A l’heure où George W. Bush et Ariel Sharon tentent de modifier le cours des évènements au Proche-Orient, ou que le Premier ministre australien, John Howard, appelle ses concitoyens se trouvant en Irak à ne pas quitter le pays et à y poursuivre leur travail, malgré la récente vague de violence et de kidnappings, la lecture des communiqués du Porte-parole du ministère français des Affaires étrangère (sur cette région du monde) laisse pantois -sinon plus- les démocrates de tout bord.
Tant par les réponses d’Hervé Ladsous -ou de ses adjoints-, que par les questions des journalistes présents et anonymes.
Le point de presse du 13 avril dernier, est éloquent pour la démonstration. Après le verbiage diplomatique attendu -a savoir la « condamnation sans appel de la prise en otage de civils étrangers en Irak », l’assurance de « sa sympathie et de sa solidarité (à) tous ceux qui sont arbitrairement détenus et leurs familles ainsi que leurs gouvernements » et la recommandation formelle « aux Français qui s'y trouvent de quitter l'Irak et aux personnes qui envisagent de s'y rendre de différer leur voyage »- les questions et leurs réponses nous instruisent précisément de l’américanophobie et israélophobie ambiante.
Petite sélection afin de ‘’savourer’’ pleinement les expressions et formules choisies par les intervenants.
Question : « (…)vous n'avez rien dit sur les victimes de la ville de Falloujah et les civils irakiens qui sont massacrés par l'armée américaine et la coalition (…) ».
Question : « (…) je crois que la situation des Irakiens mérite vraiment d'être plus claire ? Je crois qu'il y a 700 morts, des enfants, des femmes, il y a des blessés. C'est quelque chose d'incroyable, c'est un massacre (…) ».
Terme non contesté par le Porte-parole du Quai d’Orsay. Qui ne dit mot, consent il ?
Question : « Est-ce que les incidents de ces derniers jours en Irak ne sont pas le signe d'un échec de l'intervention internationale ? ».
Question : « Comment appelez-vous, en langage diplomatique, les combattants de la ville de Falloujah ? Sont-ce des terroristes, des résistants, des patriotes ? Les Américains les appellent terroristes. Comment qualifiez-vous ces gens ? ».
Et vous ???
Comment peut on dénommer ceux qui aspirent au retour du régime de Saddam, avec ses charniers, ses guerres et ses gazages de Kurdes ; ceux qui -par l’islamisme- rêvent de maîtriser l’Irak et ses richesses à des fins de Djihad sainte, ou encore ceux qui assassinent des civils puis les brûlent, les mutilent, les ‘’promènent’’ accrochés à l’arrière de leurs véhicules avant de pendre ce qui en reste aux piliers d’un pont ?
France 2, par le ''témoignage'' de son envoyé spécial Bertrand Coq a tranché : des RESISTANTS luttant contre l’occupation américaine, qui n’ont pourtant pas réussi -au grand ‘’désarroi’’ de cette chaîne- à transformer l’Irak en Vietnam.
Quant à Hervé Ladsous, il préfère « se garder des étiquettes » et se pencher sur la question suivante.
Question : « Selon les informations, Ariel Sharon va demander au président américain un texte écrit disant que les Etats-Unis sont contre le retour de tous les réfugiés palestiniens en Israël. Est-ce que la France pense que cela revient à n'importe quel Etat ou président étranger de décider si les réfugiés palestiniens rentrent ou pas dans leur pays ? ».
Sciemment, ou même inconsciemment, l’éradication de l’Etat d’Israël est d’ors et déjà programmée pour certains. Quant à la réponse du Porte-parole, ce point « (…) doit s'inscrire dans une perspective négociée qui est la Feuille de Route » (sic).
Ceux qui se souviennent du refus de Yasser Arafat d’abandonner cette exigence, lors des négociations de Camp David en l’an 2000, apprécieront -à sa juste mesure- le ‘’soutien’’ français à la poursuite de la « Guerre d’Oslo ».
Tout comme ils apprécieront, dorénavant, les prochains points de presse du Quai d’Orsay.
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