mardi 21 août 2012

Un état binational ? Une fausse bonne idée !


Le Professeur Emmanuel Navon, dans un article intitulé « La religion des deux états », assure, démonstration à l’appui, que la démographie, dans un état binational, ne sera plus un problème et que les ‘’Palestiniens’’ devenus Israéliens du fait de l’annexion de la Judée et de la Samarie resteront minoritaires. Ecart de fécondité se réduisant à l’avantage des Juifs, Alya en hausse et émigration des résidents arabes des territoires ces dernières années lui font soutenir que les « Juifs auraient une majorité de deux tiers et cette majorité continuerait d’augmenter d’après les dernières tendances démographiques ». De surcroît, une incitation financière envers les résidents arabes pour encourager leurs départs vers d’autres horizons pourrait être envisagée.

Cela serait un plan de paix idéal sauf… que quelques questions gênantes ont été oubliées !

Quelle sera l’attitude des ‘’Palestiniens’’ devenus Israéliens à part entière quant au droit de retour de leurs frères ? L’abandonneront-ils ou contraindront-ils leur nouveau gouvernement à leur octroyer ce droit ? Le leur refuser reviendra à réduire la démocratie à un apartheid que nul ne peut accepter.

Les « réfugiés », estimés à sept millions par le négociateur ‘’palestinien’’ Saëb Erekat, renonceront-ils à leur rêve d’un retour « chez eux » ? Plus prosaïquement, quel pourcentage acceptera l’idée de s’établir définitivement dans le pays de leur naissance ? Sera-t-il très majoritaire, permettant ainsi la création de cet état binational ? Deux questions cruciales actuellement sans réponse.

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Les pays hôtes attribueront-ils, alors, à tour de bras la nationalité à ces derniers ou feront-ils pression pour que les nouveaux ‘’Israéliens’’ s’en retournent chez ‘’eux’’ ? Autrement dit, se rangeront-ils enfin à l’idée d’un état gouverné par les Juifs et pour les Juifs ? L’état binational n’étant pas en soi un traité de paix, il est fort probable que la deuxième possibilité soit la bonne.

Les Juifs israéliens, à l’examen de ces questions fondamentales, continueront-ils à demeurer dans leur pays une fois devenu binational ou tenteront-ils de trouver des cieux moins ombrageux pour l’avenir de leurs descendances ? Ce qui, par le départ de certains, réduirait d’autant les chances de survie de l’état juif.

Idem pour les Juifs de la diaspora qui réfléchiront beaucoup plus avant de réaliser leur Alya. D’autant plus lorsqu’ils observeront les Européens, mais pas seulement, faire pression à coup sûr sur le gouvernement israélien afin qu’il applique scrupuleusement la Charte des droits de l’homme envers leurs ‘’nationaux’’ de confession arabe afin de permettre, ainsi, l’écoulement facile du pétrole et des pétrodollars vers les occidentaux.

On ne peut donc dire, à la lumière de cette réflexion, que l’état binational est une solution au conflit. Sauf à envisager à plus ou moins long terme la fin de l’état juif, principal objectif de la communauté musulmane internationale, comme une solution envisageable.

Pour que l’idée du Professeur Navon devienne réalité il est nécessaire d’obtenir auparavant un traité de paix en bonne et due forme et une solution hors Israël reconnue par la communauté internationale pour les centaines de milliers de « réfugiés » qui eux continuent de rêver à la « Palestine » de leurs aïeux.

Toutes choses invraisemblables pour encore de longues décennies.

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Emmanuel Navon me fait savoir par courriel que je lui aurais attribué des ''propos qu'il n'a jamais tenu'' concernant l'annexion de la Judée et de la Samarie ci-dessus exprimée. Si chacun en jugera en lisant ou relisant son article cité plus haut, il n'en reste pas moins que ma démonstration est valable quant aux dangers d'un état binational.

Candidat à la députation sous l'étiquette Likoud aux prochaines législatives israéliennes, les électeurs de ce parti connaissent dorénavant la position d'Emmanuel Navon sur ce sujet.

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Suite à mon dernier article « Un Etat binational ? Une fausse bonne idée ! » Emmanuel Navon me fait parvenir ce droit de réponse. Il y affirme son refus d’un état binational. Dont acte !  La rédaction de son article m’avait donné, ainsi qu’à d’autres, l’impression terrible du contraire. D’où l’intérêt que j’ai porté au sujet.

La publication de ce droit de réponse n’est évidemment pas un reniement de mes écrits mais l’exercice entier de la démocratie et de la libre expression.

Victor PEREZ
                                                                     *****

« Réponse d’Emmanuel Navon à l’article de Victor Perez ‘Un État binational ? Une fausse bonne idée !’ »

Dans son blog « Un État binational ? Une fausse bonne idée ! » Victor Perez fait référence à mon article « La religion de deux États » publié sur le site du CRIF le 16 août dernier.

Victor Perez ouvre son blog avec les mots suivants : « Le Professeur Emmanuel Navon, dans un article intitulé « La religion des deux états » (1), assure, démonstration à l’appui, que la démographie, dans un état binational, ne sera plus un problème. »  Or mon article ne dit nulle part que la démographie ne sera plus un problème dans un État binational puisque j’affirme au contraire que la « menace binationale » est infondée.  Première erreur.

La seconde erreur apparaît dès le second paragraphe : « Cela serait un plan de paix idéal sauf… que quelques questions gênantes ont été oubliées ! »  Je ne parle nulle part de plan de paix dans mon article.  L’article ne présente ni plan de paix ni solution au conflit israélo-arabe.  Il consiste uniquement, encore une fois, à démontrer que la « menace binationale » est infondée à la lumière des données démographiques.

Le reste du blog de Victor Perez consiste en une série d’arguments contre un État binational comme si j’avais proposé une telle idée.  Or cela n’est en rien le cas : je suis également contre un État binational et donc Victor Perez se trompe d’adversaire. 

Victor Perez récidive dans le dernier paragraphe en écrivant : « Pour que l’idée du Professeur Navon devienne réalité. »  Pour la énième fois : je ne soutiens pas l’idée d’un État binational.  Faut-il le répéter ?  Je ne fais que démontrer que la « menace binationale » est infondée.

Alors que nous sommes dans le mois d’Eloul à la veille de Rosh Hashana nous devons redoubler de prudence concernant nos actions envers autrui.  Déformer en publique les propos d’un auteur et lui attirer l’ire du public pour des propos qu’il n’a pas tenus constitue une atteinte à la réputation et aux intérêts de la personne visée.  En particulier à l’âge d’Internet ou tout circule et se décuple à la vitesse de la lumière.  Victor Perez a eu la correction de reconnaître son erreur et de la réparer en publiant mon droit de réponse.   

Shana Tova,

Emmanuel Navon. 



13 commentaires:

Meïr a dit…

Bonjour,
Votre article me paraît hors sujet cher Victor. A moins qu'Emmanuel Navon le laisse envisager, il est évident qu'en cas d'annexion, les résidents qui recevront la nationalité israélienne ne la recevront que pour eux, pas pour leurs cousins qui vivent en Jordanie, au Liban ou ailleurs. Cette question absurde de faux réfugiés pourra toujours exciter les fous furieux, mais la situation sera différente. Ceci étant ce ne sera pas simple et il ne s'agira pas d'un Etat binational si les Juifs y sont majoritaires. Je ne voudrais pas m'étendre mais enfin ce ne serait pas simple.
Cordialement

Victor PEREZ a dit…

Francisinfo,

Nul ne prétend que Navon veut israéliser les "réfugiés".

Il n'empêche qu'il sera quasiment impossible de refuser le droit au retour des "réfugiés" alors que le droit au retour existe pour une partie seulement du peuple israélien. A savoir le côté juif.

Si le "problème des réfugiés" n'existait pas je serais évidemment pour cette solution pratique à bien des égards.

Marcoroz a dit…

Victor, sais-tu qui est Emmanuel Navon ? As-tu lu attentivement son article ? Il n'a jamais été partisan d'un Etat binational ! Ce n'est absolument pas ce qu'il écrit !!!

Victor PEREZ a dit…

Marcoroz,

S'il ne l'a pas exprimé explicitement, on est endroit de croire qu'il l'a pensé très fort. Cela n'aurait rien d'extraordinaire pour un membre du Likoud.

Par ailleurs, s'il n'est pas partisan d'un état binational, cela signifie t-il qu'il est pour une cession de la Judée et de la Samarie ou d'une partie de ces territoires ?

popi soudure a dit…

" que D... nous en préserve " ! vraiment une idée de dingue ! mais que veut ce fou une " libanisation " d ' israel ! osez penser ne serait ce qu ' une minute les palos sans esprit de conquête et de revanche, le tout a la sauce islamiste pour conquérir israel et une aberration ! encore un pour qui le post sionisme et autres théorie de gauchos a la sauce chalom archav , bethselem et autres ONG anti israélienne ont laissé des marques indélébiles de connerie anti israélienne ! et dire que c ' est des feujs et en plus israéliens ! c ' est dingue ! a croire qu ' on a notre propre bâton pour prendre des coups ! comme si on avait pas assez d ' ennemis ....... Grrrrrr ! grrrrrrr ! grrrrrrrr!

Dan a dit…

Alors la, chapeau.

Emmanuel Navon ecrit un article qui stigmatise les ommissions volontaires de l'IPS afin de satisfaire son agenda politique, souligne la fin du TSS (Two-State Solution) et denonce plusieurs mythes (en particulier le fait que l'avenement d'un Etat binational est irrealiste).
Et ici, vous attribuez au Dr. Navon l'inverse de ses propos. Des la premiere phrase de votre article, quand meme, vous le faites passer pour un supporter de l'Etat Binational alors que son article visait justement a faire remarquer, entre autres, que l'idee d'un etat binational etait hors-sujet.

Voici un extrait de l'article que vous avez apparemment mal lu : "Donc l’idée selon laquelle Israël deviendrait un État binational en cas d’annexion de la Judée et de la Samarie est infondée. [...] Qu’il soit souhaitable ou non qu’un tiers des citoyens israéliens fussent arabes est certes une question qui mérite d’être posée, mais il n’en reste pas moins qu’il n’y a pas de « menace binationale. »

Victor PEREZ a dit…

Dan,

Sortir une phrase de son contexte revient à la déformer.

Voici la suite de l'extrait que vous avez comme par hasard sauté:

" Les Juifs auraient une majorité de deux tiers et cette majorité continuerait d’augmenter d’après les dernières tendances démographiques."

Cette suite que vous n'avez pas cité n'est donc pas dans l'idée pure et simple d'une annexion ? Dans quel autre cas les Juifs auraient une " majorité des deux tiers" ?

Votre mauvaise foi est patente.

Ceci dit, ce que dit ou ne dit pas Emmanuel Navon n'est pas le sujet de l'article. L'article commente l'idée même d'une annexion.

Marcoroz a dit…

Victor, un Etat binational, ce serait un Etat à l'intérieur duquel deux identités nationales différentes seraient reconnues au même titre : ce serait un Etat qui ne s'appellerait plus Israël mais "Isratine" ou je ne sais quoi, et qui ne serait plus l'Etat des Juifs".

Emmanuel Navon parle d'un Etat d'Israël qui serait toujours Israël, l'Etat juif, mais dans lequel il y aurait deux tiers de Juifs et un tiers d'Arabes : donc, rien à voir. Tu as le droit de penser qu'une telle situation serait intenable pour les Juifs et pour Israël et ne serait pas viable longtemps. Navon pense peut-être le contraire, en tout cas il évoque cette question. Son idée est qu'Israël peut rester Israël tant que les Juifs y restent largement majoritaires, et que cela resterait le cas, compte tenu des tendances démographiques. On peut ne pas partager sa vision, mais ce n'est pas une raison pour lui faire dire le contraire de ce qu'il dit.

Victor PEREZ a dit…

Marcoroz,

Que serait Israël annexant les territoires et en refusant le droit au retour de milliers de "réfugiés" alors que la composante juive en bénéficierait ?

Un état binational avec des citoyens ayant des droits différents. Les "palestiniens" n'accepteront pas plus l'état dominé par les Juifs et de surcroît Israël ne serait plus un état démocratique.

Emmanuel Navon n'a peut-être pas explicitement appeler à l'annexion, il n'empêche qu'il a soulevé un problème intéressant le débat publique.

Marcoroz a dit…

Des droits différents ? Au détriment de qui, des "Palestiniens" ? Mais qui donc bénéficie du statut de réfugié de génération en génération, et qui n'en bénéficie pas ? Le problème est peut-être là aussi, tu ne crois pas ?

Victor PEREZ a dit…

Marcoroz,

Il ne s'agit pas de savoir qui aura plus de droits mais du devenir de l'Etat juif.

Qui pourrait penser que les "réfugiés" se contenteront de le rester sans tenter de rentrer dans leur nouvelle patrie ?

Anonyme a dit…

Itihasa

Le problème vient lorsque au moins deux nations composent un Etat. Lorsqu'en France assez récemment un certain nombre de quartiers majoritairement d'origine immigrée et de religion musulmane dit OUVERTEMENT refuser les lois de la République par des comportements de refus des autorités (refus et attaque de la police), de port ostentatoire et prosélyte du voile dans les lieux publics, de la prière sur la voie publique, etc.., .celà pose problème à la nation française qui ne souhaite pas être islamisée. Nous avons là de fait aujourd'hui en France deux nations dans le même Etat avec pour l'instant une majorité nationale républicaine laïque qui n'a pas l'intention de se laisser islamiser.
Mais qu'en sera-t- il si la démographie modifiait dans les vingt prochaines années la proportion entre les populations républicaines laïques et les populations de religion musulmane en France? Les propos des dirigeants actuels des pays issus des révolutions arabes de 2011 sont assez criant d'intolérance à l'égard des athées et des non musulmans. Alors la question posée aujourd'hui par Victor Perez et le Pr Navon pourrait aussi l'être en France ,semble-t-il?

Anonyme a dit…

Navon dit que la "« menace binationale » est infondée à la lumière des données démographiques". On peut donc comprendre qu'il est pour une annexion de la Judée et de la Samarie. Nulle part il n'affirme le contraire. Il propose même dans son article des "incitations financières" pour les palestiniens désireux de s'expatrier.

Le langage politicien est son langage et non pas le Français.