Lorsqu’il y a menace sur les
libertés des journalistes, de surcroît lorsqu’ils sont Israéliens, l’Agence
France Presse sort aussitôt ses communiqués qui fleurent bon une
certaine dictature de la pensée. Une pensée nauséeuse cela va sans dire !
Ainsi, nous apprend-elle, suite à
une réunion à Tel-Aviv « Des centaines de journalistes, dont des
présentateurs vedettes de la radio télévision, ont dénoncé dimanche les menaces
sur la liberté de la presse ».
On notera tout de suite que si
les ténors de la petite lucarne sont de sortie c’est que l’heure doit être
grave ! Une gravité relevée par l’AFP qui communique selon ses
clichés habituels.
Quel serait donc le danger
ressenti par la presse ? « (…) la campagne législative tous
azimuts du camp ultranationaliste, ciblant les médias jugés trop
critiques envers le pouvoir, la Cour suprême et des ONG classées à gauche ».
Un camp se mouvant évidemment dans
la majorité actuelle, et devant, selon la paraphrase employée, inquiéter tout véritable
défenseur de la démocratie. Pour le moins, ceux se situant hors de l’état juif.
Car ceux s’y trouvant sont au fait de l’information réelle et ne ressentent
nulle inquiétude pour leur démocratie qui fait envie.
En effet, à ce jour, et depuis
l’accession de Benjamin Netanyahou au poste de Premier Ministre, aucun
journaliste ni média n’ont été menacé de poursuites judiciaires par le gouvernement
qui serait, si l’on en croit Razi Barkaï présentateur vedette de la
radio de Tsahal, ivre « d'un pouvoir qui ne connaît plus ses
limites ».
Rien de moins !
Il s’insurge en fait, nous
rapporte l’agence française, contre « (…) un projet de loi élaboré par des
députés d'extrême droite destiné à aggraver de façon draconienne la
législation sur la diffamation ».
Un projet qui consisterait à
augmenter de cinquante mille à trois cent mille shéquels (dix mille à soixante
mille €) le montant maximum des dédommagements qu’un plaignant pourrait
recevoir suite à sa plainte. Pour faire un brin d’humour, de quoi inciter les Israéliens
à voter pour ces « députés d’extrême droite » si enclins à
protéger l’individu contre une corporation qui refuse tout contrôle.
Pour être ‘’complète’’, l’AFP
nous informe aussi que :
- « Les journalistes se
sont également élevés contre les pressions sur la chaîne privée 10 (…) menacée
de fermeture après qu'une commission parlementaire à majorité de droite
eut refusé de renflouer ses dettes ».
- « Le 13 novembre, l'extrême
droite avait marqué un nouveau point en obtenant le feu vert du
gouvernement à deux propositions de loi controversées ciblant le financement
d'ONG israéliennes hostiles à l'occupation et à la colonisation des Territoires
palestiniens ».
S’il est ici inintéressant
d’’entrer dans les détails des textes de lois non encore votés, il est en
revanche singulier de voir les députés légitimement élus et remplissant leur
devoir se faire caricaturer aussi grossièrement. « Majorité de droite »,
« extrême droite », « camp ultranationaliste ».
Des termes sciemment choisis, utilisés dans l’objectif unique et bien compris de
discréditer ceux désignés ainsi mais aussi noircir les propositions parlementaires
allant forcément, selon la vision AFP, contre les droits de l’homme, la
liberté de la presse et la démocratie !
Des termes qui n’ont rien à voir
avec l’information factuelle mais tout avec l’interprétation idéologique et
politique
Des expressions qui participent
au refus de tout débat organisé par la majorité actuelle, voire qui aident et
poussent à le clore.
Des intitulés qui confirment la
sympathie automatique de l’AFP envers ceux qui poursuivent le même
combat idéologique.
Des mots qui, en fait, dévoilent
le mépris de l’AFP envers ses lecteurs, mais aussi le parti pris fétide maison
qui frise, au mieux, la diffamation à l’encontre de ces ‘’mauvais juifs de
droite’’, voire l’antisionisme, paravent de moins en moins efficace de
l’antisémitisme.
Une AFP, comme dirait Razi
Barkaï, ivre « d'un pouvoir qui ne connaît plus ses limites ». Ce
qui explique, sans grand dessin, la situation détestable de la presse française,
cliente de ses ‘’communiqués’’.
4 commentaires:
Une loi vient d etre votee a la Knesset qui punit d une amende de 300 000 shekels le "lashon hara" (la "medisance") sans qu il soit necessaire de prouver qu un tort a ete cause. Ceci s applique egalement aux commentaires sur facebook. Il n est donc pas recommande de dire ou d ecrire que tel ou tel depute a une conception bien restrictive de la liberte d expression.
Je ne peux donc QUE feliciter les valeureux deputes du Likud, de Habait haYehudi et de Kadima qui ont promu et vote cette loi. J admire leur intelligence, leur probite, leur sens du bien public et leur adhesion sans faille a la notion de democratie. Tres probablement cette belle et grande loi sera enseignee pour la posterite dans de nombreuses facultes de droit et on ne peut que regretter qu elle ne porte pas deja le nom des grands hommes qui l ont redige.
PS: je n ai pas 300 000 shekels disponibles et je n ai ecrit absolument aucune critique!
Nicolas Merlet,
Tout d'abord la loi n'a pas été votée. Elle a passé uniquement la première étape. Ce qui est loin d'être la même chose.
Secondo, il sera toujours nécessaire de démontrer qu'un tort a été causé. En revanche, il ne sera pas nécessaire de démontrer qu'un dommage a été subi.
Ce qui n'est pas, là encore, la même chose.
Ceci dit, la question que je pose est de savoir si les Journalistes sont des surhommes et doivent avoir une totale liberté, quand bien même elle bafoue les droits de certains ?
Ils ne sont pas élus et ils sont très loin d'être représentatifs de la société qu'ils observent à la lueur très souvent de leurs propres visions.
L'article ci-dessus le démontre amplement.
La question qui se pose, jusqu'à ce que l'on ait le texte sous les yeux, c'est : Est-ce que les journalistes pourront continuer à travailler sereinement en Israël.
Je ne parle bien sûr pas de cas où la diffamation serait une attaque envers une personne, bien sûr. Dans ce cas précis l'augmentation des sanctions me semble justifiée.
Prenons le cas de votre ami Ch. Enderlin. Risque-t-il l'amende pour avoir tiré des conclusions de faits établis qui vont à l'encontre du gouvernement israélien. Est-ce que Tsahal pourrait l'attaquer?
Si la réponse est oui, c'est grave.
Dans le sens contraire, ceux qui ont contesté son reportage sans user de la basse insulte ou diffamation pourraient ils être inquiétés? Ce serait grave également.
Par contre ceux qui l'ont attaqué bassement, lui et sa famille, son honneur, sa crédibilité professionnelle.... Seront-ils inquiétés?
Densi,
Si Enderlin a tiré des conclusions de "faits établis",comme vous le précisez, je ne vois pas où se trouverait le problème dans la nouvelle loi ?
Si au contraire, ces faits ne sont pas établis, comme l'affaire Al-Dura, il serait logique qu'il en paie le prie.
Ceci dit, je ne vois malheureusement pas l'état d'Israël, Tsahal ou tout autre le poursuivre car il travaille pour une chaîne française et non pas israélienne.
Quant à ceux qui ont contesté ce reportage bidonné, ils ont été lavé de tout soupçon de diffamation par la cour d'appel de Paris comme Karsenty, ou tout simplement ignoré par les ''victimes'' Enderlin et France 2.
De peur d'être accusé de Faux ? Probablement!
Quant aux idiots qui ont utilisé menaces et insultes, c'est la prison qu'ils méritent et non pas une amende.
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