lundi 19 avril 2004

Les dangers de la ''politique arabe''

Pour Jacques Chirac, le Droit international n’est souvent que le paravent de sa ligne politique. C’est ainsi que, dans le conflit israélo-arabe, la ligne de démarcation de l’armistice de 1949 se mute en ‘’FRONTIERE de 1967’’ ce qui lui permet, lors d’une conférence de presse à Alger le 15 avril dernier, d’affirmer que le retrait unilatéral d’Ariel Sharon « ne doit pas préjuger ce qu'il appartiendra aux parties de négocier et notamment en ce qui concerne les frontières » car « sur les frontières, je considère qu'il y a un droit international et que ce droit international doit être respecté ».

Et pour éviter toute méprise quant à sa ‘’pensée’’ politique, il affirme que « si l'on joue en fonction des circonstances et des hommes sur la stabilité internationale et les règles du droit international, c'est un précédent fâcheux, voire dangereux ».

On peut donc alléguer, sans se tromper, que son interprétation du Droit international sert son opposition au plan du Premier ministre israélien pour cause de ‘’politique arabe’’ de la France.

Par cette posture, et à lire entre les lignes, il est aisé de comprendre que le locataire de l’Elysée n’a jamais, dans le passé, cautionner de plans mettant en danger cette même ‘’politique arabe’’. Et que si d’aventure la proposition de Paix d’Ehud Barak -lors de Camp David en l’an 2000- ‘’préjugeait’’, alors unilatéralement, du devenir des frontières entre Israël et la ‘’Palestine’’ à naître, voire sa viabilité, la condamnation chiraquienne aurait suivi. Ce qui ne fut pas le cas et CONFIRME à posteriori que la « Guerre d’Oslo » déclenchée par Yasser Arafat ne peut se prévaloir de ces motifs.

Ces raisons démystifiées, on peut alléguer également, que nul analyste sérieux et digne de ce nom ne soutient que le partage du « Mont du temple » et de Jérusalem fut la pierre d’achoppement d’un traité de Paix juste et durable pour la région.

Alors quoi ? Quels causes ont poussé à la rupture des négociations entre Clinton, Barak et Arafat, puis au déclenchement de la « Guerre d’Oslo » ?

Le seul motif valable restant, et qui devient de plus en plus incontestable au fil des jours, n’est autre que l’exigence du « monde arabo-musulman » du ‘’droit de retour’’ de la descendance des réfugiés ‘’palestiniens’’ au sein même d’Israël.

Ce que tout fin diplomate concevra comme l’ERADICATION d’un Etat d’Israël légitimé non seulement par son histoire, la bible mais aussi par la résolution 181 du Droit international onusien revendiqué, singulièrement, par le Président de la République Française.

Est-il loisible, alors, d’imaginer que ce dernier ignore l’objectif final avoué de l’Autorité palestinienne ? Ou faut il accuser la France, ainsi que d’autres Démocraties -européennes particulièrement-, de complicité dans ce combat contraire à tous les principes des Droits de l’Homme mais, oh combien, bénéfique au commerce avec le monde arabe ?

Comment interpréter le silence de Jacques Chirac, comprendre son soutien permanent au Président ‘’palestinien’’ élu-démocratiquement-à-vie, ou expliquer ses condamnations constantes de la légitime défense israélienne ?

Comment expliquer encore sa caution à Y. Beilin, A. Burg et A. Mitzna, premiers Israéliens à légaliser officiellement, par écrit dans leur ‘’Initiative de Genève’’, l’exigence palestinienne du droit au retour ?

A la lueur de ces questions, sa ‘’prophétisation’’ d’une parenthèse d’Israël dans l’histoire contemporaine éclaircit bien des points…

On est donc consterné, à posteriori, par cette politique -qui préjuge du droit, mais surtout de la volonté des Israéliens à disposer d’un état régi par leurs lois, culture ou religion- mais éclairé quant au hors jeu diplomatique français, et même européen ou russe, dans le dénouement de ce conflit.

La France, l’Europe et la Russie ne doivent pas changer de couleur politique mais revoir leurs priorités, sauf à rejeter leurs fondements démocratiques.

Israël sera, dans cette attente, leur seul juge. De sa décision dépendra leur participation au règlement de ce conflit et l’honneur qu’ils en recevront.

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