Les dispositions du parti socialiste français, sur le conflit proche oriental, sont elles dues à une fine analyse politique de son environnement direct ou plutôt à une décadence des valeurs qui ont fait, un temps, la grandeur de ce mouvement ? Ou les deux à la fois ?
A considérer le passé récent, à savoir depuis le déclenchement de la « Guerre d’Oslo » par Yasser Arafat jusqu’à nos jours, il convient de s’interroger sur cette ligne de conduite qui a, à plusieurs reprises, franchi les limites de l’irrationnel.
Il y a eu au début, sans que cette liste soit exhaustive, ce ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrines, qui comprenait la réaction des « jeunes de banlieues » face aux ‘’exactions’’ de l’armée israélienne lorsque la communauté juive s’inquiétait du renouveau de l’antisémitisme ( hostilité contre les Juifs ) en France. Puis, toujours de sa part, une condamnation ferme d’un massacre imaginaire de ‘’Palestiniens’’ à Djénine.
Il y a eu aussi cette interdiction de Lionel Jospin, faite aux ministres de son gouvernement, de descendre le 07 avril 2002 manifester contre l’antisémitisme pour cause de floraisons de drapeaux bleu et blanc frappés de l’étoile de David.
Il y eu encore cette pétition des « Socialistes pour une paix juste et durable au Proche-orient » appelant à une « solution juste et négociée du droit au retour des réfugiés palestiniens de 1948 et 1967, et à une citoyenneté pleine et entière des Arabes palestiniens de nationalité israélienne (20 % des Israéliens) » mais dénonçant également « les forces opposées à la paix, qu’elles soient au gouvernement, comme en Israël, ou dans l’opposition à l’Autorité palestinienne, comme en Palestine ».
Bien que surprenant tout démocrate soucieux de justice mais surtout de vérité, ce texte fut signé par quelques activistes célèbres tels Pierre Joxe, Paul Quillés, Martine Aubry, Michel Delebarre, Yvette Roudy, Jean-Luc Mélenchon, Jean Auroux, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Michel Rocard, pour ne citer que les plus connus.
Il y eu, à la tribune de l’assemblée parlementaire lors d’un débat sur la guerre en Irak, un François Hollande s’étonnant du régime politique différencié appliqué à Israël alors ‘’occupant’’ la ‘’Palestine’’ et de nombreuses fois ‘’condamné’’ par l’Onu.
Il y eu, dans Libération, une chronique de Paul Quillés affirmant que « l’accord de Genève » ouvrirait « aussi la voie au règlement des multiples conflits (…) Car tant que cette paix ne sera pas conclue, les recruteurs du terrorisme trouveront un argumentaire facile et efficace dans le refus de reconnaître aux Palestiniens le droit de vivre dans leur Etat, dans la situation de misère et de chômage où le conflit les place et dans le cycle interminable des attentats et de la riposte militaire ».
Les égorgés du Pakistan, d’Irak ou encore d’Arabie saoudite témoignent (entre autre) d'outre tombe du niveau de réflexion politique de ce socialiste qui n’hésite pas, pour autant, à réclamer de l’UE la saisie du Conseil de Sécurité pour « une légitimation onusienne de « l’Initiative de Genève » aux fins d’établir « un mandat international dans les frontières attribuées par l'accord de Genève au futur Etat palestinien en vue d'y déployer rapidement une force d'interposition crédible (…) et de mettre sur pied dans ce but une conférence internationale chargée d'élaborer (…) un règlement de paix sur la base des clauses de l'accord de Genève ».
Qui demande l’avis des Israéliens ?
Il y eu ce texte du Bureau National du PS qui « dénonce en particulier la construction du ‘’mur’’ de séparation qui aggrave les conditions de vie des Palestiniens et compromet toute possibilité de construire un Etat palestinien viable » ainsi que « les incursions meurtrières et ciblées menées par le gouvernement d'Ariel Sharon, ainsi que la paupérisation et les humiliations qui découlent de l'occupation militaire au quotidien ». Un ‘’mur’’, ça aggrave, ça compromet, mais selon les socialistes ça ne protège pas les Juifs contre les nazislamikazes.
Il y eu ce refus de candidature à la députation européenne de l’Eurodéputé socialiste sortant, François Zimeray, pour cause de recherche de vérités et de justices sur l’attitude arafatienne et donc, à contrario, de réhabilitation du combat de la démocratie israélienne et des droits de son peuple à une pleine autodétermination dans la jouissance de ses lois, culture et religion.
Par ces quelques petits rappels, il est possible -à tout fin observateur- de découvrir la progression de la pensée socialiste et de s'émouvoir de ses objectifs. Ce parti suit il le mouvement ambiant largement antisioniste ( ce qui serait peu flatteur pour une formation ayant une prétention à diriger le pays) ? l’amplifie t-il ? ou le précède t-il ? A lire, et relire, minutieusement le compte rendu du discours en Egypte -devant des intellectuels musulmans- de Michel Rocard, membre influent du parti, les doutes s'effacent devant l’affirmation catégorique d’une stratégie politique de ce parti à l’encontre d’Israël. Ce petit pays devient de trop dans l’horizon de ces individus. Le vacarme, fondé sur l'allégation d’une « erreur historique » au sujet de la création d’Israël, parvenu aux oreilles de l’intéressé -mais aussi à celles du Bureau National- n’a pas été tempéré, à l’heure actuelle, par un quelconque démenti ou une désapprobation.
Ainsi, par étape, s’installe rue de Solferino une doctrine consolidant les responsabilités d’Israël dans la situation conflictuelle proche-orientale mais aussi planétaire et, par voie de conséquence, l’implication de ses soutiens, à savoir surtout les communautés juives de la diaspora.
Par cette analyse, il est devient également urgent d’interroger les caciques de ce parti quant au sérieux de leur combat contre l’antisémitisme en France. Faut il rappeler, à charge d’accusation, leur négation de ce phénomène lorsqu’ils étaient au pouvoir, puis que le 16 mai 2004, lors de la « marche contre l’antisémitisme » organisée par SOS Racisme, le PS cependant en tête du cortège la manifestation n’a réuni -au mieux et selon les organisateurs- que 25.000 personnes.
Est ce là tout son potentiel ou plutôt l’un des résultats de son positionnement idéologique ? A ce parti de nous répondre et notamment par des actes qui lui permettront de récupérer sa grandeur passée.
Mais faut il encore les attendre ?
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