La chaîne israélienne Aroutz10 a interviewé Aaron David Miller (ADM) et Denis Ross (DR),
négociateurs à Camp David en l’an 2000 entre l’Etat d’Israël et l’Autorité
palestinienne alors dirigée par Yasser Arafat. Le premier a servi, entre
1988 et 2003, six Secrétaires d'Etat en tant que conseiller sur les
négociations israélo-arabes, le second a joué un rôle important dans la
politique américaine au Moyen-Orient, et particulièrement à propos du conflit
israélo-‘’palestinien’’.
Le sujet des entretiens était :
« Pourquoi Arafat n’a pas pu accepter les propositions israéliennes ».
Leurs réponses sont donc des plus attendues.
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ADM : « En mars
(2000) Ehud Barak a proposé à Hafez El Assad 99.9% du Golan. Malgré cela
celui-ci n’a pas permis à son ministre des Affaires étrangères de lui serrer la
main »
Outre l’antisémitisme flagrant du
Président syrien, c’est cette quotité de surface qui, selon le journaliste de la chaîne Gil
Tamari, a servi d’excuse à Arafat pour refuser les propositions du
Premier Ministre israélien.
ADM : « Arafat était
un homme compliqué qui n’a jamais abandonné la violence, jusqu’à son dernier
jour il n’a pas abandonné la violence, et c’est une chose que nous n’avons
jamais comprise, proposer 90% de la rive orientale à Arafat et attendre que
celui-ci accepte alors que trois mois plutôt a été proposé 99.9% à Assad !? ».
ADM : « Il y a deux
idées fausses au sujet de Camp David. La première était que nous étions
proches d’un accord. C’est faux! Faux à 100%! Nous étions très loin
d’un accord ! C’était une illusion ! (…) Et jusqu’à présent cette illusion
et ce mythe continuent d’exister. La seconde idée fausse était qu’Arafat a
échoué parce qu’il n’a pas accepté les propositions qu’Ehud Barak a mis sur la
table. Arafat n’a pas échoué à Camp David parce qu’il n’avait pas signé (…) il
a échoué parce qu’i n’a pas pris au sérieux ce qu’a proposé Barak. Il n’a pas
fait de contre-propositions. Il n’a pas mené de véritables négociations ».
DR : « J’avais des
doutes quant à la disposition d’Arafat d’arriver à un accord qui mènerai à la
fin du conflit. (…) Je pense qu’il lui était difficile de franchir le pas. (....)
Après le retrait unilatéral (du Liban), après que le Hezbollah lui a dit ‘’vous
ne recevez rien’’, Arafat a décidé : nous allons faire pression sur les
Israéliens. Ils ont utilisé la violence. (…) Il a profité de la visite de
Sharon (sur le Mont du Temple) pour soulever une réaction ».
Ces témoignages de personnalités,
ayant participé aux négociations, confirment, si besoin était, la responsabilité
de Yasser Arafat et de l’Autorité palestinienne dans l’échec des négociations, mais aussi dans le
déclenchement de la deuxième intifada.
Un autre grave effet par ricochet
de ces révélations, est le questionnement sur la déontologie journalistique.
Les ‘’meilleurs professionnels’’ du conflit, ceux reconnus par leurs pairs comme
tels, ‘’affirment’’ et ‘’démontrent’’, depuis plus d’une décennie, le contraire
et apposent la faute sur les seules épaules de l’Etat d’Israël. Ces ‘’spécialistes’’
remplissent des colonnes entières de journaux complaisants, montent des reportages, écrivent livre sur
livre, tiennent des interviews dès qu’un micro se tend mais sont incapables d’interroger
les témoins directs de ces négociations, voire de diffuser la réalité telle qu’elle
est.
Ces propagandistes forcément antisionistes,
voire plus, ont une responsabilité directe dans la poursuite du conflit, la violence
qui perdure et dans la montée de l’antisémitisme qui ronge la planète, les pays
occidentaux en particulier. Ces derniers étant persuadés aujourd’hui que la
seule pression sur l’état juif permettra l’arrivée de la paix.
John Kerry est de nouveau
en route pour pousser une solution. Au vu des positions intransigeantes de Mahmoud
Abbas il semble que les professionnels de la désinformation et de l’endoctrinement
aient encore de beaux jours devant eux.
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