lundi 17 mai 2004

Triste constat

« Il aurait été honteux de ne pas être là ». C’est ainsi que s’est exprimé Christiane Taubira, membre du PRG, lors de la marche « contre l’antisémitisme ». Ils étaient, par ce jour radieux, entre 9000 (selon la police) et 25.000 (selon les organisateurs) à répondre à l’appel de SOS racisme et de nombreuses autres associations laïques, religieuses et politiques.

Manifestation devant servir de baromètre aux seules fins d’indiquer l’ampleur de la mobilisation française dans ce combat et qui se transforma, en fin de soirée, en douche froide pour la communauté juive et confirma la dégradation de ses relations extra-communautaires.

Ainsi, sans pénétrer plus profondément le désaccord, de ces dernières heures, entre Juifs qui ont marché et ceux qui s’y sont refusés, chacun pourra déduire le chiffre qu’il estime être celui de ces derniers, afin d’affiner au plus près le chiffre correspondant aux seuls Français dits de ‘’souche’’ mobilisés contre ce mal qui ronge -paraît il ( ?)- la France, tout en gardant en mémoire que la communauté a réuni, à elle seule, le 07 avril 2002, 52.000 manifestants ( selon la police) et 120.000 (selon le Crif).

Tout un chacun pourra, de même, remarquer que lorsque le « soutien d’Israël » et son drapeau sont soustraits des mots d’ordre, le manifestant apercevra au premier rang du rassemblement, face aux micros et caméras, des politiques qu’il n’aura pas eu l’occasion de rencontrer sinon. Douste-Bazy (UMP), Noël Mamère (Vert), Bertrand Delanoë, François Hollande, Georges Sarre, Strauss-Kahn, Laurent Fabius ou encore Jack Lang (PS) ont confirmé, par leurs présences, le ‘’problème’’ qu’ils ont avec la démocratie israélienne.

D’aucuns pourront encore saisir que même en fin de cortège, l’appel du MRAP, de la LDH, de la LCR, du PCF et des Verts -autour du mot d’ordre « contre l’antisémitisme et contre tous les racismes »- n’a rassemblé qu’environ 300 personnes. Faut il imaginer, alors, que le combat « contre l’antisémitisme » a démobilisé leurs troupes habituelles ? D’autant plus, qu’un nombre identique de manifestants ont ‘’marché’’ à Marseille pour protester contre la tenue d'un gala au profit de l'Association pour le bien-être du soldat israélien (ABSI) avec des mots d’ordre tels que « Justice pour les Palestiniens » ou encore « Non à l’apartheid » (sic).

Il est donc loisible de saisir que les mêmes causes produiront encore des effets néfastes à une paix civile. D’autant plus facilement, qu’au même moment à Paris, le Secrétaire général des Verts Gilles Lemaire affirme son opposition à l’importation de conflits extérieurs. (re sic).

Triste bilan donc, qui constate -si besoin était- que le mal est plus grave que diagnostiqué, et que tant qu’un changement radical de la politique française plus conforme à une réelle démocratie n’est pas opéré, la population du pays ne prendra nullement conscience de la gravité du problème.

Le seul réconfort viendra uniquement de François Bayrou (et de l’UDF) déjà présent à nos côtés le 07 Avril 2002 et n’ayant pas eu d’appréhensions envers la multitude de drapeaux israéliens qui fleurissaient ce jour là.

Nul doute ne demeure donc, quant à un soutien électoral en sa faveur le moment venu.

Si, bien sûr, nous n’avons pas choisi d’émigrer ailleurs d’ici là.

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