dimanche 2 avril 2006

La médiocrité d’Hubert Védrine

Sur le site du quotidien Libération, à la rubrique Rebonds, une chronique de l’ex-ministre des Affaires étrangères, Hubert Vedrine, a été publié sous le titre « De nouvelles chances après les législatives en Israël ». Loin de vouloir approfondir, puis répondre point par point à ce qu’il considère comme ‘’analyse’’, on peut relever aisément quelques invraisemblances qui stupéfieront tout observateur un tant soi peu sérieux et connaisseur du conflit.

Ainsi, selon cet ‘’analyste’’, la fin de la suprématie du Likoud « est un événement considérable et porteur d'espoir ». Car, pour ce ministre au chômage et en quête perpétuelle de reconnaissance publique, il suffisait pour ce parti « de dire que l'on ne négocierait jamais avec des terroristes », ou encore que « tout négociateur palestinien crédible, donc gênant, serait décrété terroriste » pour que tout soit verrouillé et ainsi « éviter toute rétrocession territoriale, et donc toute négociation ».

Tenir un tel raisonnement, c’est ne s’être jamais retrouvé, un seul jour de sa vie, face au drame que représente un individu impatient de faire partager la jouissance de 72 vierges pour ainsi comprendre le dilemme israélien.

Négliger de rappeler que Menahem Begin (z’’l) a signé la paix avec l’Egypte puis restitué la totalité du Sinaï, et qu’Ariel Sharon a évacué unilatéralement la bande de Gaza pour espérer, en retour, une négociation pour une paix définitive, est signe d’un parti pris discréditant l’auteur.

Omettre, par ailleurs, de retracer les conditions de l’élection de Benjamin Netanyaou en 1996 face à Shimon Pérès, nobélisé pour avoir négocié avec un partenaire refusant d’interrompre les meurtres d’Israéliens, est cracher sur le libre choix des électeurs israéliens et sur leur vœu de sécurité pleine et entière.

Mais cela est loin de gêner le rédacteur de cette triste chronique parue dans un quotidien dont la mauvaise réputation n’est plus à faire.

Autre cocasserie de la part de ce dernier. Dans le corps du texte, il redit tout le bien qu’il pense de la politique d’Itshak Rabin (z’’l). A savoir, le fait de poursuivre « le processus de paix comme s’il n’y avait pas de terrorisme ». Quelques lignes plus bas, il assure, et cela peut être compréhensible, que les ‘’Palestiniens’’ « (…) veulent être reconnus comme partenaires légitimes d'une vraie négociation », mais aussi que « C'est clairement impossible à obtenir à court terme » (sic).

Aucune explication ne viendra éclairer le lecteur sur cette dernière allégation péremptoire. N’est-ce pas là, tout simplement, une reconnaissance implicite, et involontaire, de l’impossibilité de négocier avec tout groupe terroriste ? Le Hamas, organisation reconnue comme terroriste, et aujourd’hui à la tête de l’Autorité palestinienne, serait il différend des autres associations ‘’palestiniennes’’ à vocation meurtrières à l’encontre des Israéliens ? Affirmer une différence, comme l’insinue par déduction dans son pamphlet notre thuriféraire de la cause anti-israélienne est stupide.

Autre de ses perles.

Après avoir reconnu « L'insuffisance de la lutte contre le terrorisme, l'incurie(et) la corruption » des ‘’Palestiniens’’ ( on se demande vraiment contre quoi d’autre luttait le Likoud !!! ), il leur recommande d’encourager « par leurs actes et leurs paroles, l'opinion israélienne à aller de l'avant » (re sic). Comment un peuple, qui n’a jamais su, pu ou voulu ( c’est au choix ) vivre aux côtés d’un Etat juif pourrait s’en tenir à ses recommandations ? D’autant plus depuis qu’il est dirigé par une organisation qui ne reconnaît pas la légitimité d’Israël !!!

Pour terminer sa diatribe, le fils du secrétaire particulier de Pétain ( paraît il ) s’interroge sur ce que « devraient faire les rares pays qui peuvent avoir de l'influence, Etats-Unis, France, Union européenne en tant que telle, Russie, voisins arabes ? »

Avez vous vu la France avoir une quelconque influence sur le cours du conflit depuis que le Général de Gaule a trahi Israël, ou lorsque Hubert fut Ministre des Affaires extérieures ?

Pour conclure, si les élections législatives du 28 mars « ont fait apparaître de nouvelles chances » pour la réalisation de la Paix en cette région, gageons, sans risque de se tromper, que l’auteur de la chronique contribue déjà à les effacer. Car « Mal nommer les choses ajoute au malheur du monde » (Albert Camus).

Et particulièrement au malheur du Proche-Orient.

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