dimanche 25 juillet 2004

Malentendu sérieux ou Divorce profond ?

L’assemblée générale des Nations unies a adopté, a une écrasante majorité, une résolution exigeant d’Israël de se conformer à l’avis consultatif ( rendu par la Cour internationale de Justice de La Hayes) sur « la barrière de sécurité » construite en Judée et Samarie. Ainsi, seuls 16 pays sur 166, par un vote négatif ou une abstention, ont éveillé leurs consciences et refusé de se compromettre aux côtés du monde arabo-musulman, qui a comme objectif final l’éradication de l’Etat juif par des solutions politiques, militaires et/ou démographiques par le retour de millions ‘’d’apatrides forcés’’ en son sein.

Ce cas de conscience ne s’étendit pas à l’Union Européenne ( berceau des Droits de l’Homme !?!?), qui -sous l’impulsion de la France- vota à l'unisson, suite à l’adjonction d’un paragraphe relatif aux obligations incombant à chaque partie et inscrites dans la « feuille de route » approuvée par le Conseil de sécurité.

Décision qui provoqua en réaction la « déception » du Ministère israélien des Affaires étrangères et son appréciation quant au concours européen à cette résolution (sans caractère contraignant) qui « faisait planer un doute quant à la possibilité de l'Union européenne de faire avancer le processus de paix au Proche-Orient ».

Quant à l’ambassadeur israélien à l’Onu, Dan Gillerman, il remercia « Dieu que le sort d'Israël et du peuple juif ne soient pas décidés dans cette enceinte » et fustigea le « soutien honteux » de l’UE, et particulièrement celui de la France qui s’est félicité -par la voix de son porte-parole du Quai d’Orsay Hervé Ladsous- « de l'adoption de cette résolution, qui illustre l'efficacité du processus de négociation entre Européens ». Le « mur de l’apartheid » aura eu, pour le moins, le mérite de réconcilier la politique internationale européenne et d’éclairer les Israéliens et le peuple juif de la considération française (entre autres) à leur égard.

Considérations d’un pays ‘’donneur de leçons’’ s’illustrant par ses prises de positions contrecarrant fréquemment -voire systématiquement- les intérêts politiques israéliens et détériorant, de la sorte, des relations que Michel Barnier (Ministre des Affaires étrangères ) affirme vouloir cependant préserver « avec l'Etat d'Israël et son peuple, un peuple ami ».

Un ‘’peuple ami’’ qui a observé trop souvent la France chiraquienne soutenir ses pires ennemis et qualifier son Premier ministre -élu selon la stricte observance des lois démocratiques- de ‘’persona non grata’’ depuis son ‘’obstination’’ à vouloir combattre le terrorisme ‘’palestinien’’ par une lutte préventive, l’élimination ciblée de ses responsables ou encore l’assignation de son leader à résidence. ( Actions défensives réduisant, de fait, le nombre de victimes parmi le peuple ‘’palestinien’’).

Qualité de surcroît confirmée, suite à l’appel du 18 juillet dernier d’Ariel Sharon à la communauté juive française à émigrer « immédiatement » pour cause « d’antisémitisme déchaîné » à son encontre. Propos jugés « inacceptables » » par Paris et qui a eu le don de provoquer un « malentendu sérieux » entre les deux pays. «

Après les déclarations de M. Sharon, la France a fait savoir aujourd'hui qu'une éventuelle visite du premier ministre israélien à Paris, pour laquelle aucune date n'avait été fixée, ne serait examinée que lorsque les explications demandées seraient fournies ».

A l’heure de l’écriture de ces lignes, les autorités israéliennes n’ont apporté nulles explications teintés ‘’d’excuses’’ ou de ‘’repentir’’. Ce qui nous permet de jauger tout l’intérêt israélien porté à une telle visite officielle. Il est donc évident que le « malentendu sérieux » diagnostiqué par Michel Barnier n’est rien d’autre qu’un profond DIVORCE entre les autorités des deux pays.

Divorce consommé par la France depuis novembre 1967 et maintenu par les politiques pro-arabes de ses présidents successifs. Le dernier en date ayant assumé l’héritage et durcit la relation franco-israélienne depuis le déclenchement de la « Guerre d’Oslo » par son mépris proclamé à la légitime défense du « peuple ami » et son soutien à la cause arafatienne.

Nul ne peut en conséquence reprocher au « peuple d’élite sûr de lui et dominateur » cette situation conflictuelle, ni son manque d’ardeur à la recherche d’une aide de la France chiraquienne pour gagner la Paix qu’il mérite.

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