dimanche 21 décembre 2003

L’Initiative de Genève ! Un Flop ?

Voilà près de deux mois que le monde entier connaît, sous toutes ses coutures, « l’Initiative de Genève ». Suite au faire-part de sa naissance sur les bords de la mer morte, nous avions eu droit tout d’abord à l’accueil diplomatique ainsi qu’à l’appui officiel du Quai d’Orsay aux deux négociateurs en chef, Yossi Beilin et Yasser Abed Rabo. Puis à une intronisation à Genève, presque diffusée en mondovision et où d’illustres hommes politiques, artistes et syndicalistes, de diverses nationalités, se découvrirent des talents de pacificateurs et de donneurs de leçons à un peuple ayant, à maintes et maintes reprises, prouver son réel désir de PAIX.

Cette cérémonie, parrainée officiellement par la Suisse (et officieusement par la France et la Belgique ?) a ‘’autorisé’’ par la suite le Secrétaire d’état Colin Powell -ainsi que le roi marocain Mohamed VI- à accueillir ouvertement les négociateurs, et a motivé également quelques associations françaises à organiser, sous l’égide de l’hebdomadaire Marianne, une soirée au Palais de la Mutualité de Paris conviant près de deux mille personnes à applaudir un monde politique et artistique français en faveur de la PAIX.

La retransmission en direct de cette soirée sur les ondes de Judaïques FM, et l’engouement déclaré de la rédaction de radio Shalom, la « voix (ou voie ?) de la Paix », assurèrent les ‘’derniers éclaircissements’’ sur le sujet et ‘’l’invitation’’ à la participation active, ou tout au moins complaisante, de la communauté juive.

Dans la foulée, un « Collectif pour ‘’deux peuples, deux états’’ » fut crée et son texte fondateur dévoilé sur un site conçu pour l’occasion.

Un texte court publié et confirmant « l’espoir » renaissant en cette région, certifiant le « patriotisme » (sic) des négociateurs Israéliens et Palestiniens, assurant le « principe fondamental […] (de) L'Etat d'Israël comme Etat du peuple juif (re-sic), [et de] l'Etat de Palestine comme Etat du peuple palestinien », et soutenant la « résolution digne et réaliste de la question des réfugiés palestiniens conditionnée au respect de la souveraineté israélienne (re-re-sic) ».

Sur ce même site enfin, une pétition organisée par les associations fondatrices du Collectif et attestant de « leur volonté de soutenir toutes les initiatives -en vue d'un accord permanent entre Israéliens et Palestiniens- fondées sur ces bases » en appelle à toutes les bonnes volontés prêtes à apposer leurs noms comme soutiens.

Par cette communication dépensée autour de « l’Initiative de Genève » depuis plus de deux mois, est donc attendu, voire escompté, un raz de marée de signataires, composé surtout des noms de toutes les ‘’célébrités’’ ayant apporté publiquement leurs appuis, tels B.H.L., P. Bruel, A. Finkielkrault, F. Bayrou, A. Juppé, D. Voinet, L. Fabius, D. Strauss Kann, F. Amara, M. Boutih, R. Badinter, J.P. Chevènement, B. Delanoë, R.D. de Vabres, J. Dray, B. Kouchner et bien d’autres encore.

Au moment de l’écriture de ces lignes, seules 813 PERSONNES ont professé leurs soutiens sur cette pétition.

C’est évidemment très peu pour une initiative qui ambitionne de définir la route de la Paix aux belligérants.

C’est encore plus déplorable, quand par la lecture des noms, on ne discerne nuls noms précités ni autres personnalités de renom. Pas même Théo Klein ou Robert Assaraf, pourtant thuriféraires attitrés de cette initiative.

Qu’est-ce à dire ?

Est ce à dire que ces ‘’belles âmes’’, prêts pourtant à mouiller leurs chemises de beaux discours sur des estrades recherchées, n’y croient pas ou, du moins, pas sur ces bases là et hésitent à concrétiser par écrit leurs engagements ? Possible.

Est-ce à dire que peu d’individus se sentent concernés et émus par cette tragédie presque centenaire ? Bien sûr que non.

Est ce à dire aussi, que très peu de gens, notamment de la communauté juive, sont dupes de la tentative des uns de surfer sur le politiquement correct, ou de la pression des autres sur les institutions démocratiques israéliennes pour diverses raisons inavouables?

A la lueur de ce ‘’sondage’’ grandeur nature, on peut le croire, voire le prétendre.

Les concessions israéliennes, prévues par le texte de « l’Initiative de Genève », et ses dangers seront la pierre d’achoppement à toutes coopérations actives à cette mascarade à la PAIX de la part de la communauté juive française.

Il est alors rassurant de voir cette communauté plus soudée qu’on aurait pu l’imaginer, et campée aux côtés du peuple israélien, seul maître de son destin, quel qu’il soit.

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