mardi 27 février 2007

Tous des Munichois

Avez vous remarqué que tous les sondages font l’impasse sur le souhait des Français quant à la politique étrangère ? Tout est fait comme si le « domaine réservé » du Président de la République Française était devenu son « domaine secret » et que nul, en la matière, n’a son mot à dire ? Ainsi, il est difficile, voire impossible, de connaître les positions des différents candidats face aux périls qui s’annoncent hormis de vagues menaces de sanctions internationales qui frappent plus les peuples que leurs dirigeants.

En revanche, on lit et on entend facilement des compliments, des éloges et/ou des encensements sur l’attitude de la France face à la volonté des USA en 2003 de faire chuter Saddam Hussein, celui qui nargua la communauté internationale douze années durant. Années de galères pour le peuple irakien mais pleines de profits pour sa classe dirigeante et pour tous ces bons ‘’samaritains’’, Français notamment, organisant et/ou favorisant, la main sur le cœur, des convois de boucliers humains ou des manifestations de ‘’pacifistes’’ à travers la planète.

Le candidat François Bayrou, lui, ne se dissocie pas de l’attitude de Jacques Chirac. Lors de sa prestation dans l’émission de TF1 « J’ai une question à vous poser » il s’est dit « Très fier de ce que la France a fait au moment de la guerre en Irak », et considère que l'intervention américaine a été une « très grave faute historique ». Et d'ajouter : « Ce qui se passe, se prépare au Moyen Orient est un souci pour tout le monde. Je vois des nuages très lourds, tout ce que nous voyons et tout ce que nous n'apercevons pas, notamment les conflits internes à l'islam ».

Face à ce constat réaliste, aucun téléspectateur n’apprendra quelles seront les mesures prises par ce dernier dans le cas d’une présidence. Ou plutôt, le téléspectateur lambda sait, par déduction, que la force armée française ne sera pas employée. Ou d’une façon marginale. Ainsi pour l’exemple, si l’Iran, qui possède déjà la technologie des missiles intercontinentaux, fabrique quelques bombes nucléaires, il ne lui restera que l’espoir d’une intervention militaire américaine, secondée par toutes ces démocraties qui ont comme modèle W. Churchill.

Bayrou, Royale, Le Pen ou Buffet, voire même Sarkozy qui se dédit quant à son inclinaison atlantiste ont, eux, un penchant munichois prêts à signer toutes paix pourvues qu’elles leurs assurent un semblant de tranquillité.

On connaît tous ce qu’il advint du pacte de Munich. Mais tous n’en ont pas tiré les enseignements.

vendredi 9 février 2007

Réflexion d’un ‘’naïf’’

A la suite d’un interview accordé par Jacques Chirac au Nouvel Observateur, Vincent Jauvert, journaliste de l’hebdomadaire, pose la question suivante à quelques ‘’experts’’ : « Si l'Iran avait la bombe ». « Que se passerait-il si l'Iran parvenait à se doter de l'arme atomique ? Et si Téhéran déclenchait une frappe nucléaire contre Israël ? Quels pays du Proche et du Moyen-Orient pourraient être tentés de se doter à leur tour de la puissance nucléaire si l'Iran en disposait ? ».

A ces questions le journaliste apporte les réponses des « principaux spécialistes des questions stratégiques ». C’est dire tout le crédit que le lecteur se doit de leur accorder. Tout au moins à certains d’entre eux.

Selon ‘’l’expert’’ Hubert Védrine, « Un pays qui possède la bombe ne s'en sert pas, explique l'ancien ministre des Affaires étrangères. Il entre automatiquement dans le schéma de la dissuasion et ne prend pas de risque absurde ». Selon François Heisbourg, Président de l’Institut international d'Etudes stratégiques de Londres, « Le danger primordial, ce n'est pas un Iran nucléaire - s'il attaquait, il commettrait un suicide - mais bien, comme Jacques Chirac l'a dit, la prolifération des armes atomiques ».

Moi, qui ne suis nullement expert en ce sujet, de me poser la question suivante : en quoi la prolifération des armes atomiques est elle dangereuse si le pays qui possède la technologie nucléaire militaire « (…) ne s’en sert pas (car) Il entre automatiquement dans le schéma de la dissuasion et ne prend pas de risque absurde » ? Dixit ‘’l’expert’’ Hubert Védrine.

Selon ce ‘’ spécialiste des questions stratégiques ’’, on serait donc dans une équation où le nucléaire se révèlerait inoffensif car neutralisé par les uns et les autres.

-Sauf, évidemment, si certains états voyous propageraient, incognito, des bombes sales à travers le globe afin d’imposer à d’autres contrées leurs propres intérêts.

-Sauf, évidemment, si un état est doté d’un régime théocratique inspiré par la folie d’une foi en attente de la venue d’un imam caché.

-Sauf, évidemment, si la haine ressentie à l’égard d’un autre peuple dépasse la considération que tout régime se doit au peuple qu’il dirige.

Par ces quelques exceptions, il me semble reconnaître les atours d’un pays qui fait actuellement la une de la diplomatie internationale. A savoir l’Iran. Peut-on, en conséquences, imaginer un instant qu’une ou deux bombes atomiques entre les mains de ce pays ne seraient pas un danger pour son environnement immédiat, voire plus lointain, comme l’ont affirmé le Président français, Hubert Védrine et ses clones, « principaux spécialistes des questions stratégiques » ?

A mon humble avis, qui n’est pas celui d’un expert mais d’un résident ‘’naïf’’ d’un pays que quelques dizaines de millions de barbus tarés souhaitent éradiquer, le péril représenté par un Iran nucléarisé est à un niveau équivalent à celui de la bêtise des élites françaises plus soucieuses de profits mercantiles que de la défense de nos valeurs universelles.

Mais c’est, seulement, mon expertise.