mercredi 22 juin 2005

Mon Alyah

Après une dizaine d’années de discussion familiale, voici le temps de la concrétisation d’un dessein qui me tient particulièrement à cœur. L’immigration et l’installation de ma famille en terre d’Israël, la terre de mes ancêtres et non pas celle que d’aucuns m’affirment appartenir à un autre « peuple ».

Cette terre où, dit-on, coule le lait et le miel mais surtout où l’esprit israélien fait corps commun avec cette morale qui sied à tout ceux s’affirmant issus des combats en faveur de la Liberté, de la Fraternité, de l’Egalité, des Droits de l’homme et de la femme, tout en permettant à tout juif de diaspora d’affirmer sa dignité d’être humain face à tous ceux ne rêvant que sa disparition.

Cette terre qui fut -il y a peu encore- un désert, et qui s’est transformée -par la volonté de son peuple- en l’une des régions les plus florissantes de la planète sans pour autant, malheureusement, être devenue un havre de paix.

Et bien qu’instruit de tous les risques à vivre dans un pays perpétuellement en guerre, sujet au terrorisme, à la calomnie internationale et la condamnation permanente des instances internationales, je ne peux m’empêcher de croire mes enfants nettement plus en sécurité parmi leurs frères israéliens que citoyens d’un pays européen, en l’occurrence la France, ayant renoncé ( définitivement ??? ) à la défense des valeurs qui l’ont façonné pour de basses raisons mercantiles.

Si mon identité culturelle a principalement forgé ma décision d’immigrer prochainement en Israël, ainsi que probablement le nombre croissant d’antisiomites au km², ma raison -toutefois- ne m’en dissuade aucunement.

Nonobstant lorsque mes pensées imaginent tristement ma descendance en uniforme ( dans un avenir encore assez lointain ) surveillant les frontières de leur nouveau pays et risquant les dangers inhérents à leurs missions sécuritaires pour cause de refus du monde arabo-musulman de reconnaître le droit du peuple juif à disposer d’un état, aussi petit soit il.

Ni, non plus, lorsque je m’aperçois que l’économie du pays ne me garantit nul niveau de vie comparable à celui que j’abandonne, ou ne m’assure que le gouvernement israélien, si je défaille, assurera les miens d’un minimum vital.

D’aucuns, à la lecture des ‘’périls’’ guettant la vie future de ma famille, me recommanderaient charitablement d’oublier promptement ce projet et d’attendre des jours meilleurs pour sa réalisation. Et cependant, les formalités de l’immigration sont remplies, les déménageurs requis, la famille et les amis prévenus de notre départ imminent de France.

Ce pays qui fut autrefois le phare d’un mode de vie exemplaire et qui n’est plus qu’un pays infecté par le ‘’chiraquisme’’, une pestilence présidée par un Jacques Chirac que la mémoire de l’histoire retiendra comme le plus mauvais président de la cinquième république.

Je quitte donc cette ‘’France’’, celle dont -entre autre- l’avilissement politique du monde anglo-saxon prime sur toute autre bataille, notamment celles contre les dictatures que compte notre planète. Politique pro-arabe oblige.

Je m'expatrie de cette ‘’France’’ qui trouve, de nos jours, commun la chronique ( Les mots pour le dire ) d’un journaliste connu ( Stéphane Denis ) publiée dans un journal national ( Le Figaro ) et qui -sous couvert de la défense de la liberté de la presse- défend le quotidien dit de référence, Le Monde, suite à sa condamnation -par la cour d’appel du tribunal de Versailles- pour « diffamation raciale » envers le peuple juif

J’abandonne cette ‘’France’’ trop silencieuse, à mon goût, lorsqu’un ancien joueur de tennis ( Yannick Noah ) chantant qu’il est « métis » demande, subliminalement, « qu’Israël calme sa haine » ( sic ).

Je pars de cette ‘’France’’ qui se congratule publiquement lors de chaque libération d’otage français en oubliant systématiquement de condamner leurs geôliers inhumains, présentés par la plupart des éditorialistes comme des « résistants »… uniquement, me semble t-il, à l’installation de valeurs démocratiques qui sont très proches du mode de vie occidental.

Je laisse cette ‘’France’’ qui ronge l’autre France, celle de mon enfance, celle qui m’a vu grandir dans l’éducation qui me rapproche, aujourd’hui ,des Israéliens.

Je m’éloigne de ma France, certes, le cœur peiné mais cependant rempli d’un espoir que l’année 2007 ( voire plus tôt ) verra la fin de cette maladie et le début de la guérison qui me permettra de ne point affirmer en être devenu définitivement orphelin.

En cette attente, je contribuerai modestement et selon mes possibilités -mais avec enthousiasme- aux nécessités de ma nouvelle patrie quel qu’elles soient, étant persuadé qu’elles s’inscriront toujours dans un cadre légal et humaniste.

Tel est, à la différence de cette France malade, la certitude que je tire de l’histoire -récente ou non- d’Israël.