dimanche 3 novembre 2002

Mais que me veut-on ?

Juif israélien, je souhaite vivre en paix ; tout bonnement vivre ; et l'on m'accuse des pires atrocités. Je commettrais donc des massacres, des crimes, des viols, des vols... ai-je oublié quelque chose ?

Ah! oui. je coloniserais un peuple afin de lui voler sa terre ainsi que son "esplanade des mosquées", lieu où, paraît-il, mes aïeux auraient construit un temple, dont nulle trace n'aurait été trouvée !

Jérusalem! Yeroushalaïm! aussi loin que remontent mes souvenirs, ce nom évoque mon judaïsme, mon appartenance à un peuple. Je ne serais donc pas tout seul en ce monde à partager les valeurs d'humanisme que m'ont enseignées mes ancêtres ?

"AIME TON PROCHAIN COMME TOI MÊME"

Le 13 septembre 1993 fut une belle journée. Enfin, la paix! Les accords signés, nous étions heureux. Nos fils avaient enfin des chances de ne pas connaître de guerre ni d'y être blessés, mutilés ou pire. Les enfants palestiniens pourraient grandir sans apprendre la haine des juifs et des israéliens.

Ce n'était malheureusement qu'un beau rêve.

Qu'avaient lus les Palestiniens dans les accords d'Oslo ?

- Retrait des Israéliens de la ligne de cessez-le-feu de 1967, et donc du seul lieu saint du judaïsme.
- Démantèlement des implantations (ne peut il y avoir de Juifs palestiniens ?).
- Retour des réfugiés de 1948 en Israël même.

Et moi, je retourne où ?

N'étant pas d'accord avec leur vision, il me fallait donc accepter, sans réagir, au nom de je ne sais quelles éthique, morale ou encore générosité, de me faire déchiqueter lors d'un repas dans une pizzeria, sur une piste de danse, ou encore dans le bus Tel Aviv-Ashdod, pour me rendre au travail.

STOP! je descends.

Seul un homme de caractère pouvait redresser la situation; un homme qui a fait ses preuves.

- Qui a su fendre, contourner, humilier une armée égyptienne qui se réjouissait des massacres de soldats juifs en train de prier [guerre de Kippour, en 1973].
- Qui a su démanteler les implantations du Sinaï, lui qui en avait la paternité, afin d'aboutir à un accord de paix qui tient toujours.
- Qui a su rendre liberté et sécurité aux habitants de Galilée, et chasser vers Tunis cette armée palestinienne, qui revendiquait la destruction de mon pays.
- Qui a vu, dès la signature des accords d'Oslo, le danger qu’il y avait à trop croire celui qui parle de "paix des braves".

Après avoir voulu la paix, la véritable paix, je me suis senti obligé de me défendre.

Après Ytshak RABIN et Ehud BARAK, j'ai donc fait appel à un autre général: Ariel SHARON.

N’ai-je pas le droit, en tant qu'Israélien, de choisir le premier ministre que je souhaite, en fonction de la situation du moment, sans être taxé des qualités qu'on attribue à sa personne : "Boucher sanguinaire" ,"insupportable", "persona non grata", "policier"...

Ou alors, que l'on n'oublie pas les qualités qui qualifièrent les prix Nobel de la paix que sont Begin, Rabin et Peres.

-Va t'on enfin inviter le Premier ministre de mon pays, élu démocratiquement - et non à vie comme tant d'autres -, dans les salons des chancelleries ?
-Vont-ils enfin lui rendre visite, au lieu de s'incliner et de s'asseoir aux côtés d'héritiers de présidences, de monarchies, ou de chefs de groupes terroristes ?
-Vont-ils enfin arrêter de vouloir le traîner en justice, pour des crimes contre l'humanité qu'il n'a jamais commis ?
-Vont ils enfin me respecter en tant que Juif et Israélien démocrate ?
-Vont-ils appeler un chat, un chat, et un attentat-suicide un crime contre l'humanité ?
-Vont ils juger, à leur tribunal, leurs commanditaires et leurs complices ?
-Vont-ils cesser de ruiner l'économie de mon pays ?
-Vont-ils arrêter de salir mon nom, mon passé ?

Bref ! vont-ils nous permettre d'avoir un petit Etat rien que pour nous ?

Que tous ceux qui me condamnent à avoir une attitude défensive, et donc à être offensif, me pardonnent.

Je ne capitulerai pas.

Tout simplement parce que je n'ai nulle autre maison, et que, sur cette terre, j'ai ma terre; elle m'a été promise, elle me sera due.

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