jeudi 1 mars 2012

Le Syndicat National des Journalistes en faveur de Charles Enderlin

Le Syndicat National des Journalistes (SNJ) est, selon ses dires, « la première organisation de la profession fidèle aux principes déontologiques qui devraient guider les pas de chaque journaliste et de leur hiérarchie ». C’est pour cette raison que par « décision de son Congrès de Paris, en octobre 2010, le Syndicat National des Journalistes (…) a rédigé la Charte d’éthique professionnelle des journalistes (SNJ, 1918/38/2011) ». Car le constat, assure t-il, « est en effet général d’une dégradation de la situation et d’une défiance de l’opinion publique vis-à-vis des médias d’information générale, qui prend des proportions particulièrement alarmantes ».

Démarche méritoire dès lors que l’on sait, toujours d’après ce syndicat, que « De plus en plus souvent, dans certaines rédactions, on suscite, on encourage, au minimum on tolère, des mises en scène de l’information en contradiction frontale avec la stricte rigueur qui doit rester de mise dans notre profession » [Stop aux mises en scènes de l’information].

Mais attention ! Pas chez France 2 dont le journaliste Charles Enderlin a été « gravement diffamé » par Philippe Karsenty lorsqu’il « avait demandé sa destitution en dénonçant la diffusion ‘’d’un faux reportage, une pure fiction comportant, en première partie, une série de scènes jouées’’ ».

Sur France 2, foi de SNJ, la déontologie fut, dans ce cas, respectée SCRU-PU-LEU-SE-MENT.

Pour cette raison, celui-ci a déjà jugé inutile le prochain procès. Il y a diffamation ! Point barre !  « Le 30 septembre 2000, le jeune Mohammed Al Durah (12 ans) était tué à Gaza ». Que nul n’en doute ! Il ne s’agit pas ici, pour le syndicat, d’une mise en scène produite par Talal Abu Rahmeh, le caméraman ‘’palestinien’’.

- Que les Juges de la Cour d’Appel aient, après avoir visionné les rushes que France 2 refusait de communiquer de lui-même, relaxé le ‘’diffamateur’’ ne l’interpelle nullement !

- Que la Cour de Cassation ait invalidé cette relaxe pour l’unique raison que les Juges de la Cour d’Appel n’ont pas « le pouvoir de provoquer, compléter ou parfaire » l’établissement de toute preuve incombant uniquement au ‘’prévenu’’ ne l’émeut point davantage ! Nul n’espère d’ailleurs que le SNJ exige, au nom de cette même déontologie dont il a la charge, que les rushes soient spontanément communiqués au prochain tribunal. Un journalisme ‘’digne de ce nom’’ n’a pas, apparemment, les besoins de vérité et de rigueur des faits comme principes à respecter.

- Que le Docteur Yehuda David fut relaxé de toutes diffamations concernant ses affirmations démentant les blessures de Jamal A-Dura ne pousse pas à la réflexion les membres du SNJ.

Bref ! Il n’y a là, au contraire des obligations déontologiques de la profession que ce syndicat a rédigé, aucune « réelle volonté collective d’améliorer la qualité de l’information » afin de faire baisser ‘’la défiance de l’opinion public qui prend des proportions particulièrement alarmantes’’.

A preuve, la place du SNJ « aux côtés de son confrère depuis le début ainsi qu’une très grande partie de la profession » et son salut à « la décision des hauts magistrats qui rendent son honneur professionnel à Charles Enderlin et à tous les journalistes du service public, solidaires » (sic).

Il ne lui reste plus qu’à prier que Philippe Karsenty ne trouve les moyens de fournir ces mêmes rushes lors de la prochaine audience. Images qui pourraient lui amené une nouvelle relaxe et, outre à France 2 et son envoyé permanent à Jérusalem, également l’opprobre sur ce syndicat à la déontologie sélective.

3 commentaires:

  1. Bronca, alias, Tsioes, ou Sudest et autres pseudos

    Il est temps pour vous d'aller jouer avec vos amis "humanistes" et d'oublier mon blog.

    Vos stupidités n'ont qu'y faire tant que vous n'apporterez pas les preuves de vos propres assertions.

    C'est la moindre de politesses lorsque l'on s'invite à un débat.

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  2. Pour qui voudrait s'en tenir à la déontologie journalistique, il suffit de faire l'expérience suivante : revoir le documentaire concernant la « mort » du petit Al Dura en coupant le son. Bien malin, dans ces conditions, qui pourrait dire ce qui se passe réellement. Une fusillade, sans doute : il y a bien quelques impacts de balles sur le mur, les attitudes ont quelque chose de dramatique, mais on ne voit pas tressaillir des corps qui viendraient d'être touchés. L'enfant se retrouve à plat ventre mais il relève le bras droit sans difficulté, regardant vers le cameraman, et il n'y a aucune trace de sang. Il est impossible de décider, à partir de la seule réalité objective des images qu'il y a un blessé et encore moins un mort.
    Le sens est donné par la bande son, mais il est très évident, si on écoute celle-ci, qu'il ne s'agit pas non plus d'une réaction en direct, que plusieurs séquences ont été montées et commentées a posteriori. Autrement dit, c'est une interprétation des faits qui est proposée, et rien de plus, et elle paraît assez invraisemblable à la seule vue des images, sinon contradictoire. Le « poids des mots » artificiellement ajoutés est ici bien plus fort que le « choc » d'images pour le moins énigmatiques.
    Dans ces conditions, la chaîne aurait dû résister à la tentation du  scoop. Admettre ensuite, à tout le moins, une imprudence, ce qui aurait eu le mérite d'empêcher l'atroce déferlement de haine qui a résulté de toute cette affaire. Le SNJ est en train de faire la politique du pire ; nul doute qu'il en paiera lourdement les conséquences.
    C. L.

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