Peut on tout dire ? Tout laisser dire ? Et cela au nom d’une sacro-sainte liberté d’expression ? C’est en tous cas le combat essentiel de l’Ong Reporter Sans Frontières et de son secrétaire général Robert Ménard. Un combat noble lorsqu’il s’agit de combattre l’obscurantisme, les régimes autocratiques ou les idéologies opposées aux libertés premières des individus, mais à contrario, une bataille ignoble lorsqu’il s’agit de jouir de cette liberté d’expression afin de cautionner l'abject.
Dans une chronique publiée le 26 février dans Le Figaro et intitulée « En mémoire de Thomas Jefferson », le SG de R.S.F. et un administrateur de cette Ong du nom de Claude Moisy affirment, sans fausse honte, que « Les mauvaises nouvelles pour la liberté d'expression et la liberté d'information ne cessent de venir du côté où on les attend généralement le moins. Les Etats-Unis, pays où le sacro-saint premier amendement à la Constitution garantit depuis plus de deux siècles ces deux droits fondamentaux, donnent de plus en plus le spectacle de la répression et de la censure » (sic).
Allégation soutenue par le fait, entre autres, que « Le 15 février, une chambre de la cour d'appel fédérale de Washington a confirmé la condamnation en première instance de Judith Miller, du New York Times, et de Matthew Cooper, du magazine Time, à des peines de prison pouvant aller jusqu'à dix-huit mois pour «outrage à magistrat». Leur crime est d'avoir refusé de révéler à un grand jury d'instruction leurs sources d'information dans une sordide affaire de règlement de comptes entre l'Administration Bush et un ancien diplomate ayant publiquement contredit des informations données par le président pour justifier la guerre en Irak ».
Ainsi, quelques condamnations pénales ont suffit, à R.S.F., à authentifier le ‘’danger’’ qui guette la démocratie américaine et à s’en inquiéter, aussitôt, dans un quotidien à grand tirage. Péril résultant -à bien ‘’comprendre’’- de la justice de ce pays, qui s’exécute -on le ‘’comprend’’ aussi- par le biais des lois des élus du peuple, dominés -on nous l’a dit et redit- par les néo-conservateurs à la botte de Georges W. Bush !?!?
Simplement formulé, mais tout à fait à l’image de la simplification intellectuelle de ces Reporters Sans peurs Face aux démocraties opposées à leurs idéologies nauséeuses.
Si l’on se doit, bien sûr, de prendre garde de toute dérive despotique -si minime soit elle-, nul quidam éclairé ne pourra admettre sérieusement cette ‘’thèse’’ sans, auparavant, s’obliger à une petite réflexion sur les nombreux gardes-fous du système démocratique américain. Ce qui, ensuite, le mènera à une méditation sur les faits et gestes de ces individus qui s’auto-désignent juges et parties pour l’éternité, mais sans s’astreindre au contrôle d’une instance fiable qui aurait eu la charge de leur éviter, au minimum, un nombre important de dérives.
Telle, par exemple, ce silence assourdissant qui accompagna la menace judiciaire de la direction de France 2 envers tous ceux qui informeront le public d’une possible « mise en scène télévisuelle » de la mort de l’enfant ‘’Palestinien’’ Mohamed Al-Dura. ‘’Infanticide’’ devenu, depuis septembre 2000, le symbole de la « barbarie israélienne » encourageant la haine internationale envers ce pays, ainsi que son peuple en son sein et en diaspora.
Veto imposé sur ces graves accusations portées à l’encontre de la chaîne publique française, et qui n’a pas été, pour autant, désigné comme « spectacle de la répression et de la censure » par le secrétaire général de R.S.F. Robert Ménard. Ce ‘’pitre’’ de la défense de l’information qui fut, par ailleurs, -lors d’un procès- le témoin de moralité d’un autre pitre qui revendique, haut et fort, son antisionisme mais que tout un chacun reconnaît n’être, aujourd’hui, qu’un antisémitisme qui fait pâlir celui de Jean Marie Le Pen.
Ce piètre avocat de la liberté d’expression, encore, qui porta -jusqu’au Liban- le soutien de l’Ong qu’il représente. Seul appui occidental exprimé à l’intention de la chaîne télévisuelle Al-Manar qui revendique, elle aussi, le droit à un antisionisme virulent et qui fut interdite de satellite français et européen pour cause d’antisémitisme avérée.
Ou enfin, mais sans être exhaustif, sa justification quant à la place obtenue par l’Autorité palestinienne (celle de l’époque du Raïs défunt ) -dans le premier classement international de la liberté de la presse (re sic)- qui précédait celle de la démocratie israélienne. Ce qui laissa dubitatif un grand nombre de quidam quant au sérieux de cette Ong, voire de l’objectif recherché !!!
Objectif qui, après mûre réflexion, s’avère combattre trop souvent les mêmes démocraties qui sont, on ne peut en douter, des modèles du genre. Le fait qu’elles soient critiquées en ce sens ne pourra, somme toute, que les conforter dans leurs valeurs.
A condition, toutefois, que les ONGs de cet acabit soient sous étroite surveillance afin de ne pas permettre le développement d’une certaine idéologie fétide.
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