Le Ministère des affaires étrangères français et le Groupe de haut niveau pour la relance des relations franco-israéliennes ( co-présidé par Yéhuda Lancry et David Khayat ) ont organisé une table ronde -entre journalistes Français et Israéliens- sur le thème « France Israël : quand les médias dialoguent ».
Lors de cette conférence, le Ministre Michel Barnier a fait une brève intervention pour constater de prime abord que les « (…) deux sociétés ne se comprennent pas (…). En réalité, je serais tenté de dire que ces regards croisés se croisent très peu et il y a là, chacun restant ancré dans ses convictions, un véritable devoir de dialogue et de compréhension ».
Véritable devoir, donc, qui lui impose de réitérer à son auditoire que l’exigence française « (…) c'est naturellement, fondamentalement, l'existence et la sécurité d'Israël et nous ne transigerons jamais sur cette exigence ». Principe de la politique française dont on ne peut que se féliciter. Sauf, si l’on s’interroge sur la réelle volonté et la capacité de cette administration à intervenir militairement, le cas échéant, pour mettre en phase ces belles paroles. Mais cela n’est pas le débat du jour.
En effet ! Plus loin dans son allocution et en réponse à une question, Michel Barnier nous assène également et tranquillement qu’« Il y a ceux qui pensent qu'on ne fait rien avec Yasser Arafat. Moi, je pense qu'on ne fait rien sans lui, ni contre lui » (sic).
Si, en effet, l’on ne dialogue qu’avec son ennemi pour gagner la Paix, il convient cependant de lister objectivement le ou les sujets dont Ehud Barak -alors Premier ministre israélien en fonction- a refusé, sur l’injonction de la très grande majorité du peuple israélien, de discuter avec le reclus de Ramallah à Camp David puis à Taba dans les années 2000 et 2001.
Du partage du Mont du temple, aux implantations de Judée, Samarie et Gaza évacuées, en passant par le tracé d’une frontière définitive, tous les thèmes de discordes ont été abordés et des solutions trouvées et acceptées de part et d’autre. Sauf sur l’UNIQUE sujet relatif à l’exigence d’un « droit au retour » de centaines de milliers d’étrangers au sein même d’Israël, après avoir obtenu une nouvelle ‘’Palestine’’ entièrement déjudaïsée ( à l’image de l’objectif recherché par les nazis en ce qui concernait l’Europe lors de la deuxième guerre mondiale ). Cela démontrant ainsi le projet poursuivi par la « Guerre d’Oslo » voulue et déclenchée par l’Autorité palestinienne.
A interpréter, en conséquence, la ‘’pensée’’ chiraquienne, Israël devrait -pour mettre un terme au conflit proche-oriental- accepter cette revendication du monde arabo-musulman et, ainsi, ‘’offrir’’ à son peuple un avenir certain de dhimmitude en leur propre pays, puis d’errance à travers la planète et de nouvelles souffrances dans les pays d’accueils. Toutes choses inconcevables on en conviendra aisément.
Il est donc dans notre « devoir de dialogue et de compréhension » mutuelle de dénoncer la contradiction établie dans cette allocution ministérielle entre « l’exigence française (qui est ) naturellement, fondamentalement, l'existence et la sécurité d'Israël » et l’exigence de discussions avec l’un des principaux pourfendeurs de l’Etat d’Israël comme état juif, à savoir Yasser Arafat.
Contradiction écartée si l’on suspecte, quelque peu, que l’objectif chiraquien n’est autre que la défense de l’existence et de la sécurité de l’Etat d’Israël… expurgé de sa spécificité juive. Circonstance d’autant plus aggravante à nos yeux, si l’on sait que JAMAIS la politique arabe de la France n’a exigé, de la part du monde arabo-musulman, la reconnaissance du droit du peuple juif à disposer d’un état, sur sa terre ancestrale, régit selon ses seuls codes et valeurs émanant du Judaïsme.
Il serait donc assez captivant d’apercevoir, lors de la visite diplomatique actuelle de Michel Barnier en Israël, le Premier Ministre Ariel Sharon mettre son nez publiquement dans la politique arabe de la Chiraquie et soulever enfin cette question qui empoisonnera longtemps encore les relations entre les deux pays si une réponse chiraquienne claire n’y était pas apportée.
Gageons alors, dans cette hypothèse, que la langue de bois sera « naturellement et fondamentalement » de service et justifiera amplement le besoin ressenti par la diplomatie de la France -seul pays aux valeurs très proches sinon identiques de celles d’Israël- d’organiser des tables rondes afin de dissiper les nombreux ‘’malentendus’’ de sa politique.
Il est donc temps, que la Chiraquie ne reste plus « ancré(e) dans ses convictions » et abandonne sa théorie de la « parenthèse » d’Israël dans cette région.
Cela serait de bon augure pour un dialogue sain et une meilleure compréhension entre les deux nations.
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