dimanche 1 novembre 2009

Le grand aveuglement de Charles Enderlin

On n’y échappe pas ! La promotion du livre de Charles Enderlin bat son plein. Nul doute que les caisses enregistreuses fonctionneront à tout rompre et que les droits d’auteur seront conséquents. Nul doute aussi que, seul, son ‘’professionnalisme’’, reconnu par ses pairs, justifiera ces rentrées d’argents et non pas le sujet de son dernier roman qui se veut être analyse objective du conflit proche-oriental.

C’est, du moins, ce que l’on peut en penser si l’on se fit au résumé qu’il en fait, intitulé « Le grand aveuglement. L’avant propos ». Un conte qui assure les seules responsabilités israéliennes et américaines dans l’essor international de l’islamisme radical représenté par le Hamas, le Hezbollah, les Talibans ou encore Al-Qaïda.

Voici quelques citations. Dès les premier mots, il assure que le général gouverneur militaire israélien « aura bien participé à l’inauguration de l’immeuble des Frères musulmans à Gaza, aux côtés du cheikh Ahmed Yassine. Ces images ont été tournées en septembre 1973 ».

Imaginons la scène. Israël occupe, malgré elle, ce territoire depuis seulement six années et, force occupante oblige, aurait du concevoir dès lors l’avenir quatorze années plus tard, soit 1987, et ignorer, enfermer, voire assassiner, le cheikh Yassine et les frères musulmans en prévention ! Qui peut prétendre, sans prêter le flanc au ridicule, que l’avenir de la région en aurait été changé ? Rappelons également, que dès cette époque, l’Onu se préparait à voter une résolution considérant le Sionisme comme du racisme. Donner du grain à moudre à l’instance onusienne aurait fait probablement plaisir au journaliste de France 2.

Pour bien signifier cette connivence malsaine, Enderlin affirme plus loin qu’un « seul officier, en charge des affaires religieuses, avait refusé d’aller assister à cette petite cérémonie: lui seul avait pris la peine d’aller vérifier ce que prêchait la confrérie ».

Quand bien même aurait il eu raison, qui, à l’époque n’aurait pas qualifié ce chargé d’affaire de raciste et d’extrémiste de droite ? Le romancier s’en serait il alors abstenu ?

Continuons la lecture. « En 1982, la guerre d’Ariel Sharon au Liban, contre l’OLP et le nationalisme palestinien, aura eu des conséquences identiques: l’émergence du Hezbollah, à qui Israël aura offert pendant dix-huit ans une zone de conflit privilégiée en occupant le sud du pays ».

Si l’on excepte la transformation du nom de la première guerre du Liban « Paix en Galilée » en « guerre d’Ariel Sharon » -ce qui en dit long sur les pensées politique de l’auteur- qui peut réellement assurer qu’un retrait des forces israéliennes du territoire libanais, dès Yasser Arafat et ses assassins partis pour la Tunisie, aurait assuré la sécurité le long de la frontière nord du pays ? Se retirer aurait permis à la Syrie, alors force occupante depuis 1976, de jouir à son gré du territoire laissé vacant par les forces de défenses israéliennes et d’y installer les forces du Hezbollah ou autre. N’avait-elle pas alors favorisé la guerre des ‘’Palestiniens’’ contre Israël à partir du territoire libanais ?

Autre extrait ignominieux : « Sharon et Ehoud Olmert, son successeur, ont finalement décidé, en 2005, le retrait de l’armée et l’évacuation des colonies de Gaza en sachant que, tôt ou tard, le Hamas y prendrait le pouvoir. En 2006, ils ont autorisé l’organisation intégriste à participer aux élections palestiniennes en sachant qu’elle allait remporter le scrutin à Gaza – et très probablement en Cisjordanie. Cela revenait à pérenniser le conflit dans la mesure où le Hamas n’était susceptible d’accepter qu’une trêve de longue durée avec Israël, et à ses conditions ».

A lire ceci, on ne doute plus de la ‘’malignité’’ des dirigeants israéliens. Avec de telles assertions on efface les pressions internationales exercées alors sur le gouvernement, ainsi que le désir du peuple israélien de trouver un ‘’compromis’’ afin que les soldats n’aillent plus au front et que les attentats cessent définitivement. C’est oublier que, évacuation ou non, le Hamas avait déjà son mot à dire dans tout règlement final. C’est négliger encore le fait que le Hamas avait déjà un potentiel meurtrier. On est étonné, à ce stade, que Charles Enderlin n’ai pas assuré que l’objectif ultime d’Ariel Sharon et d’Ehud Olmert n’était autre que la reconquête de la bande de Gaza par l’opération « Plomb fondu » de 2009 !

Organiser un déplacement de population pour mieux, au final, offrir une base militaire à ses ennemis et ainsi installer la guerre au centre du pays ne peut sortir que de l’imagination d’un auteur de science-fiction en mal de sensations fortes. Car affirmer tout simplement que le peuple israélien désire la paix et accepte la création d’un nouvel état pour les arabes de Palestine n’est pas vendeur et créateur de richesses personnelles.

Notons enfin, pour la bonne bouche, que sous sa plume le premier lieu saint du judaïsme n’est plus que « Le Mont du Temple du judaïsme » alors qu'il est, par ailleurs, le « troisième lieu saint de l’Islam » !

Par cet avant-propos affirmant la responsabilité d’Israël, par ses maladresses et ses intentions malhonnêtes, dans la montée de l’Islam radical, Charles Enderlin s’est définitivement discrédité comme professionnel de l’information.

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D'autres articles sur Charles Enderlin au moyen du module de recherche de Google sur la page d'acceuil de ce blog

5 commentaires:

Julien a dit…

En matière de discrédit, rassures-toi mon Cher Victor, tu es
imbattable.

On passe outre le fait que tu n'aies pas lu le livre, depuis quand faut-il l'avoir lu pour en faire la critique, toi tu es haut dessus de tout cela ;o)

Cela te permet aussi de sortir des mensonges gros comme la lune avec ton aplomb coutumier à savoir :

"Un conte qui assure les seules responsabilités israéliennes et américaines dans l’essor international de l’islamisme radical représenté par le Hamas, le Hezbollah, les Talibans ou encore Al-Qaïda."

Et non, encore perdu, Enderlin ne sous-entend pas et encore moins n'écrit qu'israël et les USA sont seuls responsables de la montée de l'islamisme radical, il met en lumière certaines erreurs commises par ces deux pays. Deuxièmement il n'a jamais eu pour prétention de faire une étude globale sur la montée de l'islamisme radical, l'ouvrage traite bien d'Israël.

quant à :

"Pour bien signifier cette connivence malsaine, Enderlin affirme plus loin qu’un « seul officier, en charge des affaires religieuses, avait refusé d’aller assister à cette petite cérémonie: lui seul avait pris la peine d’aller vérifier ce que prêchait la confrérie »

Quand bien même aurait il eu raison, qui, à l’époque n’aurait pas qualifié ce chargé d’affaire de raciste et d’extrémiste de droite ? Le romancier s’en serait il alors abstenu".

Encore perdu...

Enderlin explique qu'à l'époque Yassine distribuait qutb dont les écrits sont aussi virulents que Mein Kampf sur les Juifs. En conséquence, pas grand monde n'aurait condamné une personne qui ne voulait pas assister à une cérémonie avec des personnes qui distribuent du Qtb...

Ton obsession pour Enderlin te perdra mon brave Victor, ;o)

Victor PEREZ a dit…

@Julien,

Sais tu lire le français ? Quand donc ais-je affirmé avoir fait une critique du livre ?

Je me souviens avoir écrit une critique d'une quatrième de couverture, puis d'un avant-propos. Rien d'autre. Mes lecteurs en sont informés. Il n'y a que ta mauvaise foi pour prétendre autre chose.

Quant à mes mensonges...

''Il met en lumière certaines erreurs commises par ces deux pays''

Enderlin précise t-il, quelque part dans son bouquin, que les erreurs d'autres pays sont également responsables de l'essor de l'Islam ? Non!

Son livre est il autre chose qu'un livre vindicatif à l'encontre de deux démocraties pour ne pas prétendre qu'il cherche à faire porter cette responsabilité à ces deux seuls pays ? Non!

Quant à la propagande du Cheikh Yassine dans les années 70, qui vraiment les lisait ? Ce n'est qu'avec le regard des années 2000 que l'on peut juger rétroactivement la dangerosité de ce mouvement. A l'époque, l'officier aurait été qualifié de raciste s'il avait affirmé puliquement son refus de fréquenter des musulmans.

Quant à mon obsession, je ne sais pas s'il elle me perdra. Mais ce qui est sur, c'est que toi tu t'es perdu sur mon blog depuis trop lontemps.

Il est temps que tu retrouves le chemin de tes proches Greish et Stambul.

Cela me fera des vacances.

Jules a dit…

@ Julien

Je suis depuis quelque temps ce débat passionné entre vous deux, et je ne peux m'empêcher de trouver vos interventions un peu masochistes.

Vous n'arrêtez pas d'invectiver Victor et vous criez aux loups à qui veut bien l'entendre que l'affaire Enderlin est une machination contre l'auteur.

Pourquoi donc vous acharner sur un personnage qui n'en vaut pas la peine comme vous le criez a chacun de vos posts.

Vous allez donc aisément pouvoir nous démontrer comment une personne non présente sur les lieux du drame puisse défendre becs et ongles un reportage d'un journaliste qui dans ses interviews ne sait plus a quel saint se vouer tant ses mensonges font légion.

Mais me semble t'il votre façon de procéder tente à prouver que Victor apporte de nombreux arguments qui vous gênent. Comme je vous comprends.

Julien a dit…

Victor, je te cite :

"Enderlin précise t-il, quelque part dans son bouquin, que les erreurs d'autres pays sont également responsables de l'essor de l'Islam ? Non!"

Tu m'excuseras, mais là c'est vraiment du haut niveau... Un manque d'oxygène peut-être.

Quant à Jules :


"Vous n'arrêtez pas d'invectiver Victor et vous criez aux loups à qui veut bien l'entendre que l'affaire Enderlin est une machination contre l'auteur."

Sacré Jules... je crie tellement au loup que vous serez incapable de me citer mes propos, ne serait-ce qu'une fois, allant en ce sens...

Victor PEREZ a dit…

@Julien,

C'est tout ce que t'inspire ma question ?

Je t'aurais cru un peu plus documenté.