« Nous avons été informés des déclarations faites aujourd'hui par M. Sharon appelant ‘’ les juifs de France à immigrer en Israël ‘’. Nous avons immédiatement pris contact avec les autorités israéliennes pour leur demander des explications au sujet de ces propos inacceptables ».
Telle a été la déclaration du Porte Parole du Ministère des Affaires Etrangères, suite à l'encouragement adressé aux citoyens Français de confession juive de quitter « immédiatement » ce beau pays des droits de l’homme pour la terre de leurs ancêtres. Appel fait de surcroît devant un parterre d’associations juives américaines placées en première ligne pour la défense des valeurs humaines et le combat contre l’antisémitisme à travers la planète. Ce qui explique, probablement, l’oubli dans le communiqué du titre officiel d’Ariel Sharon et le ton employé envers un pays souverain. A comparer aux égards permanents adressés au « Président » de la Moukataa, cela laisse les démocrates songeurs.
Mais au-delà de cet écart de langage habituel de la diplomatie française, qu’à donc affirmer le Premier ministre israélien qui requière une telle réaction ? Sinon l’inquiétude d’une « montée de l’antisémitisme », formulée notamment et précédemment par la Présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, Simone Veil, et gratifiée de surcroît de son indignation quant au reproche permanent fait à la communauté juive de sa solidarité envers Israël : « Les Juifs français éprouvent un attachement indéfectible à l’égard d'Israël. Nous ne pouvons imaginer qu'Israël ne soit pas ».
Qu’a t-il lancer d’autre sinon le même appel à une « vigilance civique » et au « respect de l’autre » réclamé par le ministre délégué aux Anciens combattants, Hamlaoui Mekachera, lors de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, où 8.000 juifs -sur les 13.000 rassemblés dans un stade par le régime français alors en place en 1942- ont été envoyés dans les camps de la mort pour y être gazés ?
Absence de ‘’Vigilance’’ et de ‘’respect de l’autre’’ cultivant, voire alimentant, peu à peu mais sûrement la psychose de l’irrémédiable. A savoir l’assassinat du premier Juif en France parce que SOUTIEN INCONDITIONNEL d’Israël.
Pourtant, ces paroles -prononcées par deux personnalités peu suspectes de ‘’Sharonisme’’ et loin de favoriser toute émigration de leurs concitoyens Juifs- n’ont nullement provoquer un quelconque tollé de la part de ces Juifs de salon ( ne représentant qu’eux mêmes) plus prompts à défendre leurs situations enviables que le sort peu envié de leurs coreligionnaires vivant en certaines banlieues du pays presque en tant que ‘’dhimmi’’.
Quant au Crif, il a préféré dénoncer « l’huile jetée sur le feu de façon inacceptable ». Ce qui a le mérite, tout à la fois, de ‘’rassurer’’ le gouvernement français sur ‘’son patriotisme’’ et de confirmer le danger existant et se développant faute de l’application des lois qui assurent pourtant la renommée française de par le monde.
Ariel Sharon a donc constater que le ‘’mal français’’ est bien de retour et, cependant, loin d’être dompté. A t-il eu tort ? Nul, soucieux de la sauvegarde de tout Juif à travers le monde, ne peut le prétendre.
Mais l’intérêt et l’objectif de cette constatation publique est peut être ailleurs. Probablement dans une dénonciation -par la bande- de la politique étrangère de la France, dernier soutien (ou presque) du monde occidental favorable à Yasser Arafat, Président d’une Autorité palestinienne corrompue, moribonde et opposée à toute paix avec Israël.
Il serait déraisonnable de notre part de croire que l’intervention d’Ariel Sharon dans le débat français ne fut pas un acte cohérent de sa part. Par le chaos déclenché dans la bande de Gaza, il entend bien empêcher la France et sa politique pro-arabe d’intervenir à la seule fin de sauver encore une fois le soldat Arafat. Dénoncer, par avance, les méfaits d’une politique systématiquement anti-israélienne sur la communauté juive prévient, à n’en pas douter, des conséquences futures d’un acte irréfléchi perpétuant le conflit.
Chaque jour qui passe signe le deuil d’une famille israélienne. Il est temps que la France en prenne bonne note et ne contribue pas indirectement à ces drames et à leurs importations sur son sol.
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