mercredi 1 janvier 2014

Lorsque les journalistes trahissent leur déontologie

La chaîne israélienne Aroutz10 a interviewé Aaron David Miller (ADM) et Denis Ross (DR), négociateurs à Camp David en l’an 2000 entre l’Etat d’Israël et l’Autorité palestinienne alors dirigée par Yasser Arafat. Le premier a servi, entre 1988 et 2003, six Secrétaires d'Etat en tant que conseiller sur les négociations israélo-arabes, le second a joué un rôle important dans la politique américaine au Moyen-Orient, et particulièrement à propos du conflit israélo-‘’palestinien’’.

Le sujet des entretiens était : « Pourquoi Arafat n’a pas pu accepter les propositions israéliennes ». Leurs réponses sont donc des plus attendues.

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ADM : « En mars (2000) Ehud Barak a proposé à Hafez El Assad 99.9% du Golan. Malgré cela celui-ci n’a pas permis à son ministre des Affaires étrangères de lui serrer la main »

Outre l’antisémitisme flagrant du Président syrien, c’est cette quotité de surface qui, selon le journaliste de la chaîne Gil Tamari, a servi d’excuse à Arafat pour refuser les propositions du Premier Ministre israélien.  

ADM : « Arafat était un homme compliqué qui n’a jamais abandonné la violence, jusqu’à son dernier jour il n’a pas abandonné la violence, et c’est une chose que nous n’avons jamais comprise, proposer 90% de la rive orientale à Arafat et attendre que celui-ci accepte alors que trois mois plutôt a été proposé 99.9% à Assad !? ».

ADM : «  Il y a deux idées fausses au sujet de Camp David. La première était que nous étions proches d’un accord. C’est faux! Faux à 100%! Nous étions très loin d’un accord ! C’était une illusion ! (…) Et jusqu’à présent cette illusion et ce mythe continuent d’exister. La seconde idée fausse était qu’Arafat a échoué parce qu’il n’a pas accepté les propositions qu’Ehud Barak a mis sur la table. Arafat n’a pas échoué à Camp David parce qu’il n’avait pas signé (…) il a échoué parce qu’i n’a pas pris au sérieux ce qu’a proposé Barak. Il n’a pas fait de contre-propositions. Il n’a pas mené de véritables négociations ».

DR : « J’avais des doutes quant à la disposition d’Arafat d’arriver à un accord qui mènerai à la fin du conflit. (…) Je pense qu’il lui était difficile de franchir le pas. (....) Après le retrait unilatéral (du Liban), après que le Hezbollah lui a dit ‘’vous ne recevez rien’’, Arafat a décidé : nous allons faire pression sur les Israéliens. Ils ont utilisé la violence. (…) Il a profité de la visite de Sharon (sur le Mont du Temple) pour soulever une réaction ».

Ces témoignages de personnalités, ayant participé aux négociations, confirment, si besoin était, la responsabilité de Yasser Arafat et de l’Autorité palestinienne dans l’échec des négociations, mais aussi dans le déclenchement de la deuxième intifada.

Un autre grave effet par ricochet de ces révélations, est le questionnement sur la déontologie journalistique. Les ‘’meilleurs professionnels’’ du conflit, ceux reconnus par leurs pairs comme tels, ‘’affirment’’ et ‘’démontrent’’, depuis plus d’une décennie, le contraire et apposent la faute sur les seules épaules de l’Etat d’Israël. Ces ‘’spécialistes’’ remplissent des colonnes entières de journaux complaisants, montent des reportages, écrivent livre sur livre, tiennent des interviews dès qu’un micro se tend mais sont incapables d’interroger les témoins directs de ces négociations, voire de diffuser la réalité telle qu’elle est.

Ces propagandistes forcément antisionistes, voire plus, ont une responsabilité directe dans la poursuite du conflit, la violence qui perdure et dans la montée de l’antisémitisme qui ronge la planète, les pays occidentaux en particulier. Ces derniers étant persuadés aujourd’hui que la seule pression sur l’état juif permettra l’arrivée de la paix.

John Kerry est de nouveau en route pour pousser une solution. Au vu des positions intransigeantes de Mahmoud Abbas il semble que les professionnels de la désinformation et de l’endoctrinement aient encore de beaux jours devant eux.

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