lundi 3 mai 2004

L’avenir européen de l’ Antisémitisme

Le sujet est sur toutes les lèvres. L’ANTISEMITISME est de retour en Europe. Autrement dit, dico en main, l’HOSTILITE envers les Juifs renaît de ses cendres. Que cela soit par des insultes, des menaces, des agressions physiques ou des attaques aux symboles appartenant à leur communauté ou, encore, à leurs cimetières. Ne reste plus que la catégorie meurtre qui soit encore vierge de tout acte. Faut il, en conséquence, se poser la question pour combien de temps encore ?

Une autre interrogation s’impose également. Quel a été le facteur déclencheur de ce mouvement, contraire à toute éducation enseignée dans cette partie du globe depuis des décennies ? Tout à chacun s’accorde pour désigner la « Guerre d’Oslo » comme fautive. Les données statistiques, si besoin était, le prouvent amplement.Faut il croire, alors, que les Antisémites connaissent parfaitement la ‘’réalité’’ du terrain, ou supposer plutôt que leurs ‘’connaissances’’ reposent en grande partie, voire en totalité, sur les analyses médiatiques et politiques ?Il est à craindre que cela soit le cas, et que journalistes et élus soient les RESPONSABLES du façonnage de l’image négative du Juif en diaspora pour cause de soutien inconditionnel à Israël.

En effet ! Dans le « monde arabo-musulman », l’antisémitisme d’état (reconnu et dénoncé par le monde démocratique) est entretenu par la propagation de livres néfastes tels « les Protocoles des Sages de Sion » ou « Mein Kampf », la diffusion de feuilletons confirmant le complot international juif ou le meurtre rituel d’enfants à des fins de fabrication de galettes de pâques, ou encore par la presse d’état accusant les Juifs -Israéliens ou non- pour les malheurs endurés par ce monde là….

Pourquoi, alors, la relation de cause à effet serait elle différente en Europe ? Les médias et élus entretiennent ainsi -de par leurs positions respectives et systématiquement anti-israéliennes- une inimitié envers les Juifs, alimentant de fait au fil du temps l’antisémitisme ambiant.

Il serait trop long de rappeler tous les glissements, raccourcis, mensonges et autres omissions des médias européens et notamment français. Mais que penser, pour l’exemple, de la couverture du Nouvel obs. accusant Ariel Sharon « d’Incendiaire » ? de la dépêche de l’AFP qui informe du meurtre d’une « mère colon » plutôt que d’une civile ? ou encore de l’article du Monde titrant sur le « mur de la honte (qui) s’attaque aux terres chrétiennes à Jérusalem » ? Les textes étant à l’avenant.

Ces trois exemples, non exhaustifs et de médias différents, publiés en moins d’une semaine permettent d’appréhender le ton employé par la presse française, depuis 43 mois, à l’égard d’Israël. Trois exemples volontairement abusifs quant à une analyse sérieuse et digne de foi. Peut on exiger après cela, de la part de ‘’simples d’esprits’’ de banlieues et frères en religion du peuple ‘’palestinien’’, d’avoir une pensée positive à l’égard du voisin juif, incontestablement ‘’complice’’ de ce pays ? Très difficile.

Que dire de même des hommes politiques ? Faut il rappeler l’impérieuse nécessité européenne d’une politique pro-arabe pour préserver les emplois et le niveau de richesse du continent ? Inutile. L’exclusion de François Zimeray des listes européennes du PS, quêteur permanent de Justice et de Paix pour la région proche-orientale, est -de fait- l’une des plus belle preuve de cette thèse. Mais loin d’être la seule.

A lire la déclaration, du jour, du nouveau ministre espagnol des Affaires étrangères -et ancien envoyé spécial de l'Union européenne au Proche-Orient- Miguel Angel Moratinos, concernant le résultat du referendum du Likoud, on perçoit mieux l’anathème perpétuel du milieu politique européen qui frappe Israël.

« 50.000 personnes bloquent toute dynamique de paix », « Neuf millions de personnes - 6 millions d'Israéliens et 3 millions de Palestiniens - dépendent du vote de 50.000 personnes qui sont les colons et qui ne veulent quitter ni Gaza ni la Cisjordanie », « Nous ne pouvons pas continuer à être les otages d'un si petit nombre de personnes », « La communauté internationale devra prendre ses responsabilités » car « on ne peut pas appuyer la politique de colonisation des territoires occupés par Israël. Cela, il faut le dire clairement », « La communauté internationale et la société israélienne devront un jour se réveiller: nous ne pouvons pas continuer à être les otages d'un secteur minoritaire de la société israélienne ».

On appréciera la détermination du bonhomme, d’autant plus que l’Espagne ne s’est nullement démarquée l’avant veille du scrutin -comme la Grande Bretagne- de la condamnation européenne du « plan de retrait unilatéral » d’Ariel Sharon prévoyant, alors, une ‘’décolonisation’’ totale de Gaza. On goûtera peu cette déclaration inamicale espagnole envers la démocratie israélienne, d’autant plus que l’exigence du démantèlement de l’infrastructure du terrorisme ‘’palestinien’’ a été omise.

Bref ! Israël est le bouc émissaire européen, garant sérieux d’un commerce florissant avec le « monde arabo-musulman ». Quant aux citoyens Juifs de cette région, c’est à l’aune de leurs soutiens à ce pays qu’il seront ‘’jugés’’. Il est donc autorisé de penser que l’antisémitisme trouve actuellement un terrain propice à sa croissance et que tant qu’il se contiendra dans une mesure ‘’acceptable’’, ou pourra être imputé à l’extrême droite, il ne troublera pas les autorités publiques.

Aux communautés juives européennes, donc, d’exprimer publiquement leurs exaspérations de ce ‘’traitement’’ de faveur. Tant que les dirigeants institutionnels ne se dresseront pas face à la véritable source de leurs problèmes, l’avenir de l’Antisémite européen -musulman ou pas- sera radieux.

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