mercredi 18 février 2004

Stratégie israélienne.

Telle une boule dans un jeu de quilles, le plan de retrait unilatéral de Gaza envisagé par Ariel Sharon trouble quelque peu les manœuvres de l’Autorité Palestinienne -et de ses composantes politiques et/ou militaires qu’elles soient officielles ou non- mais aussi la diplomatie de quelques pays tiers.

Un plan que nul n’attendait de ce côté de l’échiquier et encore moins de celui qui ‘’déclencha’’ l’Intifada 2 comme l’ont certifié, et le confirment toujours, tant ‘’d’experts’’ internationaux.

Ainsi, le Hamas -dont on connaît ses ardeurs à la ‘’Guerre d’Oslo’’ et à l’éradication complète de l’état juif- envisage de clamer sa victoire sur Israël dès le dernier soldat partit, en distribuant aux familles des criminels contre l’humanité (auteurs de démocides et autres assassinats) ainsi qu’aux « victimes de Tsahal » -au titre de réparations- le butin abandonné par la ‘’fuite du vaincu’’, à savoir les biens des implantations récupérées.

De ce fait espère t-il sans doute, par cette promesse de partage, inciter de nouveaux shahids et shahidas à ‘’enrichir’’ leurs familles par leurs collaborations à la poursuite de sa besogne de mort et de destruction.

De son côté, Jibril Rajoub conseiller aux affaires de sécurité de l’AP auprès de Yasser Arafat, promet de « les combattre et de les empêcher de s’emparer de la bande de Gaza » (et du butin ?). Ce qui l’a incité à appeler à une « reprise immédiate des pourparlers de paix », à reconnaître que « Le seul règlement possible est un règlement politique » et « qu'Ariel Sharon était le seul à pouvoir conclure la paix avec les Palestiniens » (sic).

Par cette lamentable palinodie, espère t-il sans doute entraîner le Premier ministre israélien dans une négociation qui annulerait de facto ce retrait unilatéral et donc cette main mise du Hamas.

Par ailleurs, trois pays européens -la France, l’Allemagne et la Belgique- ont proposé, par la voix de leurs ministres des Affaires étrangères, le déploiement « d’une force d’interposition contrôlée par l’ONU » qui serait responsable de la sécurité dans la bande de Gaza dès le « démantèlement des colonies » et le retrait d’Israël.

Pour sa part, Dominique de Villepin a suggéré en sus la tenue d’une conférence internationale « pour marquer le passage d'une phase à une autre » et pour « que ces propositions puissent être des avancées dans le sens du processus de paix, dans le sens du respect de la feuille de route ».

Ainsi, comme on le constate, tout un chacun agit et propose selon ses propres intérêts et ambitions diplomatiques, en négligeant de considérer les intérêts et nécessités du partenaire israélien, pourtant central et essentiel à toutes initiatives concernant le conflit et ses conséquences.

On peut donc, d’ors et déjà, sans pour autant être dans les petits papiers d’Ariel Sharon ou de son gouvernement, ni lire dans le marc de café, affirmer que ce retrait UNILATERAL à venir se pliera à la seule STRATEGIE de son pays. A savoir : la suppression de l’arme de la terreur à l’encontre des Israéliens par le confinement des terroristes ‘’Palestiniens’’ en un territoire isolé, et l’obligation à l’AP de choisir la seule alternative lui restant : la NEGOCIATION.

Stratégie qui souligne d’autre part et avec force que, de victoires, le Hamas s’en passera. On imagine mal, en effet, celui que d’aucuns surnomment le ‘’bulldozer’’ laisser le Cheih Yacine et/ou ses semblables se pavaner au sein des implantations. Au mieux, Israël redistribuera les habitations à des ‘’Palestiniens’’ de son choix ou à l’AP si des progrès REELS vers la PAIX sont enregistrés, au pire elle les détruira.

Stratégie israélienne certifiant également, que les frontières terrestres, maritimes et aériennes de Gaza seront toujours surveillées par Tsahal aux fins d’éviter l’évolution de ce territoire en base arrière des fous d’Allah et de lui permettre d’intervenir à tout moment quand un quelconque péril se fera sentir. Exit donc la force d’interposition contrôlée par l’ONU, ce machin incapable -par exemple- d’assurer le calme à la frontière nord d’Israël ou d’empêcher les enlèvements de soldats ainsi que leurs meurtres.

Quant à la conférence internationale, éternellement ressassée par les ministres français se succédant au Quai d’Orsay, il est aisé d’affirmer qu’elle se programmera automatiquement lorsque les ‘’Palestiniens’’ se doteront d’une Autorité affirmant sans ambages le DROIT imprescriptible à Israël de vivre en tant qu’état JUIF dans des frontières SÛRES et RECONNUES internationalement. DROIT, bien entendu, inscrit dans la stratégie israélienne.

On peut donc légitimement affirmer, à l’aune de cette analyse, que ces différents faits et gestes ne montrent nullement un examen concret et réaliste de la situation proche-orientale présente et à venir ; ce qui autorise toutes suspicions quant aux propositions ‘’généreuses’’ des uns et des autres, exceptées bien sûr celles du Hamas que tout à chacun connaît.

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