mardi 25 mars 2008

La haine à l’état pur de Bruno Guigue

La moindre certitude que l’on peut affirmer sans se tromper, est l’affirmation que Bruno Guigue, ex sous-préfet de la ville de Saintes, n’aime guère Israël et ses soutiens. Dans une diatribe enflammée intitulée « Quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l’ONU » il pose ses vérités qui interpellent le bon sens. A tel point, que tout lecteur est en droit d’avoir à son égard plus que des soupçons d’un antisémitisme qui ne sied guère à tout fonctionnaire d’un état de droit.

Les phrases ci-dessous sorties de son pamphlet confirment, pour le moins, la justification de son exclusion du corps préfectoral par sa hiérarchie.

 « Louise Arbour portait le voile à Téhéran, soit. Mais aurait-elle pu, en Israël, organiser une réunion pendant le shabbat ? Les régimes religieux ont des exigences que n’ont pas les autres ».

Voici l’état d’Israël reconnu comme une théocratie équivalente à l’Iran à laquelle il ne manque qu’une milice de la vertu. On peut plus que s’étonner qu’un homme de connaissances puisse affirmer que le régime parlementaire israélien est un « régime religieux ». Dans les faits, vérifiables par chacun, Israël s’identifie plus à l’état français qui interdit tous travaux le dimanche, jour du seigneur. Pour autant, il ne viendrait pas à l’esprit du sous-préfet d’amalgamer la France et la Perse. Quelle est donc SA raison d’un tel mensonge ?

 « Sans parler d’Israël, seul Etat au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles »

Bruno Guigue est diplômé de l’Ecole normale supérieure et de l’ENA. Sauf à déconsidérer ces écoles prestigieuses pour leurs enseignements, il serait impensable de lui attribuer le droit à l’erreur ou à une mauvaise interprétation d’un ordre du gouvernement israélien. Sauf à diffuser largement les références de cette assertion, les plus grands doutes quant à ses capacités d’analyses du conflit israélo-arabe seront légitimes tout comme ceux, plus problématiques, de son hostilité criante s’amenuiseront.

 « S’il avait appliqué la peine de mort aux civils palestiniens avec davantage de discernement depuis soixante ans, il n’aurait pas suscité un tel rejet de la part de ses voisins proches ou éloignés »

Bruno Guigue, par cette tournure de phrase, veut indiquer qu’Israël prend pour cibles volontairement les civils ‘’palestiniens’’. Il ne faut vraiment rien connaître des attitudes des soldats et de la culture du peuple israélien pour affirmer une telle contrevérité. Israël, depuis sa renaissance en 1948 et sauf le cas d’Adolphe Eichmann, n’a jamais institué la condamnation capitale comme châtiment suprême mais une peine de prison à perpétuité envers ceux reconnus judiciairement comme meurtriers. Affirmer, alors, qu’Israël s’en prend volontairement à des civils, forcément innocents, démontre seulement son animosité à l’égard d’une démocratie qui a l’éthique comme code de conduite, et illustre aussi un parti pris en faveur de criminels de guerre qui se réfugient dans les zones civiles pour assassiner, sans grandes craintes de représailles, des civils juifs innocents.

 « Car, analogie pour analogie, frappante est la ressemblance entre le Reich qui s’assied sur la SDN en 1933 et l’Etat hébreu qui bafoue le droit international depuis 1967 »

La comparaison entre le régime nazi, dont chacun sait tout le mal qu’il apporta au monde en douze années, et les différents gouvernements qui se sont succédés depuis 1967 à la tête de l’état israélien n’a de logique que la malveillance de plus en plus flagrante de Guigue. Toutes les résolutions contraignantes de l’Onu ont pour objectif d’obliger toutes les parties en conflit à arriver à la paix. Réclamer de l’état juif qu’il fasse sa part sans que pour autant la partie adverse se dirige vers la fin du conflit c’est, là encore, désirer nuire à Israël. Quant aux résolutions de l’assemblée générale de l’Onu, n’étant pas obligatoires, on peut légitimement s’interroger sur cette volonté d’astreindre Israël à obéir volontairement à cette majorité systématiquement hostile à ses intérêts !!!

 « Ils n’ont pas tort : le 29 février, le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilnaï a brandi la menace d’une « shoah » contre les Palestiniens avant de lancer à Gaza la sanglante opération qui fit 110 victimes palestiniennes en une semaine. Quitte à enfreindre un tabou religieux, l’Etat hébreu, manifestement, a franchi un cap sémantique avant de déchaîner sa puissance militaire : il est passé « de la parole à l’acte »

On ne le répétera jamais assez, catastrophe en hébreu se dit SHOAH. C’est donc une catastrophe que les ‘’Palestiniens’’ ont attiré sur eux suite à leurs innombrables tirs de missiles sur le sol israélien. Affirmer, alors, qu’Israël tente à organiser une SHOAH, un HOLOCAUSTE ‘’digne’’ des temps néfastes nazis, est pour le moins diffamant à l’égard d’un état qui possède de nombreux contre pouvoirs. Quant aux « 110 victimes palestiniennes », seul le diplomate congédié comme un malpropre refuse d’y soustraire le nombre de terroristes éliminés à cette occasion, pour ne pas être contraint, justement, à reconnaître une éthique israélienne dans son combat de légitime défense.

 « A propos de terrorisme, l’Etat d’Israël, qui plus est, peut se targuer d’un palmarès hors compétition. Les odieux attentats du 11 septembre 2001 ont fait dix fois moins de victimes que le siège de Beyrouth par Tsahal en 1982 »

Bruno Guigue amalgame intentionnellement deux situations différentes. Un état juif agressé de 1978 à 1982 (soit quatre années) depuis le Fatahland installé à sa frontière nord et qui a conduit à une guerre de légitime défense dénommée « Paix en Galilée », et une zone civile bouc émissaire de criminels de guerre au service d’une idéologie fascisante : l’islamo-nazisme. Faut-il vraiment sortir de hautes écoles pour comprendre que seule une haine chevillée au corps permet une telle comparaison ?

Ces quelques phrases, tirées d’un texte dont le sujet principal n’est pourtant pas Israël, affirment -sans le moindre doute- ce que peut être une hostilité envers un peuple, une race, une religion. Cela se qualifie comme étant de l’ANTISEMITISME. On est donc en droit d’exiger de l’état français plus qu’un renvoi du corps préfectoral. Un procès retentissant afin de prouver son combat contre cette plaie serait le bienvenu.

On peut espérer également que des Ongs françaises pro-israéliennes relèvent le défi et assignent Bruno Guigue en justice.

4 commentaires:

  1. Shalom.
    Je me présente, mon pseudonyme est Salam, parce que je suis musulman, mais mon identité civile est française, je suis un converti.

    J'ai souvent voulu participer au rapprochement religieux, et généralement au rapprochement des peuples, et ce en créant des liens solides d'amitié. J'ai des amis juifs, et ce sont vraiment de bons amis! Durant mon adolescence, j'ai été profondément bouleversé par ce qu'avait subi le peuple juif durant la seconde guerre mondiale, j'ai même écrit un poème sur l'horreur perpétuée par les hommes nommé dramatiquement "Zyklon B".

    Je suis un fervent admirateur de Léon Azkénazi, dit Manitou, et un lecteur assidu d'Annick de Souzenelle, mais je me vois contraint de vous dire que le fonctionnaire dont vous parlez n'est pas antisémite à cause de ces propos.
    Ramener toute critique d'Israël à de l'antisémitisme, c'est ne pas prendre compte du devoir de mémoire. Un État qui ne souffrirait pas de la critique des individus et les disqualifierait pour cela serait une tyrannie. Un peuple qui refuserait de reconnaitre l'évidence suivant laquelle il est aisé et regrettable de constater que les victimes deviennent souvent des bourreaux, qu'eux-même ne sont pas à l'abri d'accomplir ce qu'ils ont accompli. Je t'invite donc au dialogue, en paix. Je te propose de réaliser ce que Mohamed Sifaoui considère que le boycott du salon du livre n'a pas permis, à savoir un vrai débat concernant Israël.

    Lire ton site me permet d'estimer que tu soutiens le mouvement sioniste, ce mouvement que je condamne, sans racisme aucun, car une idéologie erronée n'est pas un signe d'infériorité raciale, cette idée même étant erronée.
    J'envisage donc d'entamer avec toi, à titre public mais personnel, des pour-parlés. Leur but: le débat d'idées.

    Shalom,
    Salam,
    Peace,
    Paix sur toi.

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  2. A Salam,

    Des conversations comme tu le souhaites s'apparente plutôt à vouloir me démontrer toute la justesse de ta cause et non pas à avoir un débat de bon sens.

    Une Preuve ? Relis ce que tu as écris:

    "tu soutiens le mouvement sioniste, ce mouvement que je condamne, sans racisme aucun, car une idéologie erronée"

    Le sionisme est le mouvement idéologique le plus ancien au monde. Car à chaque prière depuis près de 2.000 ans chaque juif récite le voeu de retourner à Sion, autrement dit en SON pays.

    Et toi tu oses venir me dire que tu condamnes notre souhait d'auto-détermination sur NOTRE terre....

    Quand tu admettras mes droits, alors nous pourrons converser sans retenue.

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  3. merci à Mr Bruno Guigue pour son courage et sa lucidité

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  4. Michèle,

    Je n'ai jamais imaginé, un seul instant, que Bruno Guigue est le seul antisémite. Vous en êtes un autre !

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