jeudi 27 novembre 2003

Questions pertinentes pour une Paix durable

Chacun y va, ou presque, de son plan de paix pour résoudre le conflit du proche-orient. Nous avons la proposition « la voix du peuple » de A. Ayalon et de S.Nusseibeh, le « Pacte de Genève » de Y. Abed Rabo et de Yossi Beilin, la « feuille de route » du Quartet devenue récemment loi onusienne par la volonté du membre Russe du conseil de sécurité -qui ne trouve pourtant pas lui même le chemin de la paix Tchétchène- et le plan de paix travailliste.

Tous s’accordent, à peu de chose près, sur l’idée de deux états distincts avec comme frontières la ligne de démarcation de 1949 et Jérusalem capitale des deux pays. Les deux peuples apportent, doucement mais sûrement, leurs cautions à ses frontières. Les « Palestiniens » ingèrent lentement l’impossibilité d’un retour total des ‘’réfugiés’’ en Israël même, et les Israéliens le partage de Jérusalem.

Néanmoins, tous ces plans ne présentent nulles réponses aux questions subsidiaires qui pourraient hypothéquer la paix à venir pour les générations futures. Questions peu importantes de prime abord, mais essentielles au regard de l’histoire passée et des relations à construire dans le futur.

Palestine :

Ce nom, chargé d’histoire bi-millénaire, pourra t-il être celui de l’état en devenir ? Métamorphoser les ‘’Palestiniens’’ en héritiers de la « Palestine historique » et les autoriser à s’approprier ce nom, c’est risquer à ce que les nouvelles générations de ‘’Palestiniens’’, au vu de ‘’leur histoire passée’’ ne prétendent à la partie de la terre, évidemment, ‘’spoliée’’ par Israël et n’exigent un jour sa reconquête.

Indemnités :

Certains de ces plans de paix peaufinent également le sujet des dédommagements dus aux ‘’réfugiés’’. Israël doit il contribuer à un fond de compensation autrement que volontairement et/ou par acte de générosité ? Se contraindre à une quelconque réparation, c’est reconnaître implicitement une responsabilité dans l’exode des arabes de la « Palestine historique » -demeurés jusqu’à ce jour, par la seule volonté de leurs ‘’frères’’, apatrides- et infliger à la descendance israélienne la ‘’culpabilité’’ de leurs pères dans ces souffrances.

Droit au ‘’retour’’ :

Dans diverses esquisses de paix, le retour d’une petite partie de ces mêmes ‘’réfugiés’’ au sein d’Israël (environ 400 000), comme israéliens, est envisagé. Hormis l’effort économique nécessaire à leurs intégrations et une reconnaissance sous-entendue de leurs ‘’bons droits’’ à revenir « chez eux », les doutes quant à leur loyauté due à leur nouvelle patrie à majorité juive sont ils imaginaires ? Il serait irresponsable de céder à cette requête et ainsi craindre une possible ‘’cinquième colonne’’ qui démultiplierai les dangers de rompre l’équilibre entre les différentes ethnies qui composent le peuple israélien.

« Colonies » :

L’inverse, par contre, n’est même pas imaginé par tous ces ‘’faiseurs de paix’’. Ces mêmes initiatives enjoignent le démantèlement des « colonies » et le bannissement des « colons » vers leur ‘’métropole’’. Cette nation à naître vivrait en bon voisinage et en paix, mais seulement sans Juifs et sans admettre l’histoire du peuple juif en ces contrées. Shrem, Bet-Lehem, Hébron... Il est inconséquent d’agréer à cet ‘’apartheid’’ et permettre que nos coreligionnaires le souhaitant ne puissent y vivre pleinement leur judaïsme.

Jérusalem :

Jérusalem capitale des deux pays. Ainsi, d’une cité qui n’est même pas mentionné par le coran, les « Palestiniens » ont imposé internationalement la ‘’sainteté’’ de l’Esplanade des mosquées et leurs ‘’droits’’ sur la ville, jusqu’alors inexistants avant la guerre des six jours. Au delà de son partage, l’acquiescement à une administration de la nouvelle ‘’Palestine’’ du seul lieu saint du Judaïsme (le Mont du temple) ou d’une partie, vaudra aveu ‘’d’illégitimité’’ du renouvellement d’Israël en sa terre ancestrale.

Comme cette analyse succincte le démontre, parapher un véritable traité de paix ne sera pas chose aisée. Il est fondamental, pour la pérennité d’Israël, de tenir compte au-delà des discussions à venir avec l’AP, des mentalités actuelles de tous les pays arabo-musulmans (des dirigeants mais aussi d’une très large partie des populations), de leurs quêtes permanentes d’islamisation de la planète et de leurs refus à toute démocratisation de leurs régimes.

Sauf à espérer que les négociateurs israéliens débattront fermement, entre autre de chacun de ces points, sans repousser aux calendes grecques -par lassitude, excès de confiance ou pression internationale- la recherche de solutions adéquates, il est à craindre que la paix obtenue ne vaille guère plus que le papier recueillant les paraphes des différentes parties.

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