Depuis son bureau élyséen et lors de sa traditionnelle causerie aux Français du 14 juillet, Jacques Chirac n’a pas regretté d’avoir exprimé trop rapidement « son effroi », ni d’avoir demander -à propos du ‘’calvaire’’ de la voyageuse du RER D- « que tout soit mis en oeuvre pour retrouver les auteurs de cet acte honteux afin qu'ils soient jugés et condamnés avec toute la sévérité qui s'impose ». Nul n’aura alors subodoré que le Président de la République ( précédé en cela par son ministre de l’intérieur Dominique de Villepin ) n’ait pas auparavant -et sérieusement- vérifié, examiné et écarté toute hypothèse d’affabulation. Et cependant, « l’acte honteux » s’est révélé n’être qu’une fiction inspirée d’une atmosphère et de faits réels.
Ainsi, au plus haut niveau de l’état, l’éventualité de grossières erreurs politiques s’est confirmée. Ce qui n’a pourtant pas contraint l’occupant du palais élyséen à présenter, tout aussi rapidement, ses plus plates excuses aux communautés meurtries ni à requérir, par ailleurs, que des sanctions soient prises à l’encontre non pas seulement de la mythomane, mais de ceux qui ont abusé et ridiculisé l’autorité de l’état. Sauf à imaginer bien sûr, et cela est fort plausible, qu’il soit le principal fautif de cette montée d’adrénaline nationale.
Il faut avouer, il est vrai, que les erreurs politiques commises sous le ‘’règne’’ présidentiel chiraquien s’avèrent nombreuses. Trop nombreuses pour être toutes citées à nouveau. Ainsi il en a été de la reprise des essais nucléaires, de la dissolution de l’assemblée parlementaire, de la négation de l’antisémitisme en France (jusqu’à une certaine et massive manifestation du 07 avril 2002) ou encore du refus de coopérer à la chute du tyran irakien, l’assassin de centaines de milliers d’individus.
On est donc amené à s’interroger sur la fiabilité de ses sources et de la qualité de ses analyses, voire de ses objectifs inavoués. A l’aune de ces inquiétudes, l’examen à posteriori de ses prises de positions sur le Proche orient est légitime. Notamment sa déclaration sur le perron élyséen, au tout début de la « Guerre d’Oslo », affirmant que « l’on ne répond pas à des jets de pierres par des chars ». Ce qui appela en réponse le commentaire d’Ehud Barak s'ahurissant (déjà) de voir Jacques Chirac « s’informer par le canal médiatique ».
Nul n’est consterné, en conséquences, de le voir poursuivre depuis sur cette voie tracée en l’an 2000 et soutenir, envers et contre tout, Yasser Arafat, « Président légitime et démocratiquement élu » (à vie ?) d’une Autorité palestinienne sur « le déclin », selon le constat dressé par le Coordonnateur de l’ONU au Moyen-Orient Terje Roed-Larsen.
Politique Arafatienne, qui « en dépit des promesses constantes de ses dirigeants, n'a effectué aucun progrès au regard de son obligation majeure : agir immédiatement sur le terrain pour mettre fin à la violence et à la terreur pas plus que pour réformer et réorganiser l'Autorité palestinienne ».
Entraînant en cela « la frustration par les déclarations d'intention non suivies d'effet du côté palestinien ». « Tous ceux qui aspirent à la paix ont exhorté à plusieurs reprises le Président Arafat, en public et en privé, à agir immédiatement de façon à restaurer sa crédibilité déclinante ». « Cet effondrement de l'autorité ne peut être seulement attribué aux incursions et opérations israéliennes dans les villes palestiniennes ». (!?!?)
Que faut il en conclure ? Sinon une détermination tenace de la part du reclus milliardaire de la Moukataa à entretenir le conflit jusqu’à son internationalisation aux seules fins d’éviter toutes contraintes à la signature d’une paix véritable et sincère entre les deux peuples. (Ainsi, il en est des vérités qui finissent finalement par jaillir publiquement du goulot d’étranglement où certains hommes politiques complices ont tenté de les maintenir).
Nul ne peut donc subodorer que Jacques Chirac n’ait pas auparavant -et sérieusement- VERIFIE, EXAMINE, et ECARTE toute hypothèse de duperie arafatienne avant ses prises de positions sur le sujet. Et cependant, cette supercherie palestinienne s’est révélée être catastrophique en nombre de victimes israéliennes. Ce qui n’a pourtant pas obligé le locataire élyséen à présenter des excuses à Israël et exiger des sanctions à l’encontre de ses services qui l’ont ainsi abusé. Sauf à imaginer bien sûr, et cela est fort plausible, qu’il soit le seul à décider dans le ‘’domaine réservé de l’Elysée’’, a savoir les relations internationales. Ce qui confirme les risques d'impairs déjà décelé, isole et nuit gravement à la réputation de la France a travers le monde.
Il est donc vain pour les Israéliens d’espérer du Président Français qu’il soit enfin saisi d’« effroi », regrette ses erreurs et qu’il demande ‘’que tout soit mis en oeuvre pour retrouver l’ auteur de cette duperie honteuse afin qu'il soit jugé et condamné avec toute la sévérité qui s'impose ‘’.
Les regrets sont réservés exclusivement à la France d’en bas.
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