vendredi 18 février 2011

Le Hamas en mauvaise posture

Salam Fayad, le Premier ministre ‘’palestinien’’, a déclaré depuis fort longtemps que l’année 2011 verrait l’indépendance de son pays, la ‘’Palestine’’. Pour cela il travaille à établir les institutions nécessaires à sa fondation et à le faire reconnaître, sinon par l’état d’Israël, au moins par la communauté internationale. Une reconnaissance qui aura du mal à se faire tant que les représentants de ces dites institutions n’auront pas la légitimité des urnes. D’autant plus au regard du vent de liberté qui souffle dans la région et exigée par les peuples ‘’frères’’.

L’intention de Mahmoud Abbas, contraint et forcé par la nécessité ainsi que l’environnement régional, est donc d’organiser des élections présidentielles et législatives avant septembre prochain. Mois où l’Onu tient son assemblée générale annuelle et où la reconnaissance officielle de la ‘’Palestine’’ par celle-ci sera probablement sollicitée, tant qu’à faire par ses représentants légitimes élus par le suffrage universel. Une élection rejetée par le Hamas, parti totalitaire ne reconnaissant le vote de l’électeur que lorsqu’il lui est acquis d’avance. Un scrutin dont il lui faut à tout prix empêcher sa tenue faute d’observer les nouveaux élus se targuer d’un soutien populaire qui lui fera alors défaut.

Par manque de nuisances extérieures contrecarrant cette décision démocratique -qu’il provoquera, recherchera et appuiera-, le Hamas se trouvera confronté alors à trois choix.

Le premier étant le refus de toute participation à cette élection et à son interdiction sur le territoire qu’il contrôle. Ainsi, seront mandatés lors de l’élection les seuls membres du Fatah, ou autres, et le Hamas sera reconnu comme anti-démocratique. Ce qui lui portera préjudice dans le futur aux yeux du peuple qu’il prétend représenter, voire incitera les Gazaouis à imiter les Egyptiens et Tunisiens.

Le deuxième choix serait de participer en Judée et Samarie, mais d’interdire toute élection dans la bande de Gaza. Ce qui semble impensable de prime abord, sauf si ses candidats se travestissent en candidats ‘’indépendants’’. Là encore, peu probable que la Présidence échappe à Mahmoud Abbas ou toute autre soutenu par le Fatah et l’Olp, et que la majorité de l’assemblée parlementaire devienne ‘’indépendante’’.

La dernière solution, seule réaliste, consiste à l’organisation de l’élection dans tout le territoire. Une élection surveillée de près par des observateurs neutres réclamés par les deux parties, a peu de chance de faire le jeu du Hamas et de le reconduire aux postes qu’il détient par la force actuellement suite à son coup d’état de 2007. Sauf, à démontrer qu’il a les moyens de succès face à «l’ennemi sioniste ». Telle la libération d’un millier de prisonniers obtenue par l’échange de Guilad Shalit et qui serait du meilleur effet quelques semaines avant l’élection.

Une carte que le Hamas sera contraint de jouer faute d’en avoir d’autres et un échange que le gouvernement israélien devra réaliser, sans pour autant compromettre la sécurité du pays, afin de mettre fin au calvaire du soldat et de sa famille. Quitte à ce que cela semble favoriser le Hamas dans les élections à venir.

Dans ce jeu de dupe qui ne verra pas pour autant venir la paix ou sa reconnaissance en tant qu’état du peuple juif, Israël aura au moins finalement récupéré son soldat.

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