On ne le dira jamais assez, « l’appel au boycott est légal ». Tout au moins si l’on en croit la charte de la Campagne BDS France qui est, selon celle-ci, « une réponse citoyenne et non violente à l’impunité d’Israël ». D’où cet outil « d'expression citoyenne pour l'application du Droit international » qui «lutte contre l'illégalité de la politique israélienne (…). Ce site vous en fournit un argumentaire factuel et juridique très documenté » (sic).
Mais avant d’étaler ‘’l’argumentaire juridique’’, B.D.S conte à ses lecteurs « un peu d’histoire ». Une fiction qui affirme que « La Palestine préexistait à Israël, même si c’était la Palestine colonisée, à une époque qui niait le principe d’autodétermination des peuples. A l’issue de la Première Guerre Mondiale , la Société des Nations (SDN) a donné mandat au Royaume Uni d’administrer la Palestine. Un simple mandat, car la Palestine n’appartenait ni à la SDN, ni au Royaume Uni. En 1947, le Royaume-Uni a annoncé qu’il entendait mettre fin à son mandat, et l’Assemblée générale a adopté la résolution 181 (II) recommandant un plan de partage, soit une solution à deux Etats. Cette recommandation n’avait pas de force créatrice, car l’ONU ne pouvait pas « donner » une terre qui ne lui appartenait pas » (re sic).
Ce court extrait laisse cependant deviner entre les lignes que la Palestine fut un temps un état indépendant. Un pays dont il est impossible à quiconque, sauf à falsifier l’histoire encore, de citer sa monnaie, sa capitale historique ou même l’un de ses dirigeants d’alors. S’il est précisé aussi qu’elle «n’appartenait ni à la SDN, ni au Royaume Uni», il est donné à comprendre que tout partage était donc illégal et que cette terre devait donc revenir de plein droit et en totalité à ses ‘’légitimes propriétaires’’ qui sont… les ‘’Palestiniens’’ évidemment !
Ce qui n’est pas dit en revanche et qui est occulté volontairement, est qu’une première partition eut lieu en 1923. Un partage que la Campagne BDS ne remet nullement en question malgré qu’il fut décidé par la même SDN, l’ancêtre de l’Onu, et mis en application par le même Royaume Uni. Une division créant sur près de quatre-vingt pour cent du territoire de la Palestine mandataire un pays nommé Transjordanie et devant revenir aux Arabes de la Palestine. Pays qui n’en fut pas moins attribué illogiquement à une tribu appartenant à la famille royale saoudienne afin de sauvegarder, par cela, les intérêts pétroliers anglais !
Les vingt pour cent restant devant revenir à l’autre peuple vivant alors sur le même territoire. Une contrée s’étalant de la Mer Méditerranée au Jourdain, comprenant Jérusalem, et devant satisfaire le vœu d’un refuge pour le peuple juif.
Tout cela et bien d’autres choses sont soustraites de l’intellect du lecteur. Et au vu de ‘’l’histoire’’ racontée, détaillée et analysée ici très très brièvement, on est à même d’imaginer ce que peut-être « l’argumentaire juridique » du groupe juridique de BDS !
Notons laconiquement tout d’abord que les membres de cette campagne se basent sur les lois du début du vingtième siècle édictées par cette même SDN. Une instance internationale ayant émis la résolution 181 en 1947 et qui, alors, « n’avait pas de force créatrice, car l’ONU ne pouvait pas « donner » une terre qui ne lui appartenait pas » mais qui, miracle, a retrouvé tout ses pouvoirs tant ils servent à délégitimer Israël.
C’est ainsi, que pour l’exemple, la résolution 194, votée par l’Assemblée générale de cette instance et n’ayant aucune valeur contraignante est citée comme argument à propos des «réfugiés palestiniens».