lundi 24 octobre 2005

A quoi sert R.S.F. ?

On connaît tous l’ONG Reporter Sans Frontière, présidée par Robert Ménard, qui a comme combat unique la liberté de la presse à travers la planète. Noble combat que nul, sauf à être considéré comme censeur, ne peut désavouer, voire combattre. Cependant, il est des luttes de progrès, qu’à trop étreindre, elles finissent par se pervertirent et donner des résultats contraires à toutes attentes conforment aux valeurs et aux droits de nos sociétés occidentales.

Il en est ainsi, faut il se le rappeler, du voyage à Beyrouth du Président de cette Ong, afin de soutenir la télévision du Hezbollah Al-Manar dans son désir d’émettre LIBREMENT son programme antisémite sur la fréquence européenne. Que cette Ong fut la seule association occidentale à faire le déplacement n’embarrassa guère, semble t-il, sa direction et encore moins les militants.

Il en est ainsi, encore, de la liste de « Prédateurs de la liberté de la presse » publiée sur son site Internet et où Ariel Sharon côtoyait que de la ‘’bonne compagnie’’. Tels les dictateurs iranien, syrien et autre coréen.

Dans ces deux exemples n’est pourtant pas le plus absurde et dangereux.

Depuis quatre années, cette association publie un « Classement mondial de la liberté de la presse » en se basant sur les réponses, à un questionnaire pré-établi, de son réseau de 130 correspondants, mais aussi de journalistes, de chercheurs, de juristes, de militants des droits de l’homme ou d’organisations partenaires dans la défense de la liberté d’expression dispersées sur les cinq continents. Bref ! Un panel choisi d’intellectuels sensés nous informer, par leurs réponses supposées objectives, du niveau exact de liberté dans chaque contrée.

Et pourtant, chaque publication de ce ‘’baromètre’’ nous donne l’occasion de mesurer le degré d’idéologie nauséeuse qui dénature l’objet de cette Ong.

Il en est ainsi de celui de 2002, qui nous indiqua, contre toute attente, que la seule démocratie du Proche et du Moyen-Orient -Israël- ne méritait pas mieux que la 92e place des 139 pays sélectionnés. Il est vrai que le classement fut établi quelques mois après le « massacre de Djenine » que la presse -libre de toute rigueur-, dans son ensemble, s’empressa de dévoiler. Cependant, la surprise vint de la 82e place obtenue par l’Autorité palestinienne alors présidée par le Raïs défunt, « empoisonné » depuis, paraît il, par « l’entité sioniste ». Place qui laisse logiquement déduire que les clips vidéo et/ou les prêches d’Imams (parmi d’autres ), diffusés par la télévision d’état ‘’palestinienne’’, exprimant la haine du Juif et de l’Israélien, reflètent les choix de journalistes libres et indépendants de toutes pressions venant de plus haut…

LIBERTE de médire que les journalistes israéliens, dignes de ce métier, refusent d’acquérir, cela va sans dire.

Le classement de 2003, suite au ridicule de la classification de 2002, fut contraint de revoir la ‘’notation’’ d’Israël et de l’Autorité palestinienne. Ainsi ‘’l’attitude’’ des autorités israéliennes envers la presse fut scindée en deux fractions. La première concerna l’intérieur de la ligne d’armistice de 1949 qui obtint la 44e place, et la seconde -‘’observée’’ en Judée, Samarie et Gaza- mérita la 146e place, bien après des pays tels que le Soudan (alors en plein génocide du Darfour que la presse eut du mal à faire connaître), le Liban occupé par la dictature syrienne, ou encore le Zimbabwe redistribuant de force les terres agricoles labourées et appartenant depuis des lustres à les blancs natifs du pays. 146e place acquise ( probablement ) parce que les « Israéliens prennent plaisir à humilier les ‘’Palestiniens’’ », dixit un ‘’intellectuel’’ français palestinophile…

L’Autorité palestinienne, quant à elle, recula à la 130e place. Les yeux des ‘’observateurs’’ interrogés par RSF se sont, semble t-il, alors ouverts cette année là.

Le classement de 2005, quant à lui, met l’accent sur le recul de plusieurs démocraties occidentales. Israël, « suite à l’expulsion d’une journaliste française en juillet dernier ». Les Etats Unis, de par « l’incarcération de la reporter du New York Times, Judith Miller, et de mesures judiciaires qui mettent à mal la protection du secret des sources ». Le Canada qui « transforment les journalistes en ‘’auxiliaires de justice’’ ». Ou encore la France « par les perquisitions de locaux de médias, des gardes à vue de journalistes et la création de nouveaux délits de presse ».

La ‘’démocratie palestinienne’’, quant à elle se morfond à la 132e place (sur 167 pays) suite à l’enlèvement de quatre journalistes.

Classement 2005 qui prouve, si besoin était, que le journalisme selon RSF ne peut souffrir des lois écrites par les représentants du peuple, mais aussi des contraintes judiciaires que le commun des mortels est sensé respecter. Une liberté non négociable, exigée par une pression ‘’abusive’’ sur les élus, craintifs de se voir vilipendés à longueur de colonnes et perdre ainsi les suffrages de leurs électeurs et, donc, leurs emplois.

Attitude exécrable d’un ‘’quatrième pouvoir’’, qui se veut représenté par une Ong financée par les deniers publics et s’attribuant d’office une place de juge de nos consciences et des valeurs des Droits de l’Homme, surtout lorsqu’il s’agit de ‘’journalistes’’.

Pour être tout à fait honnête et complet, il faut reconnaître que RSF -à travers ce travail de notation annuel- affirme, en une ligne, ne pas réaliser un « indicateur de la qualité de la presse ».

Effectivement ! Il ne faut pas confondre la liberté de l’information et celle de l’endoctrinement.

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