mardi 27 septembre 2011

Plus dure sera la chute

Mahmoud Abbas a remis dernièrement au secrétaire général de l’Onu une demande de reconnaissance, par le Conseil de sécurité, de la « Palestine » dans les ‘’frontières de 1967’’ avec comme capitale la ville de Jérusalem-est contenant la ville sainte. Une requête qui n’a aucune chance d’aboutir si l’on tient compte du pouvoir de blocage des Etats Unis et de ses alliés au sein du Conseil, mais une revendication qui sonne comme une fin officielle des négociations entre les belligérants et donc du processus de paix.

De retour à Ramallah, Abou Mazen (nom de guerre du Président de l’Autorité palestinienne) s’est offert un bain de foule à l’instar de son prédécesseur Arafat en l’an 2000 qui avait alors affirmé publiquement « n’avoir rien cédé » au Premier ministre Ehud Barak qui, lors des négociations de Camp David lui avait offert un état de ‘’Palestine’’ sur 93% de la superficie de la Judée et la Samarie. Mahmoud Abbas, en bon élève, a promis quant à lui de ne pas reprendre les négociations tant que les constructions se poursuivraient dans les « colonies » et tant que « les frontières de 1967 » ne serviraient pas de base aux discussions. Une décision qui place tout dirigeant de l’AP présent et à venir très haut perché et sans échelle de sécurité, mais aussi les Israéliens dans le refus de toute acceptation de conditions qui ne garantiront pas même la survie de leur état au vu de l’exigence d’un droit au retour de centaines de milliers de « réfugiés » en son sein.

Une posture ‘’palestinienne’’ combattante qui, si elle n’est pas soutenue par les pays occidentaux, n’est pas systématiquement condamnée, voire, comme la France de Sarkozy le propose, reçoit la promesse d’un strapontin d’état observateur à l’Assemblée générale. Une récompense qui nuira diplomatiquement et juridiquement à l’état d’Israël en lieu et place d’une injonction à abandonner toute idée ‘’palestinienne’’ de meurtre de l’état juif par une immigration forcée.

Au vu de cet état de fait incontestable, seules restent deux solutions pour cette situation.

La première, coutumière, consiste à faire pression sur Israël afin qu’il continue à céder, voire à renier ses droits légitimes et universels. Pour cela, d’autres dirigeants israéliens dotés d’une mentalité de perdants seront nécessaires pour ce triste dénouement. Selon les derniers sondages, les électeurs israéliens ne sont pas prêts à en changer.

Ce qui propulsera d’autant plus vite la deuxième solution qui ne sera autre qu’une troisième intifada qui donnera, quelque part, l’illusion aux dirigeants ‘’palestiniens’’ d’avoir sauvé leur honneur et ainsi leur permettra une reprise des négociations sans conditions préalables, mais sans que pour autant la reconnaissance des droits du peuple juif à disposer d’un état bien à lui ne soit garantie.

Une guerre qui, ceci dit, confirmera la dure chute des prétentions de Mahmoud Abbas et consorts à poser des conditions à un peuple qui a démontré à une très grande majorité, par le passé, toute sa sympathie à la paix et à la solution de deux états pour deux peuples. 

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Si Mahmoud le pacifique veut vraiment la paix, il devrait couper l'herbe sous les pieds de Netanyahou en ouvrant une négociation sans condition le plus rapidement possible, ce qui gèlerait les implantations, n'est-ce pas ? Mais soit il est un piètre technicien de la négociation, soit il poursuit la conduite d'échec qui a mené les Palestiniens de défaite en défaite depuis un siècle. Comme le disait si judicieusement Abba Eban "ils ne ratent jamais une occasion de rater une occasion". S'ils avaient accepté d'accueillir provisoirement les persécutés du régime nazi, ceux-ci seraient repartis et il n'y aurait jamais eu d'état juif, au lieu de quoi ils ont interdit la vente de terres sous peine de mort pendant que leurs dirigeants se remplissaient les poches par la spéculation foncière. S'ils avaient accepté le plan de partage de 1947, ils auraient un état plus étendu depuis 63 ans, il n'y aurait pas eu de Naqba, et ils auraient étouffé Israël sous leur démographie. Si leurs "frères" n'avaient pas expulsé 900.000 Juifs, Israël n'aurait jamais trouvé son assise démographique. S'ils n'avaient pas menacé Israël d'extermination, et si le roi Hussein n'avait pas lancé ses colonnes à l'assaut de Jérusalem et Beersheva en 1967, il n'y aurait pas eu d'occupation. Si à Khartoum en octobre 1967, ils n'avaient pas lancé les 3 NON (à la négociation, à la reconnaissance, à la paix), il n'y aurait pas eu d'implantations . S'ils n'avaient pas lancé la meurtrière 2° intifada, il n'y aurait pas de barrière de séparation. Et maintenant, par irrédentisme macho, ils sont en train de rater le train de la paix en refusant de reconnaître l'état juif et en maintenant la revendication d'un illusoire droit de retour, qui sera d'autant moins accepté que la faiblesse politique et militaire arabe n'a jamais été aussi grande. Cette litanie ressemble au récit des 10 plaies d'Egypte.

Anonyme a dit…

Entièrement d'accord.
J'ajouterai même d'autres points. L'avantage démographique de la natalité arabe musulmane ne cesse de ce réduire.
Le trucage des chiffres de la population arabes des territoires ne pourra pas durer éternellement.
L'AP fonde sa croissance économique sur l'afflux d'aide extérieure qui finira par se réduire vu la santé économique des donneurs. Ramallah est aujourd'hui un quasi DOM-TOM de l'union européenne.

uinoiunoyn a dit…

"S'ils avaient accepté d'accueillir provisoirement les persécutés du régime nazi, ceux-ci seraient repartis et il n'y aurait jamais eu d'état juif"

Sauf que le projet sioniste existait bien avant WWII. D'ailleurs pourquoi acheter des terres lorsque l'on est "accueilli provisoirement". De plus les accords entre l'allemagne nazie et l'agence juive favorisait une émigration définitive en Palestine.



"S'ils avaient accepté le plan de partage de 1947, ils auraient un état plus étendu depuis 63 ans"

C'est en effet fort possible. Cela aurait contrarié les fantasmes d'Eretz et certainement calmé les fous de Dieu de part et d'autres.

De même que le reste de votre liste. Beaucoup d'occasions et de possibles réussites manquées.

Une question, qui ne trouvera jamais de réponse : Comment auraient réagi Israël et ses soutiens occidentaux à une réussite arabe.

Qui me fait penser à une autre. Toutes ces "erreurs" stratégiques (autant israéliennes qu'occidentales, qu'arabes) ne seraient-elles pas aussi une façon de placer ses pions sur un échiquier.

Victor PEREZ a dit…

A uinoiunoyn

Vous posez la question suivante:

"Comment auraient réagi Israël et ses soutiens occidentaux à une réussite arabe."?

Israël n'aurait pas réagi pour la simple raison que suite à une réussite du monde arabe ce pays aurait disparu!

Et je ne suis pas sûr du tout que ses "soutiens occidentaux" auraient fait différemment.

Après tout, le conflit aurait été réglé!

Anonyme a dit…

Nous savons quel est leur but funeste et qu'Israel doit toujours se montrer disposé a négocier sa fin ....
Absurde mais vrai...

trump