vendredi 18 février 2005

Le Candide et le Journaleux

Bernard Abouaf, journaliste à Radio Shalom, a été mis en demeure ( ainsi que le président de la station Robert Assaraf ) -sous peine de voir le C.S.A. saisi- « d’apporter les preuves » de leur assertion avancée à l’antenne il y a quelques temps. A savoir : l’enfant palestinien Mohamed Al-Dura « EST MORT ». Affirmation dénonçant ainsi, indirectement, l’accusation de « mise en scène » affirmée par d’autres.

Pour répondre à cette injonction, et afin de confirmer ses dires, il s’est appuyé sur les documents que lui aurait fourni, alors, la directrice de l’information de France 2, Arlette Chabot. Notamment ( je cite de mémoire ) « quatre photos montrant le crâne de l’enfant défoncé ». Evidemment ! Face à cette évidence, de surcroît notifiée au micro avec assurance par ce journaliste, le fidèle et candide auditeur n’aura d’autres choix que de se féliciter du sérieux de sa station préférée du soir.

Sauf que, les accusations de mensonges contre Charles Enderlin lui restant gravées profondément en mémoire, le doute refuse de disparaître complètement. Alors le Candide lit, et relit tout ce qui a été écrit par d’autres à ce propos. Et particulièrement la chronique de deux Journalistes indépendants et de renom national -Denis Jeambar et Danièle Leconte- intitulée « Guet-apens dans la guerre des images », parue dans Le Figaro du 25 janvier 2005 et qui atteste, suite au visionnage des rushes détenus par France 2, que « (…) rien ne lui [ Charles Enderlin ndlr ] permet d'affirmer qu'il [ l’enfant ndlr] est vraiment mort ».

Sic et re sic. Voilà notre auditeur candide, de nouveau, plongé dans la totale confusion. Qui ment et qui dit la vérité ? Est il possible que des Journalistes de renom ne sachent pas qu’il est très difficile, sinon impossible, pour un enfant de vivre avec le « crâne défoncé » ? N’ont ils pas eu accès aux mêmes documents ? Bernard Abouaf a t-il été ‘’manipulé’’ par une chaîne qui refuse, publiquement, tout débat à ce sujet ?

Que de questions nouvelles sans réponses !

Le Candide, dont le doute le titille à nouveau de plus en plus, se remémore que Bernard Abouaf est, par contre, prêt « à discuter de la responsabilité de l’assassinat de cet enfant », alors que les deux célèbres Journalistes ci-dessus témoignent (comme beaucoup d’autres ), dans la même chronique, que rien n’indique « qu'il a été tué par des soldats israéliens. Tout, bien au contraire, à commencer par l'emplacement des uns et des autres sur le terrain, incriminerait plutôt une ou des balles palestiniennes ».

Il se souvient aussi, le Candide, que le philosophe français de renommée internationale, Alain Finkielkraut, a soutenu -dans l’émission quotidienne « Qui vive », animée par Ilana Cicurel sur RCJ- qu’« Il serait indispensable que France 2 s'explique jusqu'au bout sur cette affaire », alors que le journaliste vedette de sa ‘’radio préférée’’ est coi sur cette nécessité d’en débattre.

Tout comme il se tait sur le dépôt de plaintes contre X de la part de France 2, alors que les adresses des tenants de la thèse de « mise en scène » sont connues, parce que publiques. Plaintes qui ont la singulière particularité de prendre leur temps, voire de se voir définitivement classées.

Toutes choses, parmies d’autres, qui -somme toute- indiffèrent ce journaleux peu curieux, mais qui interpellent cet auditeur candide et l’incite, finalement, à la suspicion à l’égard de Bernard Abouaf et de la radio qui l’emploie, ainsi qu’à l’espoir de voir le C.S.A. rapidement saisi par l’expéditeur de la mise en demeure, resté -aux auditeurs de cette radio- anonyme.

Ainsi, peut être, le Candide retrouvera une « Radio Shalom » digne du nom qu’elle porte.

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