Le Syndicat National des
Journalistes (SNJ) est, selon ses dires, « la première organisation
de la profession fidèle aux principes déontologiques qui devraient
guider les pas de chaque journaliste et de leur hiérarchie ». C’est
pour cette raison que par « décision de son Congrès de Paris, en
octobre 2010, le Syndicat National des Journalistes (…) a rédigé la Charte d’éthique professionnelle
des journalistes (SNJ, 1918/38/2011) ». Car le constat, assure t-il, « est en effet général d’une
dégradation de la situation et d’une défiance de l’opinion publique
vis-à-vis des médias d’information générale, qui prend des proportions particulièrement
alarmantes ».
Démarche méritoire dès lors que l’on
sait, toujours d’après ce syndicat, que « De plus en plus souvent, dans
certaines rédactions, on suscite, on encourage, au minimum on tolère, des
mises en scène de l’information en contradiction frontale avec la stricte
rigueur qui doit rester de mise dans notre profession » [Stop aux mises en scènes de l’information].
Mais attention ! Pas chez France
2 dont le journaliste Charles Enderlin a été « gravement
diffamé » par Philippe Karsenty lorsqu’il « avait
demandé sa destitution en dénonçant la diffusion ‘’d’un faux reportage, une
pure fiction comportant, en première partie, une série de scènes jouées’’ ».
Sur France 2, foi de SNJ,
la déontologie fut, dans ce cas, respectée SCRU-PU-LEU-SE-MENT.
Pour cette raison, celui-ci a
déjà jugé inutile le prochain procès. Il y a diffamation ! Point
barre ! « Le 30 septembre
2000, le jeune Mohammed Al Durah (12 ans) était tué à Gaza ». Que nul n’en
doute ! Il ne s’agit pas ici, pour le syndicat, d’une mise en scène
produite par Talal Abu Rahmeh, le caméraman ‘’palestinien’’.
- Que les Juges de la Cour d’Appel
aient, après avoir visionné les rushes que France 2 refusait de
communiquer de lui-même, relaxé le ‘’diffamateur’’ ne l’interpelle nullement !
- Que la Cour de Cassation
ait invalidé cette relaxe pour l’unique raison que les Juges de la Cour
d’Appel n’ont pas « le pouvoir de provoquer, compléter ou parfaire »
l’établissement de toute preuve incombant uniquement au ‘’prévenu’’ ne l’émeut
point davantage ! Nul n’espère d’ailleurs que le SNJ exige, au nom
de cette même déontologie dont il a la charge, que les rushes soient
spontanément communiqués au prochain tribunal. Un journalisme ‘’digne de
ce nom’’ n’a pas, apparemment, les besoins de vérité et de rigueur des faits comme
principes à respecter.
- Que le Docteur Yehuda David
fut relaxé de toutes diffamations concernant ses affirmations démentant les
blessures de Jamal A-Dura ne pousse pas à la réflexion les membres du SNJ.
Bref ! Il n’y a là, au contraire
des obligations déontologiques de la profession que ce syndicat a rédigé,
aucune « réelle volonté collective d’améliorer la qualité de
l’information » afin de faire baisser ‘’la défiance de l’opinion
public qui prend des proportions particulièrement alarmantes’’.
A preuve, la place du SNJ « aux
côtés de son confrère depuis le début ainsi qu’une très grande partie de la
profession » et son salut à « la décision des hauts magistrats
qui rendent son honneur professionnel à Charles Enderlin et à tous les
journalistes du service public, solidaires » (sic).
Il ne lui reste plus qu’à prier
que Philippe Karsenty ne trouve les moyens de fournir ces mêmes rushes
lors de la prochaine audience. Images qui pourraient lui amené une nouvelle
relaxe et, outre à France 2 et son envoyé permanent à Jérusalem, également
l’opprobre sur ce syndicat à la déontologie sélective.
3 commentaires:
Bronca, alias, Tsioes, ou Sudest et autres pseudos
Il est temps pour vous d'aller jouer avec vos amis "humanistes" et d'oublier mon blog.
Vos stupidités n'ont qu'y faire tant que vous n'apporterez pas les preuves de vos propres assertions.
C'est la moindre de politesses lorsque l'on s'invite à un débat.
Pour qui voudrait s'en tenir à la déontologie journalistique, il suffit de faire l'expérience suivante : revoir le documentaire concernant la « mort » du petit Al Dura en coupant le son. Bien malin, dans ces conditions, qui pourrait dire ce qui se passe réellement. Une fusillade, sans doute : il y a bien quelques impacts de balles sur le mur, les attitudes ont quelque chose de dramatique, mais on ne voit pas tressaillir des corps qui viendraient d'être touchés. L'enfant se retrouve à plat ventre mais il relève le bras droit sans difficulté, regardant vers le cameraman, et il n'y a aucune trace de sang. Il est impossible de décider, à partir de la seule réalité objective des images qu'il y a un blessé et encore moins un mort.
Le sens est donné par la bande son, mais il est très évident, si on écoute celle-ci, qu'il ne s'agit pas non plus d'une réaction en direct, que plusieurs séquences ont été montées et commentées a posteriori. Autrement dit, c'est une interprétation des faits qui est proposée, et rien de plus, et elle paraît assez invraisemblable à la seule vue des images, sinon contradictoire. Le « poids des mots » artificiellement ajoutés est ici bien plus fort que le « choc » d'images pour le moins énigmatiques.
Dans ces conditions, la chaîne aurait dû résister à la tentation du scoop. Admettre ensuite, à tout le moins, une imprudence, ce qui aurait eu le mérite d'empêcher l'atroce déferlement de haine qui a résulté de toute cette affaire. Le SNJ est en train de faire la politique du pire ; nul doute qu'il en paiera lourdement les conséquences.
C. L.
CL,
Que du bon sens!
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