dimanche 9 février 2003

Faut il se méfier de Jacques Chirac ?

Mitterrand disait de Jacques CHIRAC qu’il est imprévisible. D’autres attestent de son attitude de girouette, qui donne raison au dernier qui parle. Pourtant, en ce qui concerne Israël et son peuple, il est d’une régularité exemplaire.

Lorsque l’on établit le bilan de ses décisions concernant le proche orient, depuis le début de ses mandats en tant que Premier ministre puis Président, on se pose indubitablement une interrogation:

Est il une menace pour Israël?

Sans conclure, pour autant, que son action politique a comme objectif l’affaiblissement d’Israël, ses postures, son inimitié, ses discours, ses choix politiques ou encore ses décisions, soulèvent l’inquiétude des israéliens, des diasporas juives et de leurs amis.

Les quelques exemples suivants confirmeront notre appréhension.

La vente de la centrale nucléaire Osirak à Sadam Hussein, “le De GAULE Irakien“ selon les Chiraquiens de l‘époque, fut empreinte d’une inconséquence totale, car l’idéologie de ce despote était connue, et nul n’ignorait sa soif de combattre l’existence d’Israël. Lui céder la maîtrise de l‘atome, établissait un risque que Menahem Begin refusa, en 1981, d’assumer.

Sa provocation, lors de son unique visite officielle en Israël, vis à vis de l’officier de police chargé de sa sécurité dans la vielle ville de Jérusalem pendant un bain de foule palestinien, illustre son peu de respect de l’autorité israélienne. Posée sur un ton fort peu courtois, la menace de son retour immédiat en France avait pour seule visée la dénonciation des “abus” du gouvernement Israélien, et de son Premier ministre Benjamin Netanyahou, dans les territoires “occupés”, qu’il considère comme palestinien.

La réception à l’Élysée du président Hafez el ASSAD, a octroyé de facto à la Syrie une étiquette de pays fréquentable. Bien qu’aucun changement important dans le pays fut signalé par la suite, le déplacement pour l’enterrement du dictateur, et le renouvellement d’une invitation à l’Élysée au successeur Bachar el Assad, consolident des relations avec l’occupant du Liban, qui annihile systématiquement toutes possibilités de paix dans la région, en encourageant les factions palestiniennes et/ou le Hezbollah à harceler Israël.

La convocation du Premier ministre Lionel Jospin, de retour d’une visite à l’université palestinienne de Birt zeit, en réaction à sa reconnaissance du Hezbollah en tant qu’association terroriste, puis l’exigence de la mise à l’écart de cette organisation de la liste noire européenne, ne peut qu’appesantir des relations entre Israël et la France, déjà tendues. La carence de réactions de la Présidence, quand l’ambassadeur Français en Grande Bretagne désigna Israël de “petit pays de m.....”, témoigne de l’acceptation implicite de cette déclaration, et le débat parmi les proches de l’Élysée d’une “parenthèse” à l’existence d’Israël renforce le trouble soulevé.

Le défaut d’appels pour une adhésion au club de la Francophonie, d’un pays qui compte près d’un million de francophones frise la ségrégation; mais puisqu’il s’agit d’Israël cela devient compréhensible, voire logique, au fil de cette lecture.

Les applaudissements du Président Français au discours du Président Émile Lahoud, lors du dernier sommet organisé au Pays des Cèdres, qui a comme objectif premier le rassemblement d’un maximum de peuples autour de la culture française, appelant à la destruction d’Israël nous laissent plus que perplexes.

Loin de dresser une liste exhaustive, ces quelques aperçus nous permettent d’exprimer une réflexion quant à l‘action du Président de la République Française.

Si l’on complète ce tableau, par ses inimités et accusations formelles quant à la responsabilité d’Ariel Sharon au déclenchement de l’Intifada armée, par son insistance lors du traité de Paris à pousser Yasser ARAFAT à l’intransigeance, par son engagement à prévenir la chute du régime Irakien (qui n‘aura aucun scrupule si une possibilité se présente d’inonder Israël de gaz chimiques ), et par son abstention lors du vote pour la présidence de la commission des droits de l’homme, la crainte de déplaisantes conséquences pour le peuple Israélien ne peut que s’accroître.

Le 21 Avril 2002 le peuple Français s’est trouvé devant un choix de société, avec pour futur président Jacques Chirac ou Jean Marie Le Pen.

Les juifs Français, comme le reste de la population a choisi, le 05 Mai 2002, comme toujours le camp de la démocratie.

Ils aspirent en échange, voir leur deuxième patrie bénéficier d’un rapprochement avec une France qui ne succombe pas à une politique insensée, car trop pro-arabe.

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