lundi 20 octobre 2003

Requiem pour un ‘’Pacte de Genève’’

Les négociateurs israéliens des « Accords de Suisse » -notamment Yossi Beilin, Yuli Tamir, Amram Mitsna, l'écrivain AB Yehoshoua- ont décidé d’expédier par les services de la poste le texte officiel de ces négociations à chaque foyer israélien avant le 12 novembre prochain (date de la signature symbolique à Genève), et ceci malgré le peu de crédit et la réserve de l’ensemble de la classe dirigeante et du peuple israélien .

Cela, pur hasard ( !?!?), un mois avant l'annonce officielle de la création du parti social-démocrate et trois mois avant l'élection de sa présidence, que Yossi Beilin -l'un des fondateurs- convoite.

Pour se justifier de son action et répliquer au courroux légitime du Premier ministre et du peuple israélien, ce dernier a affirmé, par opposition à la politique actuelle et à son retour d’une entrevue avec le ministre des Affaires égyptiennes, « qu’Israël a dorénavant un
PARTENAIRE pour la Paix ».

Est-ce vrai et qu’en est il réellement ?

Du côté israélien, la libre pensée et les débats âpres et permanents entre tous les citoyens garantissent pleinement, et depuis toujours, la légitimité ainsi que la vigueur des institutions israéliennes. Bien que négocié par des hommes de ‘’gauche’’ sans procuration du gouvernement élu, la majorité du peuple peut par le jeu démocratique leur octroyer un mandat légal ayant force de loi, aux seuls fins de concrétiser le contenu de ce ‘’Pacte de Genève’’. Ainsi, les institutions actuelles garantissent, comme dans le passé, tout partenaire palestinien de la collaboration sérieuse de l’état d’Israël en la recherche d’une paix véritable. La paix avec l’Egypte ou encore la Jordanie en sont des preuves évidentes.

Mais qu’en est il du côté palestinien ?

Yasser Abed Rabbo, ancien ministre de l'Information et principal négociateur palestinien, est il devenu ce partenaire si recherché ? Yasser Arafat, président-démocratiquement-élu-à-vie (depuis des décennies), lui a t-il attribué l’autorité requise pour engager son peuple à cette paix par les concessions stipulées dans ces accords ? L’Autorité Palestinienne aurait elle finalement accepté ce qu’elle a obstinément repoussé à Camp David en l’an 2000 ???…

La publication de ces accords concédait sans conteste au porteur de Keffieh, une chance unique de devenir incontournable sur la scène proche-orientale en endossant le rôle d’un homme de paix par une reconnaissance publique de leur validité.

« Le pacte de Genève n'est pas un document officiel mais une initiative prise par des personnalités israéliennes et palestiniennes, avec un soutien international pour promouvoir la paix des braves» a t-il exprimé à ce propos.

Par son rejet d’assumer cette opportunité il a démontré –si cela était encore nécessaire- sa responsabilité dans le déclenchement de la « Guerre d’Oslo » en septembre 2000 et de ses conséquences par son opposition à la solution des deux états pour deux peuples. Il a de même montré son refus à un partenariat dans l’avenir pour une « paix des braves ».

Qu’en est il des autres composantes de l’AP ? L’hypothèse, plus que raisonnable, d’une vacance du pouvoir palestinien (qu’elle soit naturelle ou provoquée), ne garantit nullement les initiateurs israéliens de la volonté palestinienne d’une saine collaboration. Il est en effet impensable d’apercevoir les promoteurs palestiniens de ce traité de paix, en débattre publiquement et démocratiquement afin de se voir confier les rênes du pouvoir, sans que le Hamas, Jihad islamique, FDLP ou autres groupes antisémites et terroristes n’attentent à leurs vies ou familles. Une guerre civile à ce moment là n’étonnera pas tout observateur sérieux du conflit.

A ce stade ci, il est donc possible de certifier à Yossi Beilin et ses coéquipiers que le partenaire palestinien est toujours manquant sur ‘’la feuille de route’’ ou de ‘’Genève’’ et que seule une séparation définitive des deux peuples par une clôture hermétique favorisera l’apprentissage palestinien de la P.A.I.X.

A voir leur hâte à l’arrêt de sa construction, il y a -n’en doutons pas- péril en la demeure des faiseurs de guerres.

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