mardi 2 décembre 2003

Oslo bis

Nous voilà inondés, submergés, étouffés par les éditoriaux, rubriques et diverses chroniques des médias, relatif à la ‘’Paix de…’’ pardon « l’Initiative de Genève » concernant le conflit israélo-arabe. Rare sont ceux exposant le peu de légitimité des signataires mais tous, ou presque, nous affirme de cette possibilité de changer le cours des choses. Alléluia.

A lire le texte de cette ‘’initiative’’, on peut franchement s’interroger sur ses éventuels apports bénéfiques à la situation actuelle. Qu’en est il exactement ?

Cet accord « met fin à l’ère du conflit ». Bien que cette évidence paraissait résulter des accords d’Oslo de 1993, le Hamas, Djihad islamique, Brigades et autres associations terroristes seront ils en harmonie avec ce projet-ci ???

« Les deux parties rejettent le terrorisme et la violence sous toutes leurs formes et poursuivront des politiques conformes à ces principes », « les deux Etats font voter des lois contre l'irrédentisme, le racisme, le terrorisme et la violence, et les ‘’appliquent vigoureusement‘’». L'état de ‘’Palestine’’ sera « démilitarisé, avec une force de sécurité importante ».

Peut on croire, ou faut il naïvement espérer, que les signataires palestiniens d’un accord de paix définitif disposeront d’une volonté réelle et des moyens efficaces pour mettre en œuvre ces nobles décisions et l’élimination totale des groupes ci-dessus nommés ? Quel nouveau crédit accorder à ceux qui ont refusé en l’an 2000 ce qu’ils semblent vouloir accepter aujourd’hui ? Bien qu’une force multinationale sera créée pour garantir l'application de l'accord, est il rationnel de remettre la sécurité d’Israël entre des mains étrangères qui se sont, si souvent, montrées hostiles à son égard ?

Reconnaissance réciproque :

« Israël reconnaît un Etat palestinien (Palestine) qui reconnaîtra Israël. Les deux parties reconnaissent ces Etats comme les patries des deux peuples ». A quel alinéa est mentionné la spécificité vitale d’Israël à être un état JUIF et sa légitimité historique, seules garanties de la pérennité du pays et de la sécurité du peuple juif à travers le monde ? Le flou complet à ces sujets est entretenu.

« Colonies » :

« Les colons habitant les territoires sous souveraineté palestinienne seront réinstallés en Israël. Bâtiments et infrastructures seront remis intacts à l'état palestinien ». Près de 230 000 résidents des implantations seront donc évacués d’un futur état qui ambitionnera à être en paix avec son voisin à la condition expresse qu’il soit sans juifs. Quelles relations pourront se construire à l’aune de cette exigence ?

Le Mont du Temple :

A la fin d’une période de transition, le ‘’Haram al-Charif’’ ou le « noble sanctuaire » du Dôme du Rocher et de la mosquée d’Al-Aqsa ‘’réintègre’’ l’islam et devient palestinien. Les Juifs y seront admis sous condition de ne pas prier en ce lieu ( pourtant emplacement des temples de Salomon et d’Hérode) et qu’ils «ne dérangent pas le culte et le décorum déterminés par le Waqf » l’autorité religieuse musulmane. Les Israéliens garderont cependant la souveraineté sur le mur des Lamentations. (NDLR: Mais pour y arriver il faudra passer un poste de contrôle palestinien).

Exit la raison originelle du retour à Sion des juifs de la diaspora, et la légitimité du renouveau d’Israël. Bienvenue la sacralisation officielle du troisième lieu saint de l’islam, cependant jamais cité dans le Coran. Quel gouvernement responsable israélien oserait brader le patrimoine religieux et culturel juif ? Sauf à vouloir perpétuer le conflit, seule au minimum une co-administration sur le Mont du Temple est concevable, tout comme sur les autres lieux important du Judaïsme, situés dans la nouvelle ‘’Palestine’’.

Les ‘’réfugiés’’ :

Bien que les ‘’réfugiés Palestiniens’’ soient la résultante de la volonté de l’ensemble du « monde arabe », voilà le peule israélien contraint de négocier un accord mutuel sur cette question. Selon « l’Initiative de Genève » ces ‘’réfugiés ‘’ pourront choisir entre quatre option : « retour dans l'Etat de Palestine, rester dans les pays où ils se trouvent, s'installer dans un pays tiers suivant les quotas fixés par ces pays, installation en Israël ».

Il est donc inscrit, noir sur blanc, un ‘’droit de retour’’ soumit il est vrai « à la totale discrétion souveraine d'Israël ». Yossi Beilin, qui se voit en charge du gouvernement lors de l’application de cette initiative, annonce trente mille retours maximum. Sur quelle base fonde t-il son estimation ? Peut on concevoir un refus total israélien sans craindre un retour à la case de départ ? Pourquoi avoir choisi des formules alambiquées, forcément sources de déconvenues ??? Excepté, peut être (sic), à imaginer un coup tordu des négociateurs palestiniens et un idéalisme navrant de la part des médiateurs israéliens pourtant expérimentés par la « Guerre d’Oslo ».

Il est à noter par ailleurs, que les ‘’réfugiés’’ juifs des pays arabes étant intégrés dans leurs nouveaux pays d’accueil, les signataires israéliens n’ont pas jugés utile d’ouvrir le débat de leur dédommagements.

Comme le démontrent ces quelques points relevés de « l’Initiative de Genève » l’intérêt d’Israël et du peuple juif est bradé. Si l’option de deux états pour deux peuples reste LA solution, il reste aux palestiniens d’avancer le plus rapidement sur le chemin de la reconnaissance TOTALE d’Israël. A ce stade, il n’auront alors pas de meilleurs alliés pour la création de leur état indépendant.

Pour cause de cette carence dans cette initiative, ils excuseront mon absence de Genève.

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