samedi 3 décembre 2005

Un mal incurable français

Il semblerait, que la cinquième république française souffre, depuis toujours, d’un trouble qui semble incurable. Un mal nommé, de nos jours, désinformation et mal-information qui transforme le débat démocratique en une pensée unique partagée par les différentes forces vives du pays.

Déjà, sous la présidence du Général De Gaule, existaient la fonction du ministre de l’information mais aussi celle de ‘’braves’’ journalistes qui, lors des conférences de presse, posaient les bonnes questions qui ne fâchaient guère. Malgré la libéralisation des fréquences et la multiplication des médias, décidées par François Mitterrand dès 1981, il est facile de nos jours, ( bien que sérieusement contesté ) de constater que, tous médias confondus, la pensée unique bat son plein et réduit le débat public à sa plus simple expression. Cette liberté tant attendue, alors, est dévoyée à tel point que les Français -lors d’un sondage européen- purent affirmer, à près de 60%, qu’Israël est la principale menace pour la paix mondiale. Pays pourtant largement reconnu pour la grande qualité de sa démocratie et sa défense des valeurs des Droits de l’Homme mais, cependant, précédant dans ce sondage des pays comme l’Iran ou la Corée du Nord, théocratie et dictature communiste en quête d’armements nucléaires.

Résultat obtenu sur des sondés abreuvés quotidiennement d’images télévisuelles, d’articles et de dossiers explicitant, dans la très grande majorité des médias, le conflit israélo-arabo-musulman d’une manière manichéenne où la soldatesque israélienne ‘’emprisonne, martyrise et assassine le peuple palestinien’’ et où le pouvoir juif égale le troisième Reich dans sa bestialité

Si les médias français se défendent de toutes critiques concernant leur flagrant parti pris, et n’hésitent pas à accuser les soutiens d’Israël de mauvaise foi, il est aisé -à quiconque le souhaite- de vérifier que les ‘’Palestiniens’’ bénéficient, par contre, d’un traitement particulier de la part de cette presse hexagonale. Il est en effet difficile, voire impossible, de trouver dans ses colonnes une transcription régulière de la corruption des dirigeants du ‘’peuple palestinien’’, de leur double langage politique, de leur justice expéditive, de leur éducation scolaire ignorant l’Etat d’Israël et ses droits, de leurs prêches religieux appelant à la libération de la ‘’Palestine’’ du nord au sud et du Jourdain à la Mer Méditerranée ou, encore et sans exhaustivité, les clips musicaux télévisuels glorifiant les « martyrs » meurtriers d’innocents israéliens vaquant à leurs occupations.

En revanche, les faits israéliens sont analysés et disséqués à la loupe grossissante, quand ils ne sont pas tronqués et transformés dans l’objectif de calomnier. Pour en être persuadé, il suffit de se remémorer quelques abus devenus célèbres depuis « la Guerre d’Oslo » appelée l’Intifada Al-Aqsa par le milieu journalistique français.

A commencer par l'allégation, par la rédaction de France 2, de ‘’l’assassinat’’ sadique, le 30 septembre 2000, de l’enfant ‘’palestinien’’ Mohamed Al-Dura par les soldats israéliens sans avoir d’autre preuve réelle que le témoignage visuel de leur caméraman, lui-même ‘’palestinien’’. Affirmation encore soutenue de nos jours, bien que les rushes -ayant servi à l’accusation- restent soigneusement cachés des téléspectateurs, absolument convaincus de ce ‘’meurtre’’ virtuel.

On peut aussi se souvenir de cette photo d’un soldat, matraque à la main et hurlant, se dirigeant d’un pas alerte en direction d’un civil, assis au sol, au visage ensanglanté, victime -selon la légende du quotidien Libération- de la barbarie israélienne. L’enquête de journalistes étrangers scrupuleux démontra, alors, que le soldat israélien était un druze accourant au secours d’un étudiant juif américain victime de la barbarie ‘’palestinienne’’. Enquête qui sombra dans les profondeurs de l’oubli et laissa le lectorat de ce quotidien dans la quasi ignorance du mensonge écrit.

Et pour compléter ce petit panel très succinct, on retiendra aussi la condamnation pour antisémitisme du quotidien Le Monde suite à la publication d’un pamphlet de trois intellectuels, très en vogue dans les salles des rédactions parisiennes, affirmant « que les Juifs prennent plaisir à humilier les Palestiniens ». Opinion largement justifiée, on en conviendra, par les fausses accusations précédentes de ‘’meurtre’’ et de ‘’sauvagerie’’ israélienne.

Par cette critique permanente, arbitraire et sans appel, on cherche vainement les raisons logiques de la détestation quasi unanime de ce petit pays de six millions d’âmes juives et d’environ 20.000 km². Raisons qui ne s’expliquent absolument pas rationnellement, sauf à y rattacher des intérêts particuliers et/ou politiques.

La première cause de cette haine est, bien sûr, l’antisémitisme dissimulé derrière le paravent de l’antisionisme. Fléau éternel n’épargnant nul milieu, y compris celui des journalistes, pourtant, réputés être des intellectuels. Alain Ménargues en est une parfaite illustration. Mais se contenter de cette raison serait faire fi de la réaction rapide de ses collègues, réclamant, suite à ses délires, son départ urgent de la station de radio à laquelle il collaborait.

Une autre raison explicative est l’idéologie des extrêmes, de droite comme de gauche, qui fut à l’origine de bien des malheurs de la planète. Mais il serait difficile de reprocher cette haine doctrinal -constatée en leur sein à l’encontre d’un état qui défend ( par la force si nécessaire ) sa culture, ses frontières et son drapeau- à des journaux centristes n’hésitant pas à faire valoir ces mêmes valeurs pour leur pays.

Un troisième prétexte à cette diabolisation permanente serait la quête du lectorat arabo-musulman, nettement plus important en nombre que celui de la communauté juive. Mais si l’argent est une composante importante pour les médias, cette cause se vérifie uniquement pour les médias audio-visuels. Les journaux, quant à eux, ne peuvent compter augmenter leur tirage dans cette population préférant, plutôt, une information facile et immédiate que celle obtenue par un effort de lectures et de compréhensions.

Si ces trois raisons se complètent pour donner une explication logique à la haine d’Israël, il en est une autre qui fédère quasiment tous les médias audio-visuels et écrits. Celle de l’argent des contribuables distribué sous la forme de redevances, d’aides ( maquillées ou non ) et/ou de commandes de l’état aux grands groupes possédant les médias privés.

Le choix entre une probité intellectuelle et un renflouement des caisses, souvent vides, explique, alors, le peu d’empressements des journalistes à réprouver la politique étrangère du Président de la République Française. Une politique, continuatrice des présidences précédentes, qui l’a aperçu se prétendre donneur de leçons de morale, mais aussi juge et parti dans la condamnation perpétuelle de ce petit « pays dominateur et sûr de lui » dans sa guerre de légitime défense. Réprobation annonciatrice d’une aggravation d’une politique arabe de la France frôlant, à plusieurs fois, l’incident diplomatique entre ces deux pays, pourtant appartenant tous les deux au camp occidental.

Il y a donc plusieurs ‘’bonnes’’ raisons journalistiques de vilipender l’Etat d’Israël. Des raisons mercantiles très souvent conjuguées à des raisons idéologiques. Toutes cadrant parfaitement avec la politique pro-arabe, souvent abjecte, de l’Etat français. Il est donc difficile aujourd’hui, et plus encore demain, de trouver des médias indépendants préférant informer que distiller une propagande nauséeuse. Ce qui préfigure d’un mal être français s'accroissant.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il me semble que ce mal est bien plus ancien, à voir l'antisémitisme de la fin du 19ème siècle, et la manipulation médiatique subie, qui a mené à de multiples horreurs, fommentant de nombreux troubles en Algérie par exemple, jusqu'à la porte ouverte à l'abomination de la Shoah un siècle plus tard

Anonyme a dit…

Il me semble que la France soit d'abord une république avant d'être une démocratie. En France, c'est l'administration qui décide de tout, qui fait le bien de ses administrés. Dans une démocratie, c'est le peuple qui décide et l'administration qui exécute. Je schématise, bien sûr.
Mais quand tous les hommes politiques sont issus de la haute administration, il n'y a guère d'espoir à avoir pour une libération de la démocratie.
Cela explique la pensée unique. De plus