être antisémites, soit contre eux-mêmes. Ce qui démontre, par A+B malgré que certains Juifs ont la haine de soi, que d’autres individus que Juifs peuvent être antisionistes mais non pas antisémites.
Ainsi, pour conforter l'affirmation par l'exemple, les ‘’Palestiniens’’ également n’en veulent qu’à l’existence de « l’entité sioniste » et non pas à leurs habitants. C’est du moins ce qu’ils disent. Les pro-palestiniens idem. Ils ‘’critiquent’’ systématiquement le gouvernement israélien dans l’objectif unique d’aider les ‘’autochtones’’ à retrouver leurs biens spoliés en 1948 et non pas nuire au droit élémentaire du peuple juif à s’autodéterminer comme tout autre peuple. Si ce droit venait malencontreusement à disparaître cela ne serait être de leur faute. Ils sont, n’en déplaise, ANTISIONISTES uniquement.
Une autre affirmation de Pascal Boniface émerge de ce texte malgré son silence à ce sujet. A bien lire entre les lignes, il n’existe pas d’individus critiques qui soient également antisémites et/ou antisionistes Chacun sait que l’antisémite et/ou l’antisionisme ne se sert JAMAIS de la citrique ‘’légitime’’ du gouvernement israélien ! Ainsi, on est prié de croire que les critiques permanentes et dirigées toujours et exclusivement vers le même belligérant n’émanent nullement d’antisémites et/ou d’antisionistes. Cette catégorie d’individus se contentent de critiquer, probablement pour le bien de l’humanité, le gouvernement israélien quel qu’il soit et quoi qu’il fasse. C’est dans cette catégorie que se situe, à l’entendre, Pascal Boniface.
Pour conclure, il nous assure que « Confondre volontairement antisémitisme, antisionisme et critique de l'action du gouvernement israélien est malhonnête intellectuellement et conduit à privilégier la défense de ce dernier au détriment de la lutte contre l'antisémitisme ».
La malhonnêteté intellectuelle serait de passer sur la signification académique du terme
antisémitisme . Selon tout dictionnaire français, cela n’est pas autre chose que de l’hostilité envers les Juifs. Être, en conséquence, contre le droit à l’autodétermination du peuple juif est, qu’on le veuille ou non, de l’HOSTILITE.
Ainsi, être ANTISIONISTE c’est être ANTISEMITE (1).
La critique systématique du gouvernement quel qu’il soit ou quoi qu’il fasse est également de l’hostilité. Ce qui équivaut à de l’ANTISEMIISME.
Affirmer, du haut d’un strapontin quelconque, qu’amalgamer ses trois ‘’qualités’’ c’est agir au « détriment de la lutte contre l'antisémitisme » s’apparente, en fait, à mépriser les véritables défenseurs des droits de l’homme juif et à favoriser l’essor de ce fléau.
Pascal Boniface y participe à coup sûr.
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