mardi 5 mai 2009

Faut-il interdire Dieudonné ?

Ces derniers jours, le sujet vedette n’est autre que la décision de Dieudonné de présenter des listes à sa couleur aux élections européennes du mois de juin 2009. Une couleur nauséeuse qui ne propose aucun programme politique hormis celui de « débarrasser la France du Sionisme ». Des listes antisionistes, qui auront comme autres parrains Alain Soral (ex-front National) et Yahia Gouasmi musulman chiite aux ordres de l’Iran, que Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, désire interdire si la loi actuelle l’autorise.

Coup de pub ou opération politique de l’UMP !? Il n’empêche que la question d’interdiction qui taraude le microcosme politique est de taille.

Pour Claude Guéant, il est impensable que l’on puisse « se présenter aux élections avec un programme ouvertement antisémite (…) Dieudonné est antisémite tout le temps, c'est absolument odieux ».

Pour Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP : « Quand des gens portent le message de la haine, du racisme, et de l'antisémitisme et qu'ils en font le seul point de leur programme, on ne peut pas rester sans réagir ».

Laurent Fabius, ancien Premier ministre socialiste s'est dit « évidemment révulsé » par « les thèses pas acceptables » de Dieudonné.

A la lecture de ces quelques réactions, il est une évidence qui s’impose. L’antisionisme est dans l’esprit majoritaire des hommes politiques français, mais pas seulement, le paravent de l’antisémitisme. Il est donc une question qui vient naturellement sur les lèvres de tout quidam un tantinet réfléchi. Pourquoi en est on arrivé à cette situation ? Qu’est-ce qui a autorisé la création publique d’un parti antisioniste puis le désir de le soumettre au suffrage des électeurs aux élections européennes ?

On ne peut douter que les raisons principales ne sont autres que les effets de la politique arabe de la France initiée par le Général de Gaule par le besoin de pétrole et des pétrodollars. Mais pas seulement. Cette situation est due également aux lâchetés successives des hommes politiques face aux réactions prévisibles des territoires perdus de la république. Ainsi, tel parti, charge le Sionisme de ‘’colonialisme’’. Tel autre envoie son porte-parole porter la bonne parole aux Israéliens dénonçant « la politique criminel de leur pays » ainsi qu’aux habitants de la bande de Gaza. Tel Président parle de « réaction disproportionnée ». Tel media publie un reportage accusant Israël d’avoir commis un « massacre de ‘’Palestiniens’’ » à Djénine ou ailleurs et minimise la publication des démentis. Tel autre désigne le Ministre des Affaires étrangères nouvellement nommé « d’ultranationaliste » quand ce n’est pas de «controversé, sulfureux ou d’’extrême droite» sans pour autant permettre la lecture réelle de son programme politique. Tel intellectuel parle du « plaisir d’humilier les palestiniens ». Telle Ong appelle au boycott économique, universitaire ou diplomatique. Etc.….

Toutes ces postures, ces critiques systématiques, peu représentatives du répertoire varié qui achalande le ressentiment et qui n’ont jamais subi le moindre rappel à l’ordre, ont chargé la mule du Sionisme à faire haïr le Juif par le plus paisible des citoyens. Un Sionisme qui n’est rien de plus que le vœu le plus cher du peuple juif de vivre sur la terre ancestrale afin de se doter d’un refuge et qui a vu, plus d’une fois, une multitude haineuse défiler librement dans les rues de France en criant « Mort aux Juifs », « Mort à Israël » et brûlant sans encombre policière ou juridique le drapeau de cette démocratie qui fait envie.

Dieudonné, bien qu’ayant plus d’une part dans cette animosité, ne fait que surfer sur cette vague qui porte. Mais la responsabilité première est à attribuer aux politiques de droite comme de gauche -sans oublier les extrêmes-, aux intellectuels qui ont démissionné et aux médias qui spéculent sur la vente de leur papier et/ou leur idéologie au détriment des valeurs universelles mais aussi de la raison.

Si l’image de marque d’Israël et du peuple juif en pâtit sûrement, il est patent que l’odeur nauséeuse qui parfume actuellement la France, mais aussi l’Europe, n’est que la partie visible de l’iceberg. C’est donc lorsque cette portion invisible émergera des profondeurs que l’occident aura à se méfier du retour de bâton. Car la haine qu’elle contient se retournera contre l’occident faute de pouvoir atteindre les Sionistes Israéliens et ses soutiens juifs qui sauront où immigrer.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Permettez de vous dire que vous avez omis dans votre juste anlyse le boycott des produits israëliens dans des supermarchés du 93 orchestré par des organisations bien connues et qui n'a pas entraîné de réactions soit de la police, de la justice et surtout des autorités politiques françaises. Salutations.

Victor PEREZ a dit…

@Anonyme,

La liste étant trop longue, je ne peux citer tous les abus.

cordialement

popi soudure a dit…

.... DIEUDONNE est comme le procès de l affaire halimi : " une bombe a retardement" ! les élites politiques ,et médiatiques qui nous gouvernent , essayent d'étouffer et diluer tout évènements et infos concernant les sources ,et causes de l antisémitisme de la population musulmane en France ! en diluant toutes information concernant ce sujet plus que tabou et politiquement incorrect .... la France est elle en passe de dhimmitude comme l Europe ? J EN AI PEUR ? JE CROIS QUE CES EVENEMENTS REVELATEURS nous montrent l avènement et le couronnement de l islam et de la politique arabe de la France ou j espère nous pourrons toujours vivre en concorde avec le reste de la population nationale ...mais j en doute ...

MadeInCanada a dit…

Dieudonné est un habitué de ce genre de campagnes, et surtout des effets d'annonce (il ne va pas toujours jusqu'au bout du processus).

Jadis il posait volontiers au candidat anti-FN, maintenant il est le candidat anti-"sioniste" (et fréquente l'élite du FN).

Au vu de ses "succès" passés, il swemble évident qu'une campagne électorale est pour lui un simple moyen pour attirer caméras et micros. Sans doute parce qu'il aime les feux de la rampe, et aussi pour faire de la pub à son café-théâtre.

Vu le brouhaha dans les médias français (j'ai même remarqué un sondage en ligne sur le site du Figaro sur ce sujet), ça marche.

Interdire ce genre de listes est une option, mais qui me paraît difficile à mettre en pratique (des groupes ont déjà été interdit en France, mais suite à des actions terroristes) et elle aurait au moins deux effets pervers: 1) ça va intensifier la pub, ça va créer un effet "martyr" qui risque de lui attirer encore plus de soutiens, 2) il a déjà joué avec l'idée de quitter la France pour le Québec, franchement je n'ai pas envie de le voir venir ici. On a déjà Raël!

Salutations

Pierre a dit…

C’est triste d’en arriver toujours là, à une même conclusion, à cette amertume synonyme du dégoût, à cette fatigue de voir l’honte qui défile dans les rues, qui tape et s’étale tout au long des macadam pour interdire l’accès aux magasins juifs, qui crie « à mort », « n’achetez pas », « au boycott », qui brûle le drapeau d’Israël, de tout un peuple. Elle explose dans la figure par sa violence, mais pour eux les antisionistes c’est comme si rien n’en était, c’est que du politique, et qui s’oppose passe encore pour con. Ils ne sont même pas effleurés par le doute du crime contre l’humanité qui cautionnent et commettent, par la violation d’un droit fondamentale, par cette discrimination du peuple d’Israël de vivre sur sa terre. Ah non, ce n’est pas du racisme ça, disent-ils, c’est du politique. Dieudonné ? Non, moi je vous parle du NPA, de Besancenot, qui lance sa campagne européenne en venant en Israël, en demandant à l’Europe de suspendre tout partenariat avec son peuple, alors qu’au même moment il tombe en larme disant « je ne suis pas un antisémite ». Un petit postier reste un postier, mais cela n’empêche qu’il puisse faire du mal, on connaît l’histoire du petit caporal. Et puis de ce PCF, de ce Front de la Gauche, qui exploitent l’haine antisioniste de l’islamland de nos villes et qui se rebiffent par cet électorat de haine en promettant là oui un boycott systématique et total. C’est ça qui n’est pas acceptable, de même qu’une gauche qui maintient au sujet un flou artistique, qui s’affaiblit une fois de plus ne prenant pas position, haut et fort, contre des agissements radicaux, liberticides, antidémocratiques. Et Dieudonné, dites vous ? Mais avez vous vu la tronche du mec, et celle de ses débiles à son coté qui vous regarde d’un oeil bizarre, rouge d’une haine qui suinte partout dans la cave à Hitler d’où ils sortent ? N’est-il pas mieux de les laisser à la dérision et moquerie publique que de s’en mêler comme le propose Elisabeth Lévy dans son article sur Causer « Liberté pour les ennemis de la liberté » ? C’est triste d’en arriver là comme je vous le disais auparavant, et puis quelle honte aussi pour la France en Europe. Mais, diversement, ne serait-ce trop cher payer se foutre dans un piège bien plus grand, celui de la crédibilité démocratique ? Et ça pour quelqu’un comme Dieudonné et ses gueules d’abrutis ? Un pari qui n’est pas risqué vu le sérieux de la bande à Hitler, mais bien un piège à éviter. Sans conter que je fais encore confiance à la justice au sujet de cette racaille.

Victor PEREZ a dit…

@Pierre

Pas de découragement. Sinon, c'est offrir la victoire à nos ennemis.

Nous devons continuer à lutter pour que cette haine disparaîsse.

Amitiés

Pierre a dit…

Aucun découragement, Victor, au contraire. Si vous me le permettez, je voudrais saluer et remercier l’Association France-Israël, son Président, maître Gilles William Goldnadel pour son action contre l’inadmissible boycott des produits d’Israël et de nos magasins, pour son message « Ni Le Pen ni Besancenot », pour son soutien à l’action en justice contre l’antisionisme, expression de toute la haine raciale que cette ignoble liste voudrait symboliser en Europe. Chalom