mardi 30 novembre 2004

Lettre ouverte à Roger Cukierman

Lors du dernier dîner annuel du CRIF, vous aviez dénoncé -devant un parterre de Ministres du gouvernement actuel- la « collusion brune verte rouge », et donc l’antisémitisme ambiant touchant la communauté juive et mettant également à mal les valeurs régissant la société française. Vous, Nous avions eu droit -en la circonstance- à de ‘’beaux discours’’ de la part des plus hautes autorités de l’état nous promettant, la main sur le cœur, que la tête immonde de l’hydre lui sera coupé au plus tôt par les moyens juridiques que l’état ne tardera pas à s’octroyer.

Qu’en a t-il été ? Non seulement le nombre d’actes hostiles à l’égard de la communauté juive n’a point baissé, mais des déclarations de politique étrangère concernant le Proche- orient, du fait de leurs ambiguïtés, encouragèrent les « jeunes de banlieues » à persévérer dans la ‘’défense des victimes palestiniennes’’ sur le sol français.

C’est ainsi que l’on a pu voir cette année, sans être exhaustif, le Président de la République s’en prendre publiquement au Premier ministre Israélien pour avoir seulement conseiller aux Juifs de France d’envisager une émigration « aussitôt que possible ».

- Observer le nouveau Ministre des Affaires étrangères, dès sa prise de fonction, rendre en premier lieu hommage à Yasser Arafat à Ramallah plutôt qu’à la démocratie israélienne, puis y juger « indignes » les conditions de vie du Raïs, ‘’contraint’’ à une réclusion forcée par l’armée des Israéliens.

- Apercevoir, sur le sol républicain, les honneurs militaires français rendus à ce dernier, dont on sait tout le bien qu’il voulut aux Juifs ( Israéliens ou non ) de son vivant.

- Parcourir le certificat français du décès de ‘’l’empoisonné’’ confirmant, par un faux en écriture publique, sa naissance à Jérusalem.

- Et enfin, remarquer le conventionnement de la Chaîne télévisuelle Al-Manar ( appartenant au parti des fous D’Allah ) ainsi que l’autorisation pour une diffusion pleine et entière de leur combat pro-palestinien sur le sol de la République, mais aussi sur celui de l’Europe.

Des signes, nul n’en doutera, interprétés par ces « jeunes de banlieues » comme un clin d’œil pour de prochaines élections, et ignorant les exhortations à la prudence de la communauté juive et, en conséquence, les dangers la menaçant.

Voilà, Mr. Cukierman, la stricte réalité qui suivit votre constat réel de la situation dans les « Territoires perdus de la République », alors que c’est cette dernière qui se perd par la politique étrangère de nos représentants, et avec elle les valeurs démocratiques qui la composent.

Vous organisez en ce moment même une pétition contre la diffusion de la chaîne libanaise, et espérez un nombre de 100.000 signatures. Je doute fort, malheureusement, que vous les obteniez. Car, il nous faut le reconnaître, la communauté juive -seule, quasiment, à même de les apporter- est démobilisée puisque ayant le sentiment d’être exclue, dorénavant, de toute participation au devenir de leur patrie, voire poussée à la quitter.

En effet ! A ouïr le silence assourdissant de Jacques Chirac sur l’autorisation du CSA, les quelques 700.000 membres de la communauté juive ne peuvent qu’être conforter par la triste réalité du peu de considération dans laquelle ils sont maintenus, alors que tout à chacun a entendu, par ailleurs, l’appel présidentiel -s’élevant d’un sol étranger- à l’intention des ravisseurs et en faveur d’une libération rapide de nos deux concitoyens otages en Irak. Poids et mesures différents selon…

Il vous faut donc Mr. Cukierman, comme Président de l’organe politique représentatif de la communauté, signifier aux plus hautes autorités publiques du pays, qu’entant citoyens à part entière de la République nous ne resterons plus silencieux ou complices des travers de cette POLITIQUE mercantile chiraquienne.

Lors du prochain dîner annuel du CRIF, je ne saurais trop vous recommander de dénoncer fortement toutes ces chiraqueries qui mettent finalement la France en danger, et la communauté -au mieux- un pied sur le départ vers des cieux plus cléments.

Si vous vous refusez à cet éclat, vous n’aurait plus -de fait- l’autorité requise par les pouvoirs publics pour une dénonciation efficace des atteintes à nos personnes, nos biens mais aussi et surtout à nos valeurs, véritables garantes de la survie de la République.

Notre bien-être ainsi que la sauvegarde de la France -patrie des Droits de l’Homme-, croyez le, sont dorénavant à ce prix.

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