Le cabinet de sécurité israélien, après avoir prit la décision de principe « d’enlever l’obstacle » qui retarde toutes réconciliations entre Palestiniens et Israéliens, en a communiqué la teneur à une presse avide de sensationnel. L’expulsion d’Arafat, selon l’analyse des commentateurs journalistique, est programmée et les Palestiniens prévenus.
Tsahal, par cette publicité planétaire, se trouvera donc devant une tâche compliquée et ses soldats en face d’un danger accru.
Sauf, si cette annonce sert la stratégie du ballon d’essai d’Ariel Sharon et de son gouvernement. Ainsi le Premier Ministre a eu le loisir de jauger les diverses réactions lui parvenant des différents continents, de se faire une idée précise de l’importance du reclus de la Moukataa et d’agir, le cas échéant, au mieux des intérêts israéliens.
Qu’en est il de la réaction du monde arabe ?
Seuls quelques milliers de Palestiniens - de Judée, Samarie, Gaza et du Liban- ont exprimé leur désir de se ‘’sacrifier’’ pour protéger leur leader, très très peu de ‘’frères’’ du monde arabe ont montré cette même envie, et seuls les ministres des affaires étrangères de Syrie et d’Iran ont téléphoné à Ramallah. Exceptées les déclarations publiques et obligées des autres pays arabes, plus d’ailleurs à l’intention de leur propre opinion que prometteur d’une aide quelconque, il est manifeste que le raïs est isolé sur la scène arabe.
Qu’en est il des USA ?
Selon Colin Powell, «Les Etats-Unis ne soutiennent ni l'élimination ni l'exil de M.Arafat ». Pour autant, est il permit de croire que le prix Nobel de la Paix 1994 est protégé ? Il est plus que douteux que cette ‘’caution’’ ait une quelconque valeur. Le rationalisme de G.W.Bush et l’élection présidentielle prochaine sont au contraire garants de risques aggravés pour la santé du reclus ou, au mieux, de son confinement total et définitif dans son ‘’palais’’ de Ramallah.
Qu’en est il du Quartet ?
Selon les cinq ministres des affaires étrangères des pays membres permanents du Conseil de sécurité réunis à Genève le 13 septembre, "La chose la plus importante désormais est la formation rapide d'un nouveau gouvernement palestinien avec un premier ministre aux pouvoirs renforcés". Que n’ont ils alors aidé Mahmud Abbas à s’affermir face à Arafat ? Il semble que l’électrochoc israélien les oblige à plus de réalisme et les contraint à plus d’exigences vis à vis du futur gouvernement palestinien.
Qu’en est il de l’ONU ?
Il est attendu, sur la recommandation de la ligue arabe, une énième résolution non contraignante condamnant Israël et lui interdisant le bannissement du porteur de keffieh. En quelque sorte la routine.
Qu’en est il de l’Europe ?
Sur ce continent par contre, une constante demeure dès que le conflit proche oriental est abordé : la condamnation méthodique d’Israël. Il se vérifie de plus en plus que l’Europe, par ses comportements, panique à l’ idée de réactions violentes de la population des pays musulmans, voire des communautés que contient chaque pays membre. L’exemple, en France, du foulard islamique en est une bonne illustration. Ce chantage tacite explique par exemple la convocation de l’ambassadeur israélien en Grande Bretagne par le Foreign office ainsi que le rappel quasi-systématique français de la légitimité du Président-élu-par-le-peuple-à-vie. La fin de la parenthèse israélienne serait à l’évidence un soulagement voire une espérance de paix ( !?!?) pour une bonne partie de ce continent.
En conclusion, le tollé international concernant la décision israélienne démontre l’isolement presque total de l’intéressé. Il est fort probable que le galop d’essai d’Ariel Sharon a été profitable au pays qu’il gouverne.
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