jeudi 29 avril 2004

Le plan de paix Chiraquien

Au cours d'une conférence de presse à l’Elysée sur l’Europe, Jacques Chirac aura eu le mérite, tout au moins, d’éclaircir la position française lors d’une question sur le « plan Sharon ».

Ainsi, nous indique t-il tout d’abord, « (…) la solution pacifique du problème israélo-palestinien est un préalable au retour à un certain calme, dans le monde et surtout au Moyen-Orient ».Les interlocuteurs, ainsi avisés, reconnaîtront de fait une ‘’certaine responsabilité’’ israélienne, voire une responsabilité certaine, dans la situation chaotique planétaire.En effet ! Le fait d’Israël de contester LE ‘’droit international’’ (onusien), interprété puis commenté -entre autres- par le Président de la République française et qui conduirait à terme à amoindrir ses chances de survie, serait -à lire entre les lignes- l’essence même des crimes commis par les affidés d’Al-Quaïda & co.

Il y a des interprétations, comme des conférences de presse, qui tuent. Mais là n’est pas le plus important.

L’essentiel, pour l’hôte du palais élyséen est que « Seul un accord négocié peut permettre aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre côte à côte dans la paix et dans la sécurité. Toute autre procédure est vouée à l’échec ». Subséquemment, est déclaré nul et non avenu le « plan Sharon » de retrait unilatéral de Gaza. Car, si le Premier ministre israélien ne trouve pas d’interlocuteurs pour la négociation, Paris se fait fort de lui indiquer une adresse à Ramallah.Même, si pour cela, les droits israéliens -comme leurs existences- seront négociés sous le feu tant, il va de soi, n’est pas obtenu 100% des exigences ‘’palestiniennes’’, qu’elles proviennent de l’AP, du Fatah, du Hamas, du Djihad, du FPLP et autres brigades ‘’d’activistes’’ voire de ‘’résistants’’. Et chacun connaît leurs revendications.

Mais qu’importe ceci à la politique arabe de la France ?

Et qu’importent, par ailleurs, les exigences israéliennes ? Le primordial n’est il pas de « préserver ce qu’il appartient aux parties de négocier et de décider ensemble, notamment tout ce qui concerne le statut futur, c’est à dire les frontières et la question des réfugiés ».

Ainsi est tronqué le droit international. Et petit à petit, tout à chacun comprend l’origine de l’échec du sommet de Paris entre Chirac, Arafat et Barak en l’an 2000 et la raison du déclenchement de la « Guerre d’Oslo ».

L’exigence ‘’palestinienne’’ du droit au retour de ‘’réfugiés’’ au sein même d’Israël, alors que la ‘’Palestine’’ à naître sera Judenrein, avait trouvé alors avocat en la personne de Jacques Chirac. Il faut ainsi comprendre que le gouvernement israélien sera conduit sous la pression, lors de toutes prochaines négociations, à accepter un nombre de ‘’réfugiés’’ incompressible de retour sur son sol. Condition, on le sait, totalement chimérique pour le peuple israélien dans sa très très grande majorité.

D’où l’on comprend que la France est (et doit le rester) OUT. Tel Yasser Arafat, Jacques Chirac doit être déclaré hors jeu pour toutes aides éventuelles à un règlement de paix définitif, tant qu’il ne lira pas le code onusien du bon bout.

D’où l’on saisit, aussi, que le Premier ministre israélien n’a rien à attendre d’une éventuelle visite officielle en France. Sauf à vouloir prouver, par son refus public du « plan Chirac », que son image est telle que les ‘’Français’’ se l’imaginent : mauvaise.

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