Peut-on croire, un court instant, que Leila Shahid contribue un tant soi peu à une consolidation du fragile espoir de paix au Proche-Orient, né de la mort de son ancien patron ? On peut en douter. A la lire, ou l’entendre, l’expert reconnaîtra aussitôt ce qui est mensonge, falsification ou subterfuge, là ou le profane verra, dans la ‘’spontanéité’’ de ses réponses, qu’une forme d’ingénuité ou d’honnêteté intellectuelle.
Dans un Chat organisé par Lemonde.fr et l’émission « Ripostes » de France 5, la déléguée générale de l’Autorité palestinienne en France a eu le loisir d’y exprimer, encore une fois, tout son talent de propagandiste qui n’a rien à envier à celui de Jean Marie Le Pen lorsqu’il conteste des vérités établies, car vérifiées et vérifiables.
‘’Talent’’ qui assène à longueur de tribunes la ‘’culpabilité’’ israélienne dans le refus d’« amener des solutions au problème des réalités politiques et avant tout, celle de l'occupation militaire des territoires palestiniens », en escamotant les principales responsabilités ‘’palestiniennes’’ ( et arabo-musulmanes ) dans cette situation, ainsi que l’objectif recherché par la revendication d’un « droit au retour » au sein même d’Israël.
Propagande qui permet d’inverser l’ordre des faits militaires afin de légitimer les crimes contre l’humanité -notamment l’attaque meurtrière contre le poste de Karni dans la bande de Gaza qui a vu six civils Israéliens assassinés - et, de la sorte, attribuer la responsabilité de la reprise de tout cycle de violence au Premier ministre Ariel Sharon.
Intoxication qui dessine une ‘’domination politique’’ israélienne sur le Président Georges W. Bush et ses futures relations avec la nouvelle Autorité palestinienne qui dépendront « aussi de ce que souhaite le nouveau gouvernement de coalition d'Ariel Sharon ».
Intoxication, encore, qui souligne le succès de la « résistance » dans le projet de retrait de Gaza, ainsi que le « cynisme » et les intentions malignes du Premier ministre dans le calcul « entre les avantages et les désavantages de la présence militaire israélienne à Gaza » pour « mieux coloniser et contrôler la Cisjordanie », sans qu’il ne soit jamais fait allusion à la volonté largement majoritaire du peuple israélien d’une séparation totale et définitive.
Intoxication, toujours, lorsque ‘’l’occupation‘’ israélienne est amalgamée à celle de « l’occupation allemande de la France » où sévit « un système d'apartheid à tous les niveaux (…) qui empêche les Palestiniens de circuler, de travailler, de respirer et de construire leur État » et un « terrorisme d'État » s’exprimant par « les assassinats ciblés (et) les bombardements des quartiers civils (…) » « (…) en tuant nos civils, femmes et enfants ».
Matraquage et propagande, enfin, quand est affirmé que l’« Intifada a commencé en septembre 2000 à cause des frustrations de la population par rapport aux promesses du processus d'Oslo » et non sur injonction de Yasser Arafat pour faire capituler l’État d’Israël sur l’exigence arabo-musulmane du « droit au retour » et ainsi réussir l’éradication de l’état Hébreu.
Après un bref et prompt examen de ses dires et écrits, on ne peut effectivement disconvenir de sa volonté de respecter et d’honorer le testament de son défunt Raïs, qui a mené son ‘’peuple’’ à la catastrophe actuelle. Sauf à imaginer que le nouvel élu, Mahmud Abbas, a le même programme politique -contrairement à ce qu’il nous est donné d’analyser pour l’instant- il est fort probable ( et souhaitable ) qu’un changement intervienne d’ici peu à la tête de la délégation de l’Autorité palestinienne en France -et partout ailleurs où cela est nécessaire-, afin de préserver ce « fragile espoir » et surtout convaincre de la réelle volonté de la démarche de paix ‘’palestinienne’’.
Ce qui ne pourra que réjouir tous les démocrates, lassés de ce bourrage de crâne anti-israélien cultivant un antisémitisme qui fait le beau jeu des extrêmes de droite comme de gauche ou encore islamiste.
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