vendredi 22 avril 2005

La pensée ‘’bétonnée’’ de Jacques AMALRIC

Dans un rebond, publié dans le quotidien Libération et intitulé « La feuille de route d'Ariel Sharon s'enlise dans le béton », le lecteur peut, sans crainte, se demander si la pensée de l’auteur ne s'embourbe pas, encore et toujours, dans ce qu’il est convenu d’appeler le « politiquement correct ».

Ainsi, après avoir salué « l’élection présidentielle réussie » de Mahmud Abbas ( il n’est pas inutile de rappeler qu’elle s’est déroulée sous ‘’occupation israélienne’’[ ceci expliquant peut-être cela ]), il nous informe des « vielles réalités ( qui ) refont surface et, avec elles, l'improbabilité d'une issue positive à moyen terme (…) ». Tout lecteur assidu de ce journal aura, bien sûr, aussitôt discerné qu’« Au centre des difficultés figure toujours l'hostilité persistante d'Ariel Sharon à toute négociation globale avec les Palestiniens » ( sic ).

Les vielles habitudes éditoriales de ce journal sont, encore, tenaces.

A comprendre -entre les lignes- l’auteur, « l’hostilité à toute négociation globale » du Premier ministre israélien s’explique par son refus d’imaginer « l'avenir au-delà de l'évacuation de Gaza avec l'Autorité palestinienne », et donc un état de ‘’Palestine’’ viable dans les ‘’frontières de 1967’’ . Ce qui, assurément, « handicape grandement Mahmud Abbas, qui a le plus grand mal à imposer son pouvoir sur les innombrables services de sécurité créés par son prédécesseur mais aussi sur son Premier ministre, Ahmed Qoreï », tout en fournissant du « grain à moudre aux adversaires politiques (…), qu'il s'agisse du Hamas ou des factions « néo-arafatiennes » du Fatah ».

On pouvait donc croire, en conséquences des dires de l’auteur, que si Israël -pour montrer sa bonne volonté en faveur de la Paix- se désengagerait unilatéralement d’un morceau du ‘’territoire palestinien’’, évacuerait ses ‘’colons’’ et remettrait le contrôle sécuritaire à l’Autorité palestinienne, on verrait celle-ci, en échange, -et après quatre années de « guerre d’Oslo »- coopérer pleinement à l’installation d’une bonne entente entre les deux peuples, puis au lancement de la « carte routière » initiée par le Quartet pour, enfin, aboutir à la fin définitive de ce conflit.

Que nenni ! Rien de tout cela ! Et c’est là où le raisonnement de Jacques AMALRIC ‘’bétonne’’ le lecteur dans l’imbroglio de son ‘’analyse’’ proche-orientale. En effet ! A poursuivre la lecture de son texte, l’auteur nous apprend que les « stratèges israéliens (…) « planchent » sur l’hypothèse du chaos total dans lequel l'armée israélienne, en train d'évacuer par la force certaines colonies, se retrouverait sous le feu de commandos palestiniens. Parmi les solutions envisagées à ce cas de figure : une réoccupation » ( re sic).

Ainsi ce journaliste admet, que tout territoire rendu « judenrein » pourrait devenir, éventuellement, un nouveau front contre Israël. Qui peut donc, alors, reprocher aux autorités israéliennes de refuser de traiter avec une Autorité palestinienne incapable de faire respecter, par la force si besoin est, sa signature au bas d’un accord de paix ? Qu’adviendra t-il, le jour où Israël arrivera à la limite de ses concessions ? Qu’elles soient sur Jérusalem, ou bien sur « un droit de retour de réfugiés » qui n’existe que dans l’imaginaire du monde arabo-musulman ?

Faudra t-il, alors, que les stratèges israéliens envisagent, là aussi, « une réoccupation » ou, pire, l’hypothèse d’une fin de l’Etat d’Israël et les conséquences sur ses habitants ?

Jacques AMALRIC, par la grâce de sa pensée ‘’bétonnée’’, n’anticipe pas les réponses à ces questions existentielles pour ce pays. Cela lui évite, ainsi, de reconnaître toute la maturité et la modération de la politique d’Ariel Sharon, mais également l’impossibilité d’une paix rapide avec les ‘’Palestiniens’’ et le monde arabo-musulman.

Et cela ne serait pas du tout « politiquement correct » à Libé.

dimanche 17 avril 2005

Le Show ( involontaire ) du NON

Le téléspectateur de TF1 a eu droit récemment à un programme, commandé et préparé par l’Elysée. Emission diffusée à partir de la salle des fêtes du palais présidentiel, intitulée « Référendum : en direct avec le Président », et sensée expliquer aux Français la future constitution européenne mais qui fut, pour ainsi dire, hors sujet.

Pour d’aucuns, cependant, écouter attentivement la ‘’pensée chiraquienne’’ ne fut pas totalement une perte de temps. Ils purent, par quelques réponses éparses, mieux saisir son projet pour l’Europe. Un dessein, nous assure t-il plein d’ emphase, empli « d’humanisme et de Droits de l’Homme » et qui s’inscrit, forcément, dans une opposition aux puissances émergeantes que sont, entre autres, la Chine et l’Inde, mais également -ce qui surprend seulement les non initiés de la Chiraquie- au monde anglo-saxon et outre atlantique !?!?

Critique qui apostrophe fortement ceux connaissant de près les Etats Unis d’Amérique ( où les valeurs universelles de liberté et de respect de l’individu ne sont pas étrangères à ce pays, quand bien même présidé par un Georges W. Bush à la tête de néoconservateurs honnis à travers la planète ), et qui les contraint à concevoir ce que cache le projet européen chiraquien en le rapprochant, par exemple, de l’obstruction française à la chute du tyran iraqien, ou encore des honneurs rendus à la dépouille du plus grand assassin de Juif depuis la fin du chef nazi… Autocrates méritant uniquement « l’humanisme et les droits de l’homme » réservés habituellement, dans toute démocratie qui se respecte, à ceux que la Justice pend haut et court.

Une autre parole présidentielle ‘’intéressante’’ entendue au cours de cette émission, concernait les responsabilités du futur Ministre des Affaires étrangères de l’Europe prévu par la Constitution. Fonction devant affirmer les positions européennes, mais -somme toute- astreinte à la décision unanime des états membres et non pas à une politique librement choisie au suffrage universel par les peuples de l’union. Ainsi, le veto onusien de la France -comme d’ailleurs celui de la Grande Bretagne- aura tendance à imposer une politique étrangère à l’UE. A l’aune de l’examen de la politique étrangère de la Chiraquie, gageons sans risque qu’un grand nombre d’électeurs renâcleront à accorder leurs suffrages à cette constitution.

Un autre ‘’grand’’ moment de cette soirée fut son affirmation de la découverte récente de la directive Bolkeinstein sur les services publics. Peut on supposer, un tant soit peu, que son Ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, ne l’a jamais informé de son paraphe apposé, il y a plusieurs mois, au bas de cette directive en tant que commissaire européen français ? Bien sûr que non. Ce mensonge justifie, semble t-il, le surnom guignolesque de supermenteur attribué, il y a déjà longtemps, à celui qui préside le devenir de la France.

C’est ainsi, qu’une émission prévue à l’origine pour expliquer et convaincre les électeurs d’accorder leur confiance lors du référendum se transforma, involontairement, en représentation chiraquienne pour le Non. Un non réclamé par les démocrates soucieux d’établir une autre Europe, basée sur une défense manifeste des valeurs universelles de Liberté, Egalité, Fraternité et respect. Un non qui se dissocie totalement de celui des Le Pen et Besancenot, mais aussi de ceux de Buffet, Emmanuelli ou autre De villiers. Un NON qui imposera, également, l’exclusion définitive de la Chiraquie lors de toute reconstruction future de l’Europe.

La sauvegarde politique de ce continent est à ce seul prix.

dimanche 10 avril 2005

Où, qui et combien sont ils ?

Ce dimanche 10 avril, Le Figaro a diffusé -en page d’accueil de son site Internet- cinq textes concernant le conflit proche-oriental. Cinq dépêches de l’AFP qui laissent pantois le lecteur un tant soit peu connaisseur du parti pris de cette agence de presse, et qui l’interpellent sur le sérieux de ce quotidien !!!

Si l’une, d’entre elles, nous informait sur la rencontre -perturbée « par la question du développement des colonies israéliennes en Cisjordanie »- entre Georges W. Bush et Ariel Sharon, et une autre nous relatait la mort de « trois adolescents palestiniens (…) » par l’armée israélienne suscitant, de la sorte, « une riposte du mouvement radical Hamas » ( sic ), les trois dernières dépêches avaient pour objet la tension sur le « troisième lieu saint de l’Islam » (re sic) -dont « Il n'existe aucune preuve archéologique permettant (d’y) situer le temple de Salomon, qui, selon la Bible, abritait l'Arche d'Alliance (…) » ( re re sic).

Cinq dépêches, donc, qui nous donnent à penser que l’Etat d’Israël subi, immanquablement, la loi de nombreux « extrémistes », l’empêchant ainsi de négocier toute paix raisonnable et engageant, de fait, sa responsabilité future dans toute reprise, probable, de « l’Intifada des mosquées ». Bref ! Si l’on croit, comme la rédaction du Figaro, les correspondants ‘’Palestiniens’’ locaux de l’AFP, les « extrémistes Israéliens » ont presque réussi leur pari d’envenimer la situation pour, ainsi, rendre impossible toute « décolonisation » de la Bande de Gaza.

Sauf, qu’après une lecture minutieuse de ces comptes-rendus -mais aussi ceux de France 2, France 3 ou encore ARTE-, le lecteur et le téléspectateur recherchent, en vain, les preuves concrètes de la réalité des « extrémistes israéliens ». Ceux là mêmes qui, pour réaliser leur rêve d’un « Grand Israël », mettraient -sans scrupules- ( paraît il ) la région à feu et sang !?!?

Où sont ils ? Qui sont ils ? Combien sont ils ? …

Tous les médias confondus en parlent. D’aucuns affirment les avoir rencontré. D’autres décrivent, à longueur de colonnes, leurs plans machiavéliques et nous rappellent -comme pour prouver leur bonne foi et nous entraîner dans leurs hypothèses morbides- l’assassinat d’Isthak Rabin (z’’l), ou ceux de fidèles musulmans à Hébron. Certains, encore, nous assurent d’un danger immédiat pour le Premier ministre, les soldats ou les policiers chargés du plan de désengagement de la Bande de Gaza…

A preuve, n’est ce pas, l’appel lancé par le « groupuscule ultra nationaliste ‘’Revava’’ qui avait appelé à prier en masse sur l'Esplanade pour dénoncer l'évacuation prévue cet été de la bande de Gaza et des 8.000 colons israéliens (…) » mais dont « seuls quelques dizaines d'ultra nationalistes israéliens, dont des adolescents et des enfants, ont répondu à cet appel (…) » (sic et sic).

Nombre et qualité des « extrémistes israéliens » qui laissent le quidam dubitatif quant au sérieux de ces médias nous annonçant la fin de la trêve, mais aussi celle des espoirs de tout règlement de ce conflit !

Bref ! Allégations injustifiées et dénuées de toutes réalités quant aux actes supposés de ceux qui pour la plupart, bien qu’opposés fermement à l’initiative d’Ariel Sharon, ont seulement choisi la voix parlementaire et/ou le droit de manifestation publique. Notamment, par la prière, sur un lieu saint que le monde arabo-musulman se refuse à reconnaître comme être celui du Temple de Salomon, afin de pouvoir affirmer que nul lien ne relie le peuple juif à la ‘’Palestine’’ et, ainsi, persévérer dans leur combat pour une ‘’Palestine’’ du Jourdain à la mer.

Si les services de sécurités israéliens ont, eux, pris le maximum de précautions afin d’éviter tout affrontement aussi minime soit-il, il est évident -à la lecture des reportages et articles sur le conflit- que les médias français n’en ont pris aucunes avant d’extrapoler -à partir de l’idéologie qui les guident- un danger israélien bien loin de la réalité.

Ce qui nous permet de certifier tout le discrédit qui règne sur ce petit monde

dimanche 3 avril 2005

Pour le NON

La polémique du moment se porte sur le référendum, du 29 mai prochain, relatif à l’approbation ou le refus, par les électeurs Français, d’une constitution européenne n’imposant pas un choix de modèle de société -sociale ou libérale comme d’aucuns tentent de le faire accroire- mais un cadre juridique pour une institution politique, représentante de l’union des 25 états membres. L’électeur européen, mais en la circonstance l’électeur français, devra donc agréer, ou contester, principalement le fait d’être gouverné par des ‘’élus’’ hors de portée de toutes sanctions du suffrage universel direct.

L’impossibilité de pouvoir choisir directement une ligne politique, d’agir pour la corriger ou en changer, sera déterminant dans son choix. A croire les derniers sondages concernant le vote des électeurs français, il semblerait que le refus de cautionner une politique non librement consentie l’emportera.

En effet ! A considérer celle actuellement menée par les instances européennes sur les sujets sensibles - tel l’immigration arabo-musulmane en Europe et son corollaire qui est la place de l’Islam, les relations étrangères avec les despotes du Proche et Moyen-Orient, ou encore la défense des valeurs universelles de liberté, d’égalité et de respect de l’individu à travers la planète-, il semblerait que le rejet de cette constitution soit -pour un grand nombre de partisans d’une autre idée de l’Europe- le seul moyen sensé leur permettant d’afficher leur ferme condamnation. D’autant plus, lorsque l’on sait que cette politique est largement téléguidée depuis l’Elysée, tenant d’une politique pro-arabe contraire à tout bon sens.

· Ainsi, de la judéophobie au racisme anti-blanc récemment avéré publiquement, les instances européennes actuelles n’ont toujours pas admis que leurs auteurs soient autres que militants d’extrême droite ou « jeunes paumés de banlieues » !!!
· Pour ce qui est du Hezbollah, elles n’ont toujours pas défini si ce « parti politique libanais » se devait d’avoir une milice privée et armée de 12.000 roquettes orientées vers le territoire du ‘’petit Satan’’ juif !!!
· En ce qui concerne l’Iran et son ‘’besoin d’énergie nucléaire’’, elles se refusent à vérifier si les puits du deuxième fournisseur mondial de pétrole sont à sec et, ainsi, infirmer cette réelle nécessité d’une nouvelle énergie !!!
· Pour l’Iraq, pays « occupé » par l’armée US, elles se refusent à qualifier autrement les « résistants » à la démocratisation de ce pays, quitte à mettre une sourdine sur la défense des valeurs universelles qu’elles ont en charge de défendre !!!
· Quant aux relations avec les USA et Israël, elles sont inversement proportionnelles aux premières places occupées par ces deux démocraties dans le classement européen des nations « menaçant », le plus, la paix mondiale !!!

Prises de positions de politiques intérieure et étrangère non exhaustives, alarmant les démocrates et clarifiant, quelque peu, la peur des électeurs d’une politique européenne hors de leur contrôle direct. Politique dont nul ne prédit un éventuel changement, et qui aura d’autant plus de poids lorsqu’elle sera renforcée par le statut d’un Président Européen adossé à une constitution adoptée par une large majorité des habitants de ce continent.

On ne sera, donc, pas surpris le 29 mai au soir si les électeurs français refusent à l’Europe une constitution lui permettant de continuer une politique qui leur déplaît.