mercredi 26 février 2003

Pour ou contre le veto Français?

Les États Unis, accompagnés des Britanniques et des Espagnols, ont déposé au conseil de sécurité de l'ONU, un texte de projet de résolution, indiquant explicitement les violations irakiennes.

En opposition, la France, l'Allemagne et la Russie ont indiqué leur préférence pour un mémorandum. En quoi l'évidence indiscutable que l'Irak a enfreint les résolutions de l'ONU, peut-elle encourager tant de polémiques ?

En quoi un délai supplémentaire, de quatre à cinq mois - après douze années de patience - changera-t-il notre perception de la vision que se fait Saddam Hussein à propos de l'autorité internationale ?

Bref ! Si ce texte est agréé, il notifiera une déclaration de guerre à Saddam Hussein. Pour qu'il soit voté, une majorité de neuf voix, sur les quinze membres, suffit. A l'aide de marchandages, avec les pays récalcitrants, Georges W. BUSH espère obtenir un blanc-seing des Nations Unies.

La Russie et la Chine, bien qu'opposées à cette volonté, n'useront pas de leurs prérogatives au sein du conseil, de gros intérêts financiers expliquant leurs positions.

Se posera alors la question pour la diplomatie française; emploiera-t-elle son droit de veto pour contrer l'Amérique dans sa détermination ?

La gauche, François Hollande en tête et combines politiques aidant, réclame que le Président de la République affirme son opposition. La droite, avec quelques voix dissonantes, s'y joint. Jean Pierre Raffarin, lors du débat sans vote organisé à l'assemblée parlementaire, à confirmé l'opposition à ce texte.

Jacques Chirac osera-t-il aller jusqu'au bout de sa logique, et risquer d'affaiblir les relations transatlantiques?

Déjà quelques députés UMP s'y opposent, tels Pierre Lellouche, Jacques Barrot, Claude Goasguen ou encore Axel Poniatowski.

Dans le cas d'abstention de la France, les satires fuseront sur la faiblesse d'une ex-puissance et ses prétentions à vouloir régenter le monde.

Dans la circonstance contraire, que deviendra la crédibilité de l'ONU, et quels droits domineront à l'avenir la collectivité internationale ?

Quelles valeurs auront les traités signés, si nul n'est tenu de les respecter ?

Quels états organiseront une "force de police mondiale", si les USA, et ses alliés, renoncent à user de leurs puissances, et à sacrifier la vie de leurs soldats?

Quelles solutions s'imposeront pour défendre et installer la démocratie et ses valeurs, à travers la planète ?

Si le Président des USA se plie à cette éventualité, je doute fort que quiconque désarme l'Irak, et que la paix dans cette région s'y déploie.

Cette position de la France, instruite par sa politique pro arabe, sa peur des attentats, de la réaction musulmane des banlieues et du choc des civilisations, accordera au tyran de Bagdad une immunité.

Faut-il que le Président de la République Française immole, par son geste, la relative paix mondiale ?

Jacques Chirac est face à un dilemme tragique. La sécurité mondiale, ou celle des dictateurs.

Pour ou contre le veto français ?

Moi, je suis contre. ET VOUS ?

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