dimanche 25 décembre 2005

L’Europe et Israël : un mauvais roman

(Article publié dans le bi-mensuel israélien l'Enjeu du 23 décembre 2005)

Introduction page de une

Soumis au dictat idéologique de la Ligue arabe, l’Europe a récemment émis un rapport sur Jérusalem, prétendant régler de façon définitive le statut de la capitale d’Israël. L’Europe outrepasse ses droits et s’immisce de façon partisane dans un conflit que seuls Juifs et Arabes doivent régler – ou ne pas régler, tout dépend en fait de la bonne volonté de ces seconds. L’Enjeu analyse le contenu de ce rapport et démontre sa partialité.

Article

Un rapport sur la politique israélienne concernant la capitale d’Israël existe, mais ne sera pas officiellement publié. Des fuites organisées ont permis au gouvernement israélien d’avoir accès à ce rapport, mais Israël ne peut y répondre explicitement. L’Enjeu a voulu réfléchir à cette attitude inamicale de la part de l’Union européenne qui réclame à cors et à cris un rôle dans le règlement du conflit proche-oriental. Faut-il y souscrire?

Un état d’esprit qui définit la nature des relations

Il est inutile de rappeler ici les relations tumultueuses de ces dernières années entre l’Europe et Israël. Des subventions attribuées à l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat – détournées de l’objectif premier sans qu’aucun rapport européen sérieux ne s’en alarme – aux condamnations d’Israël dans les différentes instances internationales, l’Europe n’a nullement ménagé ses efforts pour complaire au monde musulman afin de remplir un seul objectif : protéger ses intérêts politiques, commerciaux et financiers. A un point tel, qu’Ariel Sharon fut obligé, un moment, de rappeler qu’Israël ne sera jamais une Tchéquie, contrainte de céder sur ses intérêts vitaux pour calmer les exigences d’un monde arabo-musulman persuadé d’avoir fait courber l’échine israélienne. Ce qui fut un électrochoc salutaire, et ramena, quelque peu, l’Europe à la raison.

Entendement ne signifiant nullement, pour autant, un blanc-seing aux droits du peuple israélien à dessiner une frontière sûre et reconnue comme l’impose la résolution 242 du Conseil de Sécurité, modifiant en cela le tracé de la ligne d’armistice de 1949, appelée aussi Ligne verte. Ni, non plus, un consentement à l’universalité de Jérusalem sous une juridiction permettant, définitivement, une libre pratique religieuse de toutes les différentes communautés peuplant la ville sainte. Ce que permet, sans conteste, la démocratie israélienne. Pour les instances européennes, il semble donc que les frontières et la capitale de la ‘Palestine’ en devenir soit connues précisément. Et cela, sans qu’Israël n’ait aucun droit d’objecter à ces dispositions. Voire, l’obligation d’accueillir un certain nombre de ‘réfugiés’ dans un souci humanitaire ou pour satisfaire à la paix de la région. C’est, donc, dans cet esprit, que l’Union européenne a produit un rapport très critique sur la politique israélienne dans le quartier Est de Jérusalem. Rapport rédigé par des diplomates à Jérusalem-est et Ramallah observant les actes de l’administration israélienne à l’aune des desiderata de la pression internationale en vue du règlement final du conflit. Cela, sans pour autant considérer la légalité israélienne des décisions prises, ni les revendications de l’état d’Israël s’appuyant, entre autre, sur le vœu bimillénaire des Juifs de diaspora de retourner, l’an prochain, en la citadelle du roi David, ville sanctifiée et berceau du Temple saint.

Un rapport cousu de fils blancs

C’est ainsi, que le document fait état d’une véritable désapprobation à faire pâlir de jalousie le pire des Etats renégats. Réquisitoire, cependant, non publié officiellement (dans l’intérêt bien compris des Européens à rester en bons termes avec le gouvernement Sharon) mais adroitement communiqué aux véritables destinataires que sont l’Autorité palestinienne, les groupes terroristes et tous ceux qu’Israël peut compter comme adversaires dans le projet d’unification de Jérusalem. L’art européen de commercer avec le monde musulman, sans se mettre pour autant à dos l’Etat hébreu, frileux à toute participation de l’Europe dans le processus de paix en marche.

Condamnations et accusations, parmi d’autres, enregistrant l’«expropriation de terres dans et autour de Jérusalem-est, à la faveur de la construction de colonies et de la barrière de séparation (…) entre Israël et la Cisjordanie». Ou bien encore, que «les activités d’Israël à Jérusalem sont en violation à la fois de ses engagements pris dans la Feuille de route et de la loi internationale». Que «cette annexion de facto de terres palestiniennes sera irréversible sans une évacuation forcée à grande échelle de colons et un nouveau tracé de la barrière». Et qu’«une fois la construction de la barrière achevée, Israël contrôlera les accès de Jérusalem-est, coupant la ville de Bethléem et Ramallah, et de la Cisjordanie au-delà». Actes qui auront «(…) des répercussions économiques, humanitaires et sociales sérieuses pour les Palestiniens. En appliquant des politiques strictes concernant les cartes de résidence et d'identité, Israël sera en fin de compte en mesure de compléter l'isolement de Jérusalem-Est». Ouf !

Outre ces critiques, ce document ‘confidentiel’ recommande, par exemple, de rouvrir l’Orient House, la Maison d’Orient qui abritait les bureaux de l’OLP à Jérusalem, et qui fut fermé sur ordre du gouvernement après l'attentat sanglant perpétré en août 2001 dans le restaurant Sbarro et qui fit 15 morts, dont cinq d’une seule et même famille. Les parents et trois de leurs enfants.

Condamnations et recommandations qui autorisent finalement le rapport à conclure que la politique israélienne «réduit les perspectives d'aboutir à un accord sur le statut final de Jérusalem qui soit acceptable par les Palestiniens», et qui «radicalisent une population palestinienne de Jérusalem qui était jusqu'à présent relativement paisible». Population arabe vivant, cependant, dans une ville réunifiée par une loi votée à la Knesset en 1981 et refusant, par l’expression de différents sondages, de ne plus être rattachée aux bienfaits de la société israélienne.

Marc Otte, le représentant spécial de l'UE pour le processus de paix au Proche-Orient, a tenu, néanmoins, à minimiser la portée du document : «Il n'a rien d'exceptionnel. Ce n'est pas comme si les ministres des Affaires étrangères avaient passé toute la nuit à plancher sur un rapport sur Jérusalem-Est. Ils ont déjà des tas de rapports ». Mais pourquoi donc la rédaction de ce brûlot diplomatique, alors que les faits et gestes de la politique israélienne sur la capitale réunifiée sont connues et annoncées publiquement? Quel est donc le crédit que l’on peut accorder à un tel document si, au final, il n’est pas publié ouvertement mais sous le manteau, empêchant, ainsi, Israël d’y répondre officiellement pour ainsi corriger les abus que l’on peut trouver, ordinairement, dans de tel dossier? A ces questions troublantes, l’Union européenne n’a pas prévu de rapport enquêtant sur l’objectif recherché. Tout le monde l’aura compris. Il s’agit de continuer le commerce avec le monde musulman. Et même si, pour cela, Israël doit en payer le prix.

lundi 5 décembre 2005

Épouvantables impressions après un démocide

Quelles peuvent être les réflexions d’un individu, nouvel habitant d’une ville qui vient de subir un attentat suicide ? Plus précisément un crime contre l’humanité.

A vous répondre franchement, la première réaction est de rechercher, mentalement, l’emplacement géographique de vos proches pour, ainsi, vous rassurer.

La seconde est de vous remémorer votre dernière visite sur les lieux de cet assassinat collectif et de remercier chaudement le seigneur pour avoir conseillé au barbare un autre moment pour aller rejoindre les 72 vierges qui lui ont été promises par quelques tarés d’Allah.

Après ces considérations mesquines, mais naturelles, vous vous concentrez sur les reportages en direct et prêtez attention aux différente images, commentaires et témoignages des blessés. Mais aussi de leurs parents, affolés à l’idée de perdre cet être, si précieux à leurs yeux.

Témoignages divers qui ne peuvent vous laissez insensibles si vous appartenez à la race humaine. Notamment celui d’une femme, blessée elle même, s’étant aperçu de la présence du terroriste, ayant averti les vigiles et n’ayant pu arrivé à temps pour lui retirer sa main du sac qu’il tenait fermement contre lui. Leçon de courage ou d’inconscience ?

Celui d’un homme âgé qui, après l’explosion, n’a pensé qu’à retrouver sa femme saine et sauve, malgré ses blessures légères. Ce qui fut le cas.

Ou d’autres encore vous faisant prendre conscience de votre impuissance à arrêtez ces démocides.

Comme un zombi, vous entendez les commentaires des personnes autorisées, vous regardez les images de sacs blancs étalés sur le trottoir et vous concevez que le drame est là. Chaque sac représentant un monde écroulé et un paquet de larmes qui coulent ou qui vont couler. Un sac de douleurs, de peines inqualifiables. Et un nombre de vies, sinon écroulées, réduites au strict minimum pour une période assez longue.

Vous émergez de ce drame en direct avec une impression de haine, et vous n’avez qu’une envie, celle de qualifier cette bête inhumaine de tous les noms d’oiseaux inimaginables et inventés pour l’occasion.

Ensuite, vous tentez de reprendre le cours de la vie et répondez au téléphone qui ne cesse de sonner. Tant bien que mal vous rassurez ceux qui s’inquiètent de votre santé en tentant d’escamoter vos émotions étranges et contradictoires qui s’amplifient lorsque vous allez chercher vos enfants à l’école. C’est alors que votre fille aînée vous dis : « papa, je t’ai appelé ce matin à la maison car je me suis inquiété pour toi ».

C’est là, à la découverte de son angoisse, que l’envie de pleurer vous saisit. Vous noue la gorge. Vous empêche de parler et vous incite à saisir votre enfant, vos enfants très fort dans vos bras. Comme pour vous prouver que vous êtes vivants et heureux de l’être.

Après vous êtes ressaisi, vous recherchez anxieusement dans la liste de noms des tués si le nom de proches et de connaissances s’y trouvent, dans l’espoir sordide de n’en trouver aucun et que ces noms appartiennent à d’autres.

A d’autres !!! C’est à ce moment que les remords vous saisissent car vous vous rendez compte que ces « autres » appartiennent au peuple juif, votre peuple.

Autrement dit, ma famille

samedi 3 décembre 2005

Un mal incurable français

Il semblerait, que la cinquième république française souffre, depuis toujours, d’un trouble qui semble incurable. Un mal nommé, de nos jours, désinformation et mal-information qui transforme le débat démocratique en une pensée unique partagée par les différentes forces vives du pays.

Déjà, sous la présidence du Général De Gaule, existaient la fonction du ministre de l’information mais aussi celle de ‘’braves’’ journalistes qui, lors des conférences de presse, posaient les bonnes questions qui ne fâchaient guère. Malgré la libéralisation des fréquences et la multiplication des médias, décidées par François Mitterrand dès 1981, il est facile de nos jours, ( bien que sérieusement contesté ) de constater que, tous médias confondus, la pensée unique bat son plein et réduit le débat public à sa plus simple expression. Cette liberté tant attendue, alors, est dévoyée à tel point que les Français -lors d’un sondage européen- purent affirmer, à près de 60%, qu’Israël est la principale menace pour la paix mondiale. Pays pourtant largement reconnu pour la grande qualité de sa démocratie et sa défense des valeurs des Droits de l’Homme mais, cependant, précédant dans ce sondage des pays comme l’Iran ou la Corée du Nord, théocratie et dictature communiste en quête d’armements nucléaires.

Résultat obtenu sur des sondés abreuvés quotidiennement d’images télévisuelles, d’articles et de dossiers explicitant, dans la très grande majorité des médias, le conflit israélo-arabo-musulman d’une manière manichéenne où la soldatesque israélienne ‘’emprisonne, martyrise et assassine le peuple palestinien’’ et où le pouvoir juif égale le troisième Reich dans sa bestialité

Si les médias français se défendent de toutes critiques concernant leur flagrant parti pris, et n’hésitent pas à accuser les soutiens d’Israël de mauvaise foi, il est aisé -à quiconque le souhaite- de vérifier que les ‘’Palestiniens’’ bénéficient, par contre, d’un traitement particulier de la part de cette presse hexagonale. Il est en effet difficile, voire impossible, de trouver dans ses colonnes une transcription régulière de la corruption des dirigeants du ‘’peuple palestinien’’, de leur double langage politique, de leur justice expéditive, de leur éducation scolaire ignorant l’Etat d’Israël et ses droits, de leurs prêches religieux appelant à la libération de la ‘’Palestine’’ du nord au sud et du Jourdain à la Mer Méditerranée ou, encore et sans exhaustivité, les clips musicaux télévisuels glorifiant les « martyrs » meurtriers d’innocents israéliens vaquant à leurs occupations.

En revanche, les faits israéliens sont analysés et disséqués à la loupe grossissante, quand ils ne sont pas tronqués et transformés dans l’objectif de calomnier. Pour en être persuadé, il suffit de se remémorer quelques abus devenus célèbres depuis « la Guerre d’Oslo » appelée l’Intifada Al-Aqsa par le milieu journalistique français.

A commencer par l'allégation, par la rédaction de France 2, de ‘’l’assassinat’’ sadique, le 30 septembre 2000, de l’enfant ‘’palestinien’’ Mohamed Al-Dura par les soldats israéliens sans avoir d’autre preuve réelle que le témoignage visuel de leur caméraman, lui-même ‘’palestinien’’. Affirmation encore soutenue de nos jours, bien que les rushes -ayant servi à l’accusation- restent soigneusement cachés des téléspectateurs, absolument convaincus de ce ‘’meurtre’’ virtuel.

On peut aussi se souvenir de cette photo d’un soldat, matraque à la main et hurlant, se dirigeant d’un pas alerte en direction d’un civil, assis au sol, au visage ensanglanté, victime -selon la légende du quotidien Libération- de la barbarie israélienne. L’enquête de journalistes étrangers scrupuleux démontra, alors, que le soldat israélien était un druze accourant au secours d’un étudiant juif américain victime de la barbarie ‘’palestinienne’’. Enquête qui sombra dans les profondeurs de l’oubli et laissa le lectorat de ce quotidien dans la quasi ignorance du mensonge écrit.

Et pour compléter ce petit panel très succinct, on retiendra aussi la condamnation pour antisémitisme du quotidien Le Monde suite à la publication d’un pamphlet de trois intellectuels, très en vogue dans les salles des rédactions parisiennes, affirmant « que les Juifs prennent plaisir à humilier les Palestiniens ». Opinion largement justifiée, on en conviendra, par les fausses accusations précédentes de ‘’meurtre’’ et de ‘’sauvagerie’’ israélienne.

Par cette critique permanente, arbitraire et sans appel, on cherche vainement les raisons logiques de la détestation quasi unanime de ce petit pays de six millions d’âmes juives et d’environ 20.000 km². Raisons qui ne s’expliquent absolument pas rationnellement, sauf à y rattacher des intérêts particuliers et/ou politiques.

La première cause de cette haine est, bien sûr, l’antisémitisme dissimulé derrière le paravent de l’antisionisme. Fléau éternel n’épargnant nul milieu, y compris celui des journalistes, pourtant, réputés être des intellectuels. Alain Ménargues en est une parfaite illustration. Mais se contenter de cette raison serait faire fi de la réaction rapide de ses collègues, réclamant, suite à ses délires, son départ urgent de la station de radio à laquelle il collaborait.

Une autre raison explicative est l’idéologie des extrêmes, de droite comme de gauche, qui fut à l’origine de bien des malheurs de la planète. Mais il serait difficile de reprocher cette haine doctrinal -constatée en leur sein à l’encontre d’un état qui défend ( par la force si nécessaire ) sa culture, ses frontières et son drapeau- à des journaux centristes n’hésitant pas à faire valoir ces mêmes valeurs pour leur pays.

Un troisième prétexte à cette diabolisation permanente serait la quête du lectorat arabo-musulman, nettement plus important en nombre que celui de la communauté juive. Mais si l’argent est une composante importante pour les médias, cette cause se vérifie uniquement pour les médias audio-visuels. Les journaux, quant à eux, ne peuvent compter augmenter leur tirage dans cette population préférant, plutôt, une information facile et immédiate que celle obtenue par un effort de lectures et de compréhensions.

Si ces trois raisons se complètent pour donner une explication logique à la haine d’Israël, il en est une autre qui fédère quasiment tous les médias audio-visuels et écrits. Celle de l’argent des contribuables distribué sous la forme de redevances, d’aides ( maquillées ou non ) et/ou de commandes de l’état aux grands groupes possédant les médias privés.

Le choix entre une probité intellectuelle et un renflouement des caisses, souvent vides, explique, alors, le peu d’empressements des journalistes à réprouver la politique étrangère du Président de la République Française. Une politique, continuatrice des présidences précédentes, qui l’a aperçu se prétendre donneur de leçons de morale, mais aussi juge et parti dans la condamnation perpétuelle de ce petit « pays dominateur et sûr de lui » dans sa guerre de légitime défense. Réprobation annonciatrice d’une aggravation d’une politique arabe de la France frôlant, à plusieurs fois, l’incident diplomatique entre ces deux pays, pourtant appartenant tous les deux au camp occidental.

Il y a donc plusieurs ‘’bonnes’’ raisons journalistiques de vilipender l’Etat d’Israël. Des raisons mercantiles très souvent conjuguées à des raisons idéologiques. Toutes cadrant parfaitement avec la politique pro-arabe, souvent abjecte, de l’Etat français. Il est donc difficile aujourd’hui, et plus encore demain, de trouver des médias indépendants préférant informer que distiller une propagande nauséeuse. Ce qui préfigure d’un mal être français s'accroissant.