jeudi 12 avril 2012

Toulouse, les Juifs et Tariq Ramadan


Tariq Ramadan a été interrogé sur les ondes de la radio RTL sur Mohamed Mehra. Si le préambule de ses explications indiquent qu’il « faut condamner l’injustifiable », il n’en reste pas moins qu’il tente, tout le long de l’interview d’expliquer, sinon de justifier les événements de Montauban et de Toulouse. Ainsi, il essaya de les « comprendre ». « (…) si vous entendez la psychologue qui l’a suivi, si vous entendez le psychologue qui l’a vu, si vous entendez son avocat, ce qu’ils mettent en évidence c’est que c’est un jeune homme qui est perdu, c’est un jeune homme qui a essayé de rentrer dans l’armée, que l’on a rejeté, qui n’avait pas de travail (…) ils disent même qu’il avait de la douceur, qu’il avait un cœur (…) ».

Bref ! Si l’on suit bien ses explications, Mohamed Mehra était un incompris dans un monde de brutes. De quoi, en fait, apeurer les soldats en permission mais surtout la communauté juive qui se rend compte, jour après jour, qu’il existe des milliers de Mohamed Mehra ‘’déçus’’ de la France. Il y aurait même près de sept-cent territoires perdus de la République, zones de quasi non-droit où règnent la violence, les armes, la drogue… et, évidemment l’antisémitisme.

Ainsi, le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) a dénoncé une énième agression commise le lundi 9 avril devant la synagogue de Garges-Lès-Gonesse. « Sales Juifs. Je vais vous crever. Sale race ». Si, effectivement, l’on peut accuser les tribunaux d’être trop permissifs avec de tels énergumènes, nul ne peut se permettre une quelconque charge contre les autorités de ce pays. Au niveau national, régional, départemental et municipal l’antisémitisme est dénoncé, combattu et condamné par toutes les instances politiques, administratives et éducatives.

Si donc la France officielle n’est en rien complice d’acte de ce genre, qui doit être tenu pour responsable moral de faits qui deviennent de plus en plus courant ?  Qui ou quoi a enraciné cette haine dans l’esprit de jeunes adultes ? Qui les a éduqués à haïr autant et de quoi le Juif est-il forcément fautif et forcément coupable pour qu’à l’instar d’un Mohamed Mehra on souhaite le « crever » ? Acte que le théologien s’empressera, ensuite de comprendre dans l’objectif bien compris d’innocenter l’Islam.

N’est-ce pas, quelque part, le musulman Tariq Ramadan lui-même qui avait, entre autres choses, dressé une liste d’intellectuels français car pro-Israël ? Etablir des listes de Juifs, ou considérés comme tels, est-il innocent ?

L’UOIF, qui a invité récemment ce théologien à son deuxième congrès du Bourget, n’aurait-elle pas sa part de responsabilité lorsque s’attaquant au CRIF en 2009 elle assura que «Les musulmans de France, à l'instar de l'immense majorité des citoyens ont très mal perçu l'aliénation inconditionnelle des autorités juives de notre pays aux côtés de l'oppresseur israélien» ? Mettre le Juif à l’index est-ce une mesure gratifiante ?

Les imams de certaines mosquées récemment expulsés ayant prêché « l'antisémitisme, le port du voile intégral, le rejet de l'Occident » mais aussi tout ceux qui passent actuellement entre les mailles du filet policier ne sont-ils pas impliqués directement dans la montée de cette haine immonde ?

Faut-il s’étonner, ensuite, que Mohamed Mehra, en s’en prenant à des enfants juifs ait agi en ‘’vengeance’’ ?

Si l’Islam n’est pas seul à porter la responsabilité dans l’escalade de l’antisémitisme, il ne fait aucun doute que sa part est très grande. Une part que Tariq Ramadan préfère ignorer voire nier. De la part d’un islamiste patenté fallait-il s’attendre à autre chose ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne suis pas si sûr que la « France officielle » ne soit pas complice de ces sortes d'exactions. Je ne parle évidemment pas d'une complicité active, mais il y a un laisser-faire qui, avec le temps, et face à l'aggravation des situations, équivaut bien à une complicité de fait. Je pense à tel diplomate désignant Israël, il y a quelques années, comme un « petit pays de merde ». A-t-il été désavoué ? Sanctionné ? Cela a-t-il fait scandale ?
Lorsque Monique Canto-Sperber a refusé d'autoriser la conférence d'un vieillard indigné dans les locaux de Normale Sup, laquelle devait être le prétexte à un exercice de propagande pro-palestinienne, que n'a-t-on pas entendu ! C'était pourtant la seule décision intelligente qui s'imposât en pareille circonstance.
En Janvier, le Frère Ramadan a été invité pour une conférence à Sciences Po. Le moins qu'on aurait pu attendre d'étudiants qui prétendent devenir l'élite politique du pays, c'était qu'ils se lèvent comme un seul homme pour faire barrage à un idéologue propagateur du pire obscurantisme. Il n'y a pas eu la moindre protestation. La conférence devait être suivie d'un débat. Les témoins -je n'y étais pas- rapportent qu'il n'a pas vraiment eu lieu : le public était pour ainsi dire acquis d'avance aux thèses de l'islamo-fascisme. C'est plus qu'inquiétant.
Christian Labrune

Victor PEREZ a dit…

La France est réellement malade de ses compromissions.