mardi 29 mai 2007

Les analyses tronquées

Joris Luyendijk, qui a été correspondant au Proche-Orient durant une période de cinq années, a écrit un article sur le « mal » du journalisme occidental. Les mots biaisés du Proche-Orient , analyse publiée par Le Monde diplomatique.

L’article nous éclaire sur l’utilisation de mots et d’expressions employés à mauvais escient et permet à l’auteur une conclusion ferme : « les journalistes occidentaux ne peuvent pas décrire précisément, et encore moins objectivement, le monde arabe ni le Proche-Orient. Même en suivant à la lettre les règles journalistiques, ils peignent un tableau profondément déformé de la région ».

C’est clair et concis.

Cela, pour la bonne raison que « Le problème essentiel tient aux mots utilisés : ceux qu’emploient les journalistes ne signifient rien pour les publics européen ou américain, ou sont compris de manières différentes, ou sont tout simplement biaisés ».

Cette confirmation -tant de fois écrite et affirmée par tous ceux qui vivent très mal le lynchage médiatique d’Israël et de ses soutiens- ne vient pas, pour autant, dédouaner son auteur de ce reproche. Car s’il mentionne assez bien l’incompréhension occidentale des médias sur la réalité des dictatures arabes, il se ferre de tout son être dans l’explication de « l’occupation israélienne » lorsqu’il tente un parallèle entre une occupation colonialiste et celle contrainte par la défense de l’Etat d’Israël : « Mais qui explique aux publics occidentaux la terreur qui se cache derrière le mot « occupation » ? Quelle que soit l’année à laquelle on se réfère, le nombre de civils palestiniens tués en raison de l’occupation israélienne est au moins trois fois supérieur à celui des civils israéliens morts à la suite d’attentats. Mais les correspondants et les commentateurs occidentaux, qui évoquent les ‘’ sanglants attentats-suicides’’, ne parlent jamais de la ‘’ sanglante occupation’’ ».

Il en va ainsi des clichés des journalistes sur ce conflit qui perdurent depuis plus de quatre décennies, pourtant durée officielle de « l’occupation ». Ainsi, à le lire, le civil ‘’palestinien’’ est la cible de l’armée israélienne tout comme le civil israélien visé sciemment par toutes les ‘’brigades de libération de la Palestine du Jourdain à la Mer Méditerranée’’. Sauf à biaiser les faits, il est évident que les civils ‘’palestiniens’’ ne risquent rien de l’Etat d’Israël tant que les terroristes ne se réfugient pas auprès d’eux après leurs lâches forfaits accomplis.

Il est évident que ce ‘’grand’’ psychanalyste du mal médiatique occidental amalgame cause et effet de « l’occupation » et néglige le désir maintes fois répété, publiquement ou par des voies détournées, par le monde musulman d’éradiquer Israël de la surface de sa terre ancestrale. Si l’on suit le raisonnement de l’auteur -indiqué entre les lignes-, la fin de cette « sanglante occupation » mettrait un terme au conflit. Ce qui est faux et ne peut être maintenu par tout observateur intègre.

En effet ! Qui peut nier la volonté du peuple d’Israël quant à la création d’un état ‘’palestinien’’ aux côtés du leur ?

Sans remonter à 1948 et l’acceptation de la résolution 181 par Ben Gourion, en 1999 Ehud Barak fut élu avec un mandat de paix. Volonté aboutissant un an plus tard à la « guerre d’Oslo » voulue et organisée par Yasser Arafat.

En 2003, Ariel Sharon fut réélu avec, cette fois, le mandat de quitter la bande de Gaza unilatéralement. Ce qui fut fait et ce qui permit l’accession du Hamas à la tête du gouvernement de l’Autorité Palestinienne. Parti prônant publiquement l’éradication d’Israël.

En 2006, Ehud Olmert fut élu avec le mandat d’aller de l’avant dans la séparation définitive des deux peuples. Le Hezbollah vint soutenir ses frères du Hamas dans leur combat par la deuxième guerre du Liban et mis fin à tout espoir de poursuite du processus.

On ne peut donc, comme le réclame Joris Luyendijk, parler « d’occupation sanglante » avec à l’esprit l’image du pays colonisateur qui réduit à néant les vœux de liberté de la population autochtone. Le mal des médias ne tient pas, au final, à la seule bonne utilisation des mots et des termes, mais aussi, voire principalement, à une bonne analyse des faits et gestes de chaque partie prenante au conflit.

Et cela, les médias européens, et particulièrement français, ne l’ont pas encore assimiler car tenus par ‘’l’idéologiquement correct’’ qui refuse la Paix aux peuples de la région et, singulièrement, au peuple israélien.

samedi 12 mai 2007

Les rêves de François Bayrou…

Tous ceux qui ont la vilaine manie de réfléchir mesurent le projet politique de François Bayrou comme grotesque. Le ni-ni dénoncé s’avère, en effet, irréaliste.

Que l’on en juge !

Projetons nous en 2012, après une éventuelle réussite présidentielle du leader du Mouvement Démocrate nouvellement crée. Si aux législatives qui suivront immanquablement, une majorité se dessine en sa faveur, l’assemblée parlementaire aura non pas deux blocs distincts mais trois. Dans sa logique, le ni-ni fera place au ni-ni-ni. Ni droite, ni gauche, ni centre. Si, pour autant, des accords d’appareils autorisent une alliance avec la nouvelle majorité, le ni-ni, la logique parlementaire précédente, redeviendra la norme et les affrontements, les magouilles, les langues de bois retrouveront, comme par miracle, une nouvelle jeunesse.

Tout cela pour ça ????? Piètre résultat, avouons le !

Autre hypothèse. Si le succès législatif ne suit pas l’élection du nouveau Président Bayrou, alors les négociations interminables de camp à camp et les accords de partis prendront le pas sur les réformes souhaitées par le peuple et l’immobilisme sera la règle.

Là, aussi, triste constat !

Mais revenons dans la réalité, exactement au lendemain des élections du 17 juin prochain. François Bayrou se retrouvera à l’assemblée parlementaire en compagnie d’une poignée de députés estampillée « Mouvement démocrate ». Parmi eux, un certain nombre de véritables centristes élus avec les seuls électeurs du mouvement. Des ‘’purs’’ si l’on peut les nommer ainsi.

D’autres, en revanche, élus avec l’apport des voix des partis de droite ou de gauche suite aux accords de désistements réciproques, municipales de 2008 en vue. Des ‘’mixtes’’ si l’on peut, là encore, oser une dénomination.

Le ‘’comique’’ de tout cela sera, bien entendu, d’examiner attentivement l’attitude de ces derniers face à toute loi proposée par le gouvernement en place. Pourront ils, alors, faire fi de la provenance des voix leur ayant assuré leur députation et voter à l’encontre des vœux premiers de leurs électeurs d’appoint au risque de se retrouver au chômage à la prochaine échéance ? C’est à voir.

L’homme étant se qu’il est, le doute peut raisonnablement s’installer à ce propos.

Autre cause assurant le grotesque des rêves de François Bayrou. Pourra t-il édicter, entant que chef du mouvement, une ligne directrice satisfaisant toutes les députés de sa formation et, au delà, les électeurs leurs ayant fait confiance pour, ainsi, assurer un futur ?

Très difficile, voire impossible. Seule une neutralité parfaite entre la majorité de droite et l’opposition de gauche s’avérera efficace ( pour le mouvement seulement, bien sûr ). Cette neutralité aura comme corollaire l’immobilisme.

Là, encore, triste constat !

En conclusion, les rêves de François Bayrou s’avèrent être les cauchemars des Français.

Autre sujet. Martine Aubry a déclaré, suite aux vacances luxueuses de Nicolas Sarkozy, que ce dernier n’était pas le « candidat des pauvres ». Pour elle, ainsi que pour ses pairs du Parti Socialiste, ce qualificatif ne s’est appliqué et ne s’applique encore qu’à François Mitterrand.

Prière de ne pas rire, ni de sourire.

Autre sujet de préoccupation. Nicolas Sarkozy aurait proposé à Hubert Vedrine le ministère des Affaires étrangères !!!!! Ce dernier « y réfléchi » paraît il.

Le rôle dévolu à l’électeur serait il celui de cocu permanent ?

lundi 7 mai 2007

Où est le vote musulman ?

On se souvient que ‘’l’expert’’ Pascal Boniface avait, en 2001, recommandé aux responsables du Parti Socialiste de rechercher la faveur du vote des Musulmans français ( car numériquement plus important que celui des Juifs ) dans l’objectif d’assurer le succès de Lionel Jospin aux élections présidentielles de 2002. Nonobstant qu’il fut limogé sur l’insistance, paraît il, des pro-israéliens que compte le bureau politique, la ligne du parti n’en suivit pas moins pour autant ce conseil et l’on vit éclore une multitude d’actions, de gestes et/ou de postures comprenant, voire approuvant, la réaction de ces ‘’pauvres Palestiniens ’’ face à la « barbarie soldatesque israélienne », ou encore celle de ceux qui s’en prenaient en France - par « solidarité » comme l’assurait Hubert Védrines !?!? - aux « représentants officieux de l’entité sioniste ».

Le résultat qui s’en suivit fut l’éviction du candidat PS au premier tour. Le demi pour cent qui lui manqua, alors, devait être, sans aucun doute, la somme de ces Juifs ‘’si peu nombreux’’ ne séparant pas la lutte contre l’antisémitisme de l’amitié envers l’Etat d’Israël. D’où cette manifestation mémorable du 07/04/2002 qui vit dans les rues de France la quasi totalité de la communauté juive et de ses quelques soutiens quelques jours avant l’élection présidentielle.

Lors de l’élection suivante, Nicolas Sarkozy a été élu très largement à la présidence de ce pays malgré tous les ‘’avertissements’’ officiels de cette gauche si ‘’bien pensante’’, nous rappelant, sans cesse et entre autres, que le nouveau locataire de l’Elysée a serré, en souriant, la main du « grand Satan » Georges W. Bush, a dénoncé « l’arrogance » de la chiraquie vis à vis de « l’ami et allié américain », a affirmé le droit à la sécurité d’Israël tout en condamnant les « terroristes palestiniens », et - pour clore cette liste non exhaustive - affiche sa détermination à une immigration choisie et donc sélective, répète à satiété, son aversion de l’excision, des mariages forcés, de la burkha… ou encore son refus de tout mercantilisme sur le dos des valeurs qui ont régi, il y a peu encore, la politique française. Des choix et des positions qui, selon toutes les politiques suivies jusqu’à ce jour, devraient faire hurler la communauté musulmane locale, et même internationale.

A la lecture de ce petit constat une question nous vient naturellement à l’esprit : où est donc passé le vote musulman, si longtemps craint par cette gauche caviar et cette droite chiraquienne, qui -par peur de lui déplaire- conditionnèrent par avance toutes déclarations ou actions politiques jusqu’à les rendre ‘’munichoises’’ et donc criminelles à l’encontre des intérêts des Droits de l’Homme, quel qu’il soit ?

D’aucuns affirmeront que les Musulmans ont tous rallié, par intérêts, les troupes de la candidate malheureuse à l’élection présidentielle Ségolène Royale, alors que les ‘’Français de souche ’’ composent, dorénavant, celles de Nicolas Sarkozy !!!!! Cette défaite électorale confirmerait en conséquences que ce ‘’lobby’’ est minoritaire, voire marginal.

Au vu du grand nombre d’individus qui composent cette communauté cela paraît peu probable.

D’autres affirmeront (sans rire) que les musulmans de France ont rejoint massivement le camp Sarkozien pour exprimer leur lassitude devant leurs extrémistes et, ainsi, prouver leurs modérations mais aussi leurs désirs de s’intégrer dans leur nouveau pays.

Faute de preuves concrètes et exprimées publiquement par ces derniers il est difficile, voire impossible, de retenir cette hypothèse.

Les troisièmes enfin, plus enclins à un discernement, affirmeront que le vote musulman n’existe pas, et que les électeurs de cette communauté se sont répartis selon leurs propres rapports aux politiques proposées et non pas sur l’intérêt communautaire, dicté, de surcroît, par une ou plusieurs puissances étrangères dirigées, ou non, par quelques tarés d’Allah.

Ce qui paraît être nettement plus sensé.

On peu donc aisément en déduire que le ‘’lobby’’ musulman français n’existe pas, tout comme le ‘’lobby’’ juif tant décrié par tous les bruns verts rouges, voire roses, que compte le panel politique français.

Ce qui peut être rassurant, et qui permet désormais au nouveau Président de la République Française de se libérer définitivement de cette ‘’politique arabe ’’qui a contraint la France à n’être plus que l’ombre d’elle même et non pas cette patrie des lumières s’opposant à tout obscurantisme d’où qu’il vienne.

Tout choix autre signera, pour longtemps, la fin de l’idée que l’on peut se faire d’une France gardienne des valeurs universelles.