mardi 6 janvier 2004

La ‘’Route’’ d’Ariel Sharon

Lundi soir, au Palais de la culture de Tel-aviv, le Premier ministre Ariel Sharon a réaffirmé dans un discours -lors de la convention du parti Likoud et devant près de 3.000 membres- son soutien au plan international « la carte routière » seul, selon lui, susceptible de conduire à la paix et à la sécurité.

Tout en appelant l’Autorité Palestinienne à procéder à des réformes démocratiques et à mettre fin au terrorisme et aux incitations à la violence, il énonça sous les applaudissements de ses partisans et les slogans assassins de ses adversaires politiques -minoritaires au sein du parti- qu’Israël « remplira tous ses engagements et permettra la création d’un Etat palestinien ».

Il se vérifie donc de ce fait, que le Likoud -parti politique dont l’idéologie a toujours été le ‘’Grand Israël’’- en vient à admettre l’évidence d’une séparation d’avec les ‘’Palestiniens’’ et la création de leur état, la ‘’Palestine’’ comme le souhaite la très grande majorité du peuple israélien.

Ce qui demande à terme, le démantèlement d’un grand nombre de localités juives implantées dans les ‘’territoires disputés’’ et l’expulsion de leurs habitants qui « devront, comme tous les citoyens de ce pays, respecter la loi et obéir au gouvernement ainsi qu’aux forces de sécurité ».

Ainsi, tel que défini par la « carte routière », les directives à la charge d’Israël de la phase 1 sont en passe de se réaliser, ou tout au moins empruntent la voie et Ariel Sharon, sauf à se désavouer et porter atteinte au crédit de sa parole (ou être démis, ce qui paraît encore moins probable) ne peut plus faire marche arrière.

Israël s’apprête à avoir sous peu un nouveau voisin.

Qu’en est il de la partie adverse ?

Nabil Abou Roudeina, principal conseiller du reclus de Ramallah Yasser Arafat, dans une première réaction palestinienne à l’allocution d’Ariel Sharon a rejeté « l'idée d'un Etat palestinien aux frontières temporaires, et a exigé la stricte application de la ‘’feuille de route’’, ainsi que celle des résolutions de l'ONU exigeant le retrait des territoires occupés depuis juin 1967».

Il semblerait donc, par cette approche de l’Autorité palestinienne, que les frontières soient d’ors et déjà connus ainsi que la superficie de l’état de ‘’Palestine’’ en devenir, bien qu’aucun accord n’ait jamais été signé sur les limites géographiques et que nulle résolution onusienne exige la restitution de la TOTALITE des territoires occupés suite à la guerre des six jours.

Seule l’exigence d’une « stricte application de la ‘’feuille de route’’ » réclamée à cor et à cri par tous les ‘’dignitaires palestiniens’’ rejoint la position actuelle du gouvernement israélien et laisse entendre que les ‘’Palestiniens’’ sont sur le chemin d’une concrétisation de leurs obligations de cette même phase 1.

Qu’en est il réellement ?

Ont ils déclaré « clairement la cessation des actes de violence et de terrorisme », fait des « efforts visibles » pour empêcher toutes actions d’individus et de groupes « qui préparent et lancent de violentes attaques contre des Israéliens en quelque lieu que ce soit et en vue de les arrêter », reconstitué et recentré les services de sécurités de l'Autorité palestinienne, démantelé « l'infrastructure et les moyens des terroristes », et obligé les Etats arabes, partenaires dans ce combat anti-israélien, a cessé tout financement et soutien à « des groupes qui encouragent et qui commettent des actes de violence et de terrorisme » ?

Bien sûr que non.

Ainsi, faute d’aménager la paix à deux, main dans la main, Israël se prépare -par nécessité- a se déconnecté « physiquement et psychologiquement des Palestiniens jusqu'à ce qu'ils trouvent leur voie ».

Le plan de désengagement unilatéral, proclamé par Ariel Sharon, est en conséquence en passe de se matérialiser et à contraindre les ‘’Palestiniens’’ à se retrouver face à eux mêmes, sans autres armes que le dialogue et la reconnaissance d’Israël, état Juif.

Ainsi, dans quelques années et après que les ardeurs meurtrières d’une grande partie de ce peuple se soient éteintes faute de succès, une négociation s’engagera de facto et amènera une PAIX définitive.

On comprend mieux maintenant, l’obstination des ‘’responsables palestiniens’’ à requérir la démolition de la clôture de sécurité, véritable danger à leurs desseins

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