dimanche 31 août 2003

Douce France…

Dominique de Villepin, le Ministre des Affaires étrangères, a au nom de la FRANCE -comme ambition dévoilée lors du discours d'ouverture de la onzième conférence des Ambassadeurs -, ni plus ni moins qu'un devoir d'action et d'innovation pour bâtir un nouveau monde et y fonder un nouvel ordre basé sur la responsabilité collective et la démocratie mondiale.

Dans l'attente et la mise en œuvre de ce nouveau monde le ministre a réclamé de la part de son public une minute de silence en hommage à Sergio Vieira de Mello -Ambassadeur de l'ONU en Irak- et à tous ceux qui ont péri dans l'attentat de Bagdad pour leur dévouement au service de la paix, ainsi qu'à la mémoire des deux soldats tués en côte d'Ivoire.

Il aurait pu, bien que cela soit une affaire étrangère à son ministère, y associer les 13632 victimes françaises, décédées par déshydratation dûe à la canicule du mois d'août et surtout pour causes d'indifférence et d'imprévoyance de la part du gouvernement et de la société. Afin de bien mesurer l'ampleur de cette catastrophe humanitaire, il serait bon de projeter le chiffre désolant des victimes de l'Intifada armée, soit environ 3600 en 35 mois, pour imaginer le désastre français, pays en paix et 4ème ou 5ème puissance mondiale. Catastrophe, qui aurait été évité par une présence physique journalière et momentanée, un verre d'eau et une certaine pénombre.

Oui mais voilà ! Où se trouvait l'état ? Où était le Président Français pour lancer l'alerte et rappeler chacun à son devoir ? Un président qui n'a pas jugé utile d'abréger ses vacances au Canada afin de se recueillir ( ne serait ce que pour la photo) devant ces cercueils non inhumés et non réclamés.

Où était le monde politique ? Le gouvernement, les députés, les sénateurs, les maires, etc. La droite, la gauche, ou mêmes les extrêmes si rapides à condamner les gouvernants ?

Où était le monde associatif ?

Médecins du Monde et Médecins sans Frontières si prompts à secourir la misère de la planète et oublieux de celle des occupants de leur mère patrie. Le MRAP, occupé a rattraper des soit disant " extrémistes juifs et arabophobes ", et absent du combat contre le racisme anti-vieux et du développement de l'amitié entre générations. La FIDH, absorbé par les conditions de détentions des prisonniers Palestiniens ( accusés- ou complices- de crimes contre l'humanité envers le peuple israélien), ou par les migrants clandestins, devenus illégalement ''esclaves forcés'' de certains Israéliens (tout en ignorant soigneusement que ce fléau touche tous les pays industrialisés, notamment la France pays des ''DROITS de L'HOMME'').

Où était le monde médiatique, si diligent à condamner les ''effets pervers'' sur les Palestiniens d'un ''check point'' israélien, du ''mur de l'apartheid'', des ''assassinats ciblés'', des ''arbres déracinés'' etc. ''Effets pervers'' se situant à quelques 5000 Km de leurs bureaux parisiens.

Où étaient ils tous ce mois d'août 2003 ?

Imaginer, pour conclure, les réactions et les condamnations de toutes ces âmes sensibles (sic), si en première page du Yédihot arahonot ou du Maariv s'inscrit un jour d'un hiver rude : " 13632 Palestiniens (ou Arabes Israéliens) victimes du froid "

N'auront ils pas retrouvé, comme par miracle, leur voix ?

Douce France …a chanté Charles Trenet il y a quelques années.

Qu'est elle devenue ? Qu'en ont ils fait ?

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