Peut on expliquer le mépris, l’aversion voire la haine des individus manifestés depuis 42 mois -dans nos démocraties- envers Israël, sa population et, par un phénomène de ricochet, le peuple Juif soutien inconditionnel de ce pays ? Cela se peut aisément en examinant soigneusement les déclarations des hommes politiques de tout bord, mais aussi les articles de la presse écrite, visuelle ou radiophonique qui ont, selon leur déontologie, le seul devoir d’informer honnêtement et non pas de ‘’former’’ les différents publics à leurs opinions respectives, souvent contraires à la réalité du fait de leurs ignorances ou idéologies.
Dans Le Figaro du 30 mars, un article de leur envoyé spécial Patrick Saint-Paul et intitulé « La tentation kamikaze des jeunes Palestiniens de Naplouse » nous offre l’opportunité de vérifier cette préoccupation de l’image salie d’Israël.
Le prétexte introduit à cet article est un « jeu » nommé « le livre de l’Intifada », version palestinienne du cahier des Pokémons dans lequel les enfants doivent « coller les images les plus marquantes et souvent les plus sanglantes du conflit israélo-palestinien (qui) glorifie(nt) les ‘’martyrs’’ auxquels la jeunesse palestinienne s'identifie de plus en plus souvent ».
C’est ainsi que pas moins de douze cases sont réservés à des clichés de Mohamed Al-Dura « un petit garçon palestinien tué par des tirs israéliens devant des caméras de télévision au tout début de l'Intifada » dixit l’envoyé du quotidien. Aucune incertitude énoncée quant à une responsabilité autre qu’israélienne. Aucune ambiguïté exprimée quant à la véracité de ces quelques images offertes au monde entier par France 2. Le lecteur lambda a donc la certitude de la culpabilité de Tsahal dans cet infanticide.
Dans le corps du même article, mais loin de ce paragraphe dénoncé, le journaliste (sic) à la ‘’recherche de la vérité’’, nous informe sur Hossam Abdo, adolescent de 16 ans arrêté au barrage militaire de Hawara le corps ceint d’explosifs, dont les photos « ont fait la « une » de tous les journaux israéliens ».
Observez les guillemets autour de terme « une ». N’est ce pas là moyen d’introduire sournoisement le doute quant à la véracité des images que tout à chacun a vu sur son écran ? N’est ce pas là moyen d’introduire l’assertion que « Les Brigades des martyrs d'al-Aqsa, un groupe armé lié au Fatah de Yasser Arafat, (…) ont catégoriquement démenti ». Et pour le lecteur têtu réclamant des preuves du ‘’mensonge’’, P.Saint-Paul nous indique que « Les parents de Hossam dénoncent un montage israélien ». Et si ce lecteur borné (Israélien ou pro sans doute) insiste toujours, le témoignage d’un camarade de classe, nommé Jihab, corroborera qu’« Hossam n'avait pas fait part de son intention de devenir martyr. ‘’Beaucoup de garçons friment en disant qu'ils veulent être des « shahids », mais pas lui’’ ».
Le doute est donc insinué quant aux affirmations des images et l’accusation de mise en scène israélienne soulevée. Le lecteur peut il refusé ce scénario ? Non. Comme avec le ‘’meurtre’’ de Mohamed Al-Dura, il est ‘’conforté’’ dans le mépris d’Israël, pays peu respectueux, on le voit, de la vie d’autrui et capable de toutes les forfaitures pour sa cause.
C’est sur un ton égal, et toujours dans le même pamphlet, que P.Saint-Paul nous ‘’informe’’ du dernier « martyr » en date ; « un garçonnet âgé de six ans tué dans le camp de réfugiés de Balata, (…) [qui] observait les mouvements des soldats israéliens par une fenêtre de son salon, qui surplombe la rue, lorsqu'il a été touché par une balle, qui a pénétré son corps par le cou avant de ressortir au milieu du dos ».
Si la description du lieu de ce nouveau meurtre et de la victime est satisfaisante, le portrait de l’assassin, quant à lui, est seulement crayonné. Au lecteur du quotidien de finaliser la nationalité au vu et au su des réactions retranscrites des acteurs de ce drame.
Ainsi, « Selon l'armée israélienne, le tir venait d'un militant palestinien ». On en conviendra, cela fait très peu pour être disculpé. Ne pas avoir citer les déclarations des soldats témoins directs du drame, ou encore ne pas nous instruire du reportage tourné par ses confrères sur place, diffusé par TF1 et accusant explicitement les « résistants » ‘’palestiniens’’, nous conforte dans notre suspicion à l’égard de cette presse française.
Cette ‘’omission’’ volontaire est consolidée par la retranscription des sentiments ressentis par la famille de l’enfant. « Pour les parents de Khalil, la culpabilité des soldats de Tsahal ne fait aucun doute. ‘’Ce sont les Israéliens qui ont commis ce crime, se lamente la mère de l'enfant en caressant une tache de sang sur le canapé. Ce matin-là, Khalil ne voulait pas aller à l'école. Il avait peur des soldats israéliens. Il n'y a pas de sécurité, pas de liberté pour nos enfants ici’’. ‘’Nous vivons avec la peur au ventre pour nos enfants à cause des incursions », ajoute le père, qui dit avoir tout fait pour éloigner son fils de la violence ».
Si l’on se doit de compatir à la douleur que représente la perte d’un enfant, on se doit d’objecter qu’il est manifeste que l’envoyé spécial du Figaro n’était pas présent physiquement lors de cette tragédie ni lors des deux autres actes précités. Ce qui nous interpelle quant à la présentation des faits et du choix des citations et nous conduit à nous interroger sur la fiabilité de ses analyses argumentant ses articles.
Reposent elles sur autre chose que l'atmosphère actuelle qui se veut résolument anti-israélienne grâce à une propagande palestinienne très bien orchestrée ? Rien ne peut aujourd'hui affirmer le contraire.
Sans accuser Le Figaro de participer à un lynchage médiatique d’Israël, il est surprenant de voir les ‘’opinions’’ de Patrick Saint Paul paraître dans la rubrique « Internationale » et non pas « Débats & Opinions ».
Pour le sérieux de cette rubrique et le respect des lecteurs, comme pour l’image d’un pays démocratique, de droit et en guerre existentielle, des enquêtes approfondies sont exigées.
Les ‘’articles’’ de Patrick Saint-Paul n’en sont pas.
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