mardi 12 novembre 2002

Pourquoi vous taisez-vous, M. le Président?

A l'attention de M. Jacques CHIRAC

Président de la République Française.

Monsieur le Président,

Je vous écris, ce soir, car je suis consterné par votre silence en ce qui concerne l'infanticide de Matan (5 ans) et Noam (4 ans) Ohayon, garçonnets israéliens du kibboutz Metzer.

J'aurais tant aimé que le président de mon pays, ait un mot devant les caméras et micros, pour dénoncer ce crime odieux qu'aucune cause au monde ne peut et ne pourra jamais justifier.

Cela aurait été très apprécié par les Israéliens, mais aussi par toute la communauté juive de FRANCE, qui se lasse, jour après jour, d'observer vos choix politiques.

Choix politiques qui sont exclusivement anti-israéliens, mais également, à mon sens, anti-démocratiques.

Juif et démocrate, je m'inquiète de vous voir, Monsieur le Président, renouer une alliance avec le régime dictatorial de Kadhafi, alors que les victimes de ses actes terroristes n'ont pas encore obtenu justice.

Je suis stupéfait de vos relations étroites avec la Syrie, qui vous ont amené à vous y rendre pour l'enterrement du dictateur Hafez el Assad, et également suite au sommet de la francophonie (d'où les israéliens furent exclus). Pays où les bureaux de plusieurs organisations terroristes sont ouverts. (HAMAS, DJIHAD ISLAMIQUE, FPLP, FDLP et autres).

Je suis confondu par l'amitié qui vous lie à Rafik Hariri, qui vous contraint au silence, et à ne pas réclamer l'indépendance du Liban.

J'ai été abasourdi, lors de votre discours au parlement libanais, d'apercevoir, entre autres, le chef du Hezbollah.

Que dire de votre engagement, à l'ONU, pour freiner les États Unis dans leur guerre contre l'un des parrains du terrorisme, Saddam Hussein, et comment comprendre, aujourd'hui, que vous ayez pu vendre une centrale nucléaire à cet ennemi du genre humain.

Monsieur le Président, tous les observateurs sérieux dénoncent aujourd'hui les dangers d'un 3e totalitarisme.

Les Juifs français ont participé à la guerre 14-18, fiers de leur appartenance à la FRANCE.

Les choix politiques et l'esprit munichois des années trente les ont condamnés à être gazés et brûlés.

Je puis vous assurer, Monsieur le Président, que si danger il y avait en FRANCE, je ne permettrais pas qu'une seule goutte de sang soit versée par les miens et mes proches.

Je n'assumerai pas les conséquences de vos choix politiques qui n'auraient pas comme but premier les valeurs humaines, la morale, la logique et la démocratie.

Je partirais, afin de protéger ma famille et je participerais, ailleurs, aux combats où je retrouverais ces valeurs.

Ce que je vous écris ici, Monsieur le Président, c'est votre indifférence au sort du peuple juif, en général, et au peuple israélien en particulier, qui me l'a dicté.

Ce peuple qui combat jour après jour pour son existence n'est pas «sûr de lui et dominateur», comme le disait votre illustre modèle, mais il ne cherche qu'à vivre en paix, y compris avec un futur état palestinien à ses côtés.

Il suffirait que tous les démocrates du monde, et surtout ceux d'Europe, défendent ces valeurs, et cessent de succomber à l'esprit mercantile.

Je crains Monsieur le Président, que si vous ne prenez pas les dispositions adéquates, la France et l'Europe, en paient un jour le prix.

Respectueuses salutations.

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